Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

ques opérations de chymie. Alors ils fe trouveroient assez avancés pour recevoir des inftructions plus approfondies fur les corps leurs propriétés fpécifiques, & ce qui a rapport à leur naiffance, leur accroiffement, leur développement, leur dépérissement & diffolution; objets du reffort de la phyfiologie. Ce feroit le moment auffi de leur donner quelque teinture d'anatomie du corps humain, & des principales maladies auxquelles il eft fujet, avec les médicamens le plus communémement en ufage.

CHAPITRE V.

Continuation de la marche graduelle qu'il faudroit fuivre dans l'éducation intellectuelle pour ce qui regarde l'inftruction des jeunes gens dans les fciences.

A L'AIDE de toutes leurs connoiffances

hiftoriques & des progrès de leur réflexion & de leur jugement, on pourroit ensuite très-facilement élever les jeunes gens à la connoiffance générale de l'homme ou de l'ef pece humaine, confidérée comme distincte des autres especes, & relevée fur elles par des caracteres frappans de fupériorité; science bien importante, qui devroit fervir d'introduction à toutes les études philofophiques: car que peut-on favoir d'intéresfant en ce genre fi l'on ne commence par connoître l'homme? Les matériaux de cette science fe trouvent difperfés dans une infinité d'écrits; mais il n'exifte encore aucun traité élémentaire qui les ait raffemblés fous une forme utile pour l'inftruction. Nous en avons tracé une ébauche dans la pre

miere partie de notre ouvrage manuscrit fous le nom d'Anthropologie proprement dite.

Après cela on pourroit promener les regards des jeunes gens fur l'efpece humaine, confidérée comme répandue ou difperfée fur la face de la terre fous différens corps de fociétés, & raffembler tous les faits généraux qui ont rapport à leurs premieres origines & aux progrès qu'elles ont fait fucceffivement dans la recherche & l'application des moyens propres à affurer leur confervation & augmenter leur bonheur.

Telle eft la science importante dont il faudroit du moins apprendre aux jeunes gens les premiers élémens; les matériaux en font auffi répandus dans plufieurs excellens ouvrages modernes ; mais perfonne jufques ici ne s'eft avifé d'en compofer un abrégé élémentaire qui put fervir de guide dans l'inftruction fur des objets auffi intéreffans; nous en offrons une efquiffe dans la feconde partie de notré ouvrage.

Parvenus à l'âge de quatorze ou quinze ans, & déja familiarifés avec les objets non fenfibles, il feroit temps de fixer férieusement l'attention des jeunes gens fur eux-mêmes & fur ce qui fe paffe dans leur intérieur, lorfqu'ils penfent, qu'ils jugent, qu'ils raisonnent,

qu'ils fe déterminent, qu'ils déploient leur activité. Il faudroit leur préfenter une analyfe détaillée & approfondie de leurs facultés & opérations intellectuelles, leur faire connoître à fond la marche naturelle de l'efprit humain, qui eft celle même que les hommes ont fuivi dans tous les tems pour s'inf truire, les divers principes qui doivent fervir de bafe aux différens genres de connoiffances auxquelles ils peuvent atteindre, & les regles de logique & de critique qu'ils doivent fuivre en conféquence pour arriver fur chaque objet au plus haut degré de certitude dont il eft fufceptible.

Mais en déduifant ces regles de la nature même des opérations de l'efprit humain, je voudrois qu'on en fit auffi à mesure une application immédiate. Rien ne feroit plus propre à les leur faire bien concevoir que la lecture de quelque livre écrit avec une exactitude rigoureufe, dont on leur feroit bien obferver & analyser toute la marche, ou des exercices de compofition uniquement destinés à les former à une méthode reguliere & exacte.

Nous avons de bons traités, analytiques fur l'ame, des écrits excellens fur la logique & la critique, mais nous n'avons encore

*

point de livre élémentaire qui réuniffe ces divers objets qui ne peuvent gueres être féparés dans l'inftruction; car comment préfenter féparément la connoiffance des facultés de l'ame & celle des regles qui doivent les diriger dans la recherche du vrai ? Nous avons donné là d'effus un effai dans la troifieme partie de notre ouvrage.

Éctoires alors fur la nature même de l'inf trument de la pensée & fur la maniere de s'en fervir, accoutumés par-là à porter leur attention fur eux-mêmes & fur tout ce qui fe paffe en eux, lorfqu'ils exercent leurs facultés, les jeunes gens n'auront plus aucune peine à faifir le vrai art d'obferver, & de tirer de leurs obfervations des résultats vrais & lumineux ; ils apprendront à bien penser, à juger fainement, à raisonner avec jufteffe, à parler avec correction, à fuivre d'eux-mêmes & fans efforts, avec autant de rapidité que de fuccès, la marche que la nature a tracée elle-même aux hommes pour s'avancer de connoiffances en connoiffances.

A melure que ces connoiffances fe multiplieront, qu'ils verront naître de leurs obfervations de nouvelles vérités ou de nouvelles regles, ils fentiront d'eux-mêmes la néceffité de les réduire à des expreffions

« ZurückWeiter »