Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

de toutes fes opérations intellectuelles, & dès-là même de toutes les connoiffances diftinctes qu'il a pu acquérir.

Dans cette partie, on remonteroit à cette premiere méthode d'expreffion que la nature, fécondée par l'art, a apprise aux hommes pour analyser leur pensée par le langage, aux procédés primitifs & communs à toutes les langues, comme étant fondés fur l'ordre naturel des chofes & les befoins effentiels de la parole; à ces principes généraux qui ont préfidé à la formation du langage primitif, & enfuite de toutes les langues, qui ont fervi de base à toutes les grammaires particulieres nées de l'ufage adopté par les différens peuples, ou de la maniere dont ceux-ci ont appliqué diversement la grammaire générale, chacun felon fon génie & fes circonftances particulieres.

On ne s'occuperoit point ici des mots relativement à leur fignification matérielle, ce qui eft l'objet de la gloffologie & de l'étymologie, mais uniquement de leur fignification formelle, toute relative au rôle qu'ils doivent jouer dans le discours.

On parleroit d'abord des divers élémens ou parties du difcours néceffaires pour former le tableau complet de la parole qui ré

fulte de leur affemblage: enfuite on traiteroit féparément du nom avec les genres & les nombres, de l'article, de l'adjectif avec fes divers degrés de comparaifon, de la perfonne & du pronom; après cela du verbe appellé fubftantif, des participes, de l'affociation de ceux-ci avec celui-là dans la formation de ces mots appellés improprement verbes, qui fe diftinguent en actifs, passifs, moyens, réfléchis, &c. enfin, des mots dont la forme eft toujours conftante, c'est-à-dire, des particules qui font ou adverbes, ou prépofitions, ou conjonctions, ou interjections.

Après cela, on parleroit des diverses formes que prennent les parties muables ou déclinables pour fe lier entr'elles, & exprimer diverses relations: & premiérement, de la déclinaison des noms qui s'applique auffi aux articles, adjectifs, pronoms, participes; enfuite de la déclinaifon des verbes appellée conjugaison, des temps, des modes, des formes.

Après quoi on pafferoit à la partie de la grammaire appellée orthologie, qui regle le jufte emploi des mots conformément à leur espece, leur rôle ou leur ufage, & l'ordre ou fyntaxe qui doit être obfervée dans leur arrangement ou conftruction, ce qui fe réduit à la double regle de concordance & de

dépendance. Ici on examineroit ce qu'il faut penser de la distinction de l'ordre des mots en direct & indirect, & des langues en analogues & tranfpofitives, & on prouveroit que l'arrangement des parties du difcours peut beaucoup varier felon le génie des diverfes langues & des divers peuples, fans que le difcours en foit moins régulier & intelligible.

[ocr errors]

Ce feroit le lieu d'expliquer enfuite ce qu'on appelle figures de conftruction, inverfions, hyperbates, ellipfes, pléonafmes, & ce qui regarde les idiotifmes.

Après quoi on parleroit de la propofition, de ses diverses efpeces, fimples, composées, principales, incidentelles, hypothétiques, &c. & de ce qu'on appelle phrase, période, difcours.

Cela conduiroit à l'orthographie qui dirige dans l'écriture des mots pour les tracer avec leurs lettres élémentaires conformément à l'étymologie & à l'ufage, & pour marquer les fignes profodiques qui expriment le ton, la quantité, & l'interponctuation.

Il naîtroit de tout cela naturellement des principes de critique & d'interprétation pour bien faifir le fens des mots, des phrases, & du difcours d'autrui.

Mais on ne finiroit pas cette partie fans avoir présenté un effai de grammaire comparative qui apprendroit à marquer les dif férences des grammaires particulieres aux diverfes langues, & de parler à cette occafion des caracteres diftinctifs des grammaires hébraique, grecque, latine, françoise,

[ocr errors]

CHAPITRE XI.

Neuvieme & derniere partie de l'Antropologie, la Mythologie ou fcience de l'homme égaré dans fes opinions religieuses, avec quelques réflexions fur l'Anthropologie en général.

RIEND

IEN ne feroit plus néceffaire pour completter l'Anthropologie que de confidérer l'homme occupé dans tous les temps à des recherches fur fon origine; mais malheureufement donnant fur ce point dans mille travers, & livré à un efprit d'aveuglement, qui a porté les plus funeftes coups à son état actuel & à fes espérances. Dans la derniere partie de l'Anthropologie, appellée Mythologie, on confidéreroit donc l'homme fous ce point de vue, comme un être qui a eu toujours une religion, & qui n'a pas tardé de la défigurer par mille opinions & pratiques bifarres. On y montreroit comment & de quelle maniere les anciens peuples, quoiqu'ils aient toujours eu, fans excepter même les plus barbares, quelque idée d'une

« ZurückWeiter »