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mais il en a cherché le principe dans les dogines de la religion, non dans la nature de l'homme; et ne considérant leur existence ici-bas que comme un passage d'un instant à une existence éternelle de bonheur ou de malheur, il n'a travaillé qu'à nous détacher de nous-mêmes par le spectacle de nos infirmités, pour tourner nos pensées et tous nos sentiments vers cette vie éternelle, seule digne de nous occuper. Vauvenargues, au contraire, a eu pour but de nous élever au-dessus des faiblesses de notre nature par des considerations tirées de notre nature même et de nos rapports avec nos semblables. Destiné à vivre dans le monde, ses réflexions ont pour objet d'enseigner à connaître les hommes pour en tirer le meilleur parti dans la société. Il leur montre leurs faiblesses pour leur apprendre à excuser celles des autres. Je crois, a dit Voltaire, que les pensées de ce jeune militaire seraient aussi utiles à un homme du - monde fait pour la société que celles du héros de Port-Royal pouvaient l'être à un solitaire qui ne cherche de nouvelles raisons pour haïr et que - mépriser le genre humain. »

. Vraisemblablement un peu d'humeur contre Pascal s'est mêlée à son amitié pour Vauvenargues, quand il a écrit ce jugement, peut-être exagéré, mais non dépourvu de vérité sous certains rapports. Pascal semble un être d'une autre nature, qui observe les hommes du haut de son génie, et les considère d'une manière générale qui apprend plus à les connaître qu'à les conduire. Vauvenargues, plus près d'eux par ses sentiments, en les instruisant par des maximes, cherche à les diriger par des applications particulières. Pascal éclaire la route, Vauvenargues indique le sentier qu'il faut suivre; les maximnes de Pascal sont plus en observations, celles de Vauvenargues plus en préceptes.

« C'est une erreur dans les grands, dit-il, de . croire qu'ils peuvent prodiguer sans conséquence leurs paroles et leurs promesses. Les hommes souffrent avec peine qu'on leur ôte ce qu'ils se ⚫ sont en quelque sorte approprié par l'espérance.. Le fruit du travail est le plus doux plaisir. Il faut permettre aux hommes d'être un peu . inconséquents, afin qu'ils puissent retourner à la raison quand ils l'ont quittée, et à la vertu quand ils l'ont trahie. »

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La plus fausse de toutes les philosophies est celle qui, sous prétexte d'affranchir les hommes des embarras des passions, leur conseille l'oisiveté. » . On a observé que le sentiment encourageant qui a dicté la doctrine de Vauvenargues, et la manière en quelque sorte paternelle dont il la présente, semblent le rapprocher beaucoup plus des philosophes anciens que des modernes. La Rochefoucauld humilie l'homme par une fausse théorie; Pascal l'afflige et l'effraie du tableau de ses misères; La Bruyère l'amuse de ses propres travers; Vauvenargues le console et lui apprend à s'estimer.

MORAL.

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Un écrivain anonyme qui a publié un jugement sur Vauvenargues, plein de finesse et de justesse, et dont j'ai déjà emprunté quelques idées, me fournira encore un passage qui vient à l'appui de mes observations. Presque tous les anciens, dit-il, ont « écrit sur la morale; mais chez eux elle est toujours en préceptes, en sentences concernant les devoirs des hommes, plutôt qu'en observations « sur leurs vices; ils s'attachent à rassembler des - exemples de vertus, plutôt qu'à tracer des caractères odieux ou ridicules. On peut remarquer la même chose dans les écrits des sages indiens, et « en général des philosophes de tous les pays où la philosophie a été chargée d'enseigner aux hommes les devoirs de la morale usuelle. Parmi nous, la religion chrétienne se chargeant de cette fonction respectable, la philosophie a dû changer le but de ses études, son application et son langage; elle « n'avait plus à nous instruire de nos devoirs, mais « elle pouvait nous éclairer sur ce qui en rendait la - pratique plus difficile. Les premiers philosophes étaient fes précepteurs du genre humain ; ceux-ci - en ont été les censeurs: ils se sont appliqués à «démêler nos faiblesses, au lieu de diriger nos passions; ils ont surveillé, épié tous nos mouvements; ils ont porté la lumière partout; par eux toute illusion a été détruite; mais Vauvenargues en avait conservé une, c'était l'amour de la gloire. »

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Mais l'homme est-il donc si mauvais ou si bon qu'il n'y ait en lui que des sentiments dangereux à détruire, ou qu'il n'y en ait pas d'utiles à lui inspirer? Tant de force, perdue quelquefois à surmonter les passions, ne serait-elle pas mieux employée à diriger les passions vers un but salutaire? Vauvenargues pensait comme Sénèque qu'apprendre la vertu, c'est désapprendre le vice. Jeune, sensible, plein d'énergie, d'élévation, d'ardeur pour tout ce qui est beau et bon, il a porté toute la chaleur de son âme dans des recherches philosophiques où d'autres n'ont porté que les lumières de leur esprit, blessés par le spectacle du mal et trop aisément découragés par l'expérience. « Les conseils des vieillards, dit-il quelque part, sont comme le soleil d'hiver : ils éclairent sans . échauffer. »

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peut le faire, et s'il n'aide à notre fortune, il soutient notre adversité. Mais pourquoi séparer des choses que la raison même a unies? Pourquoi distinguer la vraie gloire du mérite, qui en est la source et dont elle est la preuve ? »

• Et celui qui écrivait ces réflexions n'avait pu, avec un mérite si rare, parvenir à la fortune, ni même à la gloire, qui l'eût consolé de tout. Mais séparant, pour ainsi dire, sa cause de la considération générale de l'humanité, il ne croyait pas que sa destinée particulière fût d'un poids digne d'être mis dans la balance où il pesait les biens et les maux de la condition humaine.

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Il écrit ailleurs3: « Vauvenargues connaissait le monde et ne le méprisait point. Ami des hommes,

- il mettait le vice au rang des malheurs, et la pitié tenait dans son cœur la place de l'indignation et de la haine. Jamais l'art et la politique n'ont eu - sur les esprits autant d'empire que lui en donnaient la bonté de son naturel et la douceur de - son éloquence. Il avait toujours raison, et personne n'en était humilié. L'affabilité de l'ami faisait aimer en lui la supériorité du maître.

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Avec une élévation d'âme si naturelle et en même temps une raison si supérieure, Vauvenargues devait être bien éloigné de goûter un certain scepticisme d'opinion qui commençait à se répandre de son temps, que les imaginations exaltées prenaient pour de l'indépendance, et qui ne prouvait, dans ceux qui le professaient, que l'ignorance des véritables routes qui conduisent à la vérité. Il réprouvait ces maximes qui, nous présentant toutes choses comme incertaines, nous laissent les maîtres absolus de nos actions; ces maximes qui anéantissent le mérite de la vertu, et, n'admettant parmi les hommes que des apparences, égalent le bien et le mal; ces maximes qui avilissent la gloire « comme la plus insensée des vanités, qui justifient l'intérêt, la bassesse et une brutale indolence.» Comment Vauvenargues, s'écrie Voltaire, avaitil pris un essor si haut dans le siècle des petitesses? Je répondrai : C'est que Vauvenargues, en profitant des lumières de son siècle, n'en avait point adopté l'esprit, cet esprit du monde, si vain dans son fonds, dit-il lui-même, par lequel il reproche à de grands écrivains de s'être laissé corrompre en sacrifiant au désir de plaire et à une vaine popularité la rectitude de leur jugement et la conscience même de leurs opinions. Vauvenargues put apprendre par sa propre expérience combien cette complaisance qu'il blâme est souvent nécessaire an succès des meilleurs ouvrages. L'Introduction à la connaissance de l'esprit humain parut en 1746, et n'eut qu'un succès obscur. Un ouvrage sérieux, quelque mérite qui le recommande, s'il paraît sans nom d'auteur, s'il n'est annoncé par aucun parti, ni favorisé par aucune circonstance particulière, ne peut attirer que faiblement l'attention publique.

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Des hommes qui ont vécu dans le monde, vu la cour, occupé des places importantes, obtenu quel

que consideration, imaginent difficilement qu'en morale et en philosophie pratique ils puissent jamais avoir besoin d'apprendre quelque chose. Cette partie des connaissances humaines devient pour eux un objet de spéculation, un amusement de l'esprit qui ne leur paraît digne d'occuper leur esprit qu'autant qu'elle leur offre quelques idées un peu singulières qu'ils puissent trouver leur compte à attaquer ou à défendre. On conçoit qu'un ouvrage de littérature obtienne, en paraissant, un succès à peu près général; mais un ouvrage de morale ou de philosophie ne peut faire d'abord qu'une faible sensation; il faut que les idées nouvelles qu'il renferme captivent assez l'attention pour lui susciter des adversaires et des défenseurs, et que l'esprit de parti vienne à l'appui du raisonnement pour fixer l'opinion sur le mérite de l'auteur et de l'ouvrage. Autrement il sera lu, estimé et loué par quelques bons esprits; mais ce n'est que par une communication lente et presque insensible que l'opinion des bons esprits devient celle du public. Tous les hommes éclairés qui ont parlé de Vauvenargues, l'ont regardé comme un esprit d'un ordre supérieur, observateur profond et écrivain éloquent, qui avait observé la nature sous de nouvelles faces, et donné à la morale un caractère plus touchant qu'on ne l'avait fait encore. Ils furent frappés surtout de cet amour si pur de la vertu qui se reproduit sous toutes sortes de formes dans ses ouvrages, et qui en dicte tous les résultats. La gloire et la vertu, voilà les deux grands mobiles qu'il propose à l'homme pour élever ses pensées et diriger ses actions, les deux sources de son bonheur, qu'il regarde comme inséparables.

. Vauvenargues ne concevait pas que le vice pût jamais être bon à quelque chose, contre l'opinion de quelques écrivains qui pensent qu'il y a des vices attachés à la nature, et par cette raison inévitables; des vices, s'ils osaient le dire, nécessaires et presque innocents.

• On a demandé si la plupart des vices ne con⚫ courent pas au bien public, comme les plus pures vertus. Qui ferait fleurir le commerce sans la vanité, l'avarice, etc.? Mais si nous n'avions pas de vices, nous n'aurions pas ces passions à satisfaire, - et nous ferions par devoir ce qu'on fait par ambition, par orgueil, par avarice. Il est donc ridicule de ne pas sentir que le vice seul nous empêche d'être heureux par la vertu... et lorsque les vices vont au bien, c'est qu'ils sont mêlés de quelques vertus, de patience, de tempérance, de « courage.

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Il faut de la sincérité et de la droiture, même • pour séduire. Ceux qui ont abusé les peuples sur quelque intérêt général étaient fidèles aux particuliers. Leur habileté consistait à captiver les esprits par des avantages réels... Aussi les grands • orateurs, s'il m'est permis de joindre ces deux - choses, ne s'efforcent pas d'imposer par un tissu ⚫ de flatteries et d'impostures, par une dissimulation continuelle et par un langage purement ingénieux. S'ils cherchent à faire illusion sur quelque point principal, ce n'est qu'à force de « sincérité et de vérités de détail; car le mensonge « est faible par lui-même. »

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La servitude avilit l'homme au point de s'en faire aimer. »

Dans les écrits où notre philosophe donne à ses réflexions plus de développements, on retrouve encore ce même caractère de style, naturel dans l'expression, fort seulement par les combinaisons de la pensée, vif de raisonnement, touchant de conviction, animé moins par les images qui, comme le dit Vauvenargues lui-même, embellissent la raison, que par le sentiment qui la persuade; et ce sentiment, trop énergique en lui pour se perdre en déclamation, trop vrai pour se déguiser par l'emphase, se manifeste souvent par des tours hardis, rapides, inusités, que la vraie éloquence ne cherche pas, mais qu'elle laisse échapper, et qui ne sont même éloquents que parce qu'ils échappent à une âme profondément pénétrée de son objet. Quoique l'imagination ne soit pas le caractère dominant du style de Vauvenargues, elle s'y mou

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tre de temps en temps, et toujours sous des formes aimables et riantes. Son esprit était sérieux, mais son âme était jeune : c'était comme on aime à vingt ans qu'il aimait la bonté, la gloire, la vertu; et son imagination, sensible aux beautés de la nature, en prêtait à ses objets chéris les plus douces et les plus vives couleurs. L'éclat de la jeunesse se peint à ses yeux dans les jours brillants de l'été; la grâce des premiers jours du printemps❘ est l'image sous laquelle se présente à luiune vertu naissante.

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Les feux de l'aurore, selon lui, ne sont pas si doux que les premiers regards de la gloire.

Il dit ailleurs : « Les regards affables ornent le visage des rois. Cette image rappelle un vers de la Jérusalem du Tasse; c'est lorsque le poète peint l'ange Gabriel revêtant une forme humaine pour se montrer à Godefroy :

Trà giovane e fanciullo età confine
Prese, ed ornò di raggi il biondo crine.

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nous devons convenir que ces qualités sont quelquefois ternies par des termes impropres et plus souvent par des tournures incorrectes. Il n'avait aucun principe de grammaire; il écrivait pour ainsi dire d'instinct, et ne devait son talent qu'à un goût naturel, formé par la lecture réfléchie de nos bons écrivains.

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Vauvenargues, après avoir langui plusieurs années dans un état de souffrance sans remède, qu'il supportait sans se plaindre, voyait sa fin prochaine comme inévitable; il en parlait peu, et s'y préparait sans aucune apparence d'inquiétude et d'effroi. Il mourut en 1747, entouré de quelques amis distingués par leur esprit et leur caractère, qui n'avaient pas cessé de lui donner des preuves du plus tendre dévouement. Il les étonnait autant par le calme inaltérable de son âme que par les ressources inépuisables de son esprit, et souvent par l'éloquence naturelle de ses discours.

"On trouvera peut-être que je me suis trop étendu sur les détails de la vie d'un homme qui a été peu connu, et dont les écrits n'ont pas atteint au degré de réputation qu'ils obtiendront sans doute un jour; mais c'est pour cela même qu'il m'a paru important d'attirer plus particulièrement l'attention du public sur un mérite méconnu et sur des talents mal appréciés. Je croirai n'avoir pas fait un travail inutile, si les pages qu'on vient de lire pouvaient engager quelques esprits raisonnables à rendre plus de justice à un écrivain qui a donné à la morale un langage si noble et un ton si touchant.»

L'opinion de M. Suard sur le mérite de Vauvenargues a été partagée par les générations suivantes, et aujourd'hui les ouvrages de ce moraliste si bienveillant et si pur ont pris place parmi nos meilleures productions classiques. Nous offrons ici tout ce que Vauvenargues avait jugé lui-même digne d'être transmis sous son nom, en y ajoutant ceux de ses autres ouvrages qui peuvent aider à le faire mieux connaîte et sa correspondance avec Voltaire.

Paris, 10 novembre 1856.

J.-A -C. BUCHON.

PAR

PIERRE CHARRON.

A MONSEIGNEUR

MONSEIGNEUR LE DUC D'ESPERNON,

PAIR ET COLOnnel de l'infanterie de france.

MONSEIGNEUR,

Tous sont d'accord que les deux plus grandes choses qui tiennent plus du ciel et sont plus en lustre, comme les deux maistresses du monde, sont la vertu et la bonne fortune, la sagesse et le bonheur. De leur preferance il y a de la dispute; chascune a son pris, sa dignité, son excellence. A la vertu et sagesse comme plus laborieuse, suante et hazardeuse, est deue par precipu l'estime, la recompense; à l'heur et bonne fortune, comme plus haute et divine, est dene proprement l'admiration et l'adoration. Ceste-cy par son esclat touche et ravit plus les simples et populaires; celle-là est mieux apperceue et recognue des gens de jugement. Rarement se trouvent-elles ensemble en mesme subject, au moins en pareil degré et rang, estant toutes deux si grandes qu'elles ne peuvent s'approcher et mesler sans quelque jalousie et contestation de la primauté. L'une n'a point son lustre et ne peut bien trouver son jour en la presence de l'autre; mais venans à s'entre bien entendre et unir, il en sort une harmonie très melodieuse; c'est la perfection. De cecy vous estes, Monseigneur, un exemple très riche et des plus illustres qui soit apparu en nostre France il y a fort long temps. La bonne fortune et la sagesse se sont tousjours tenus par la main et conjointement se sont faits valoir sur le theatre de vostre vie. Vostre bonne fortune a estonné et transy tous par sa lueur et splendeur; vostre sagesse est recognue et adMORAL

mirée par tous les mieux sensés et judicieux. C'est elle qui a bien sceu mesnager et maintenir ce que la bonne fortune vous a mis en main. Par elle vous avez sceu non seulement bien remplir, conduire et relever la bonne fortune, mais vous vous l'estes bastie et fabriquée selon qu'il est dict que le sage est artisan de sa fortune; vous l'avez attirée, saisie et comme attachée et obligée à vous. Je sçay, avec tous, que le zele et la devotion à la vraye religion, la vaillance et suffisance militaire, la dexterité et bonne conduicte en toutes affaires, vous ont acquis l'amour et l'estime de nos rois, la bienveillance des peuples et la gloire partout. Mais j'ose et veux dire que c'est vostre sagesse qui a la meilleure part en tout cela, qui couronne et parfaict toutes choses. C'est pourquoi justement et très à propos ce livre de Sagesse vous est dedié et consacré, car au sage la sagesse. Vostre nom mis icy au front est le vray titre et sommaire de ce livre; c'est une belle et douce harmonie du modele oculaire avec le discours verbal, de la practique avec la theorique. S'il est permis de parler de moy, je diray confidemment, Monseigneur, avec vostre permission, que du premier jour que j'eus ce bien de vous voir et considerer seulement des yeux, ce que je fis fort attentivement, ayant auparavant la teste pleine du bruit de vostre nom, je fus touché d'une inclination, et depuis ay tousjours porté en mon cœur une entiere affection et desir à vostre bien, grandeur et prosperité. Mais

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