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introduction historique et critique. Le texte est enrichi de nombreuses et savantes notes, et au dernier volume on a joint l'Origeniana de Huet, l'apologie d'Origène par saint Pamphile, et quelques autres écrits ayant rapport à ce Père.

JULES L'AFRICAIN.

Jules l'Africain, dont nous avons déjà eu occasion de parler dans la Biographie d'Origène, était, selon Suidas, un Libyen (1), mais il demeurait à Emmatis ou Nicopolis, en Palestine (2). Les détails de sa vie sont peu connus. Eusèbe nous apprend seulement qu'entraîné par la renommée d'Héraclas, président de l'école des catéchistes d'Alexandrie, il fit le voyage d'Egypte exprès pour l'entendre, et qu'il sollicita de l'empereur Héliogabale la reconstruction de la ville d'Emmaüs, connue plus tard sous le nom de Nicopolis (3). A en juger par son épître à Origène, où il l'appelle son fils, il y a lieu de croire qu'il était plus âgé et probablement prêtre, puisqu'il se dit son collègue. Il florissait, d'après saint Jérôme, sous les règnes des empereurs Héliogabale et Alexandre Sévère. Nous ne savons pas précisément l'époque de sa mort. S'il était certain que l'épître qu'Origène lui

(1) Suidas s. v. Africanus. Il lui donne aussi le prénom de Sextus. (2) Euseb. in chronic. ad ann. 2237.

(3) Euseb., h. e., VI, 31. Hieron. catal., c. 63.

adressa, n'avait été occasionnée que par le second voyage de ce dernier en Grèce, ce qui est très vraisemblable, il aurait été encore en vie en l'an 240.

Écrits.

Jules l'Africain jouissait chez les anciens d'une haute réputation de science, qu'il dut principalement à ses recherches historiques, et c'est pour cette raison que Sozomène le compte au nombre des historiens chrétiens (4). Sa pénétration, sa connaissance de l'Écriture sainte, sont fort vantées par Origène et par saint Jérôme (5), et ses écrits, quoique peu nombreux, suffisent néanmoins pour lui assurer une renommée durable parmi les savans du Christianisme. En voici les titres :

1° Un ouvrage historique, intitulé Chronographia ou De Temporibus, en 5 livres, d'une grande exactitude, au dire d'Eusèbe (6). Il commençait à la Création du monde, et descendait jusqu'à la 3o année d'Héliogabale, l'an 221 de Jésus-Christ, ou la 1re année de la 250 Olympiade. Il y avait rassemblé dans un fort petit espace, la chronologie comparée de l'histoire sainte et profane, ainsi que le récit des événemens les plus remarquables arrivés dans le monde. On y trouvait encore un calcul au sujet des 70 semaines du prophète Daniel, et qui est cité par saint Jérôme (7). Après la naissance de Jésus-Christ, il y avait consigné aussi les événemens les plus intéressans de l'histoire ecclésiastique. Eusèbe et les historiographes qui l'ont suivi, ont fait un grand usage de ce travail de Jules l'Africain, et c'est à cette cir

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(4) Sozomen., h. e., I, 24. — (5) Orig. epist. ad Afric., n. 15. Hieron. ad Magn., ep. 83. (6) Euseb. 1. c. Hieron., 1. c. Phot. cod. 34. (7) Hieron. comment. in Dan., c. IX. → Euseb. demonstr. g., VIII, 2.

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constance que nous devons d'avoir conservé plusieurs fragmens importans de cet ouvrage, dont le texte même est perdu. Ces fragmens ont été rassemblés par Galland.

2o Indépendamment de la Chronographie, Eusèbe et saint Jérôme nous font connaître encore deux lettres de Jules l'Africain, l'une adressée à Origène, et l'autre à un nommé Aristide (8).

Nous avons déjà indiqué l'occasion qui donna lieu à la première, dont le sujet est l'examen de l'authenticité de l'histoire de Suzanne, dans le prophète Daniel. Nous nous bornerons à remarquer ici, quant à l'époque de la composition de cette lettre, qu'Origène, dans sa réponse, parlant d'une manière non équivoque de son Hexaple, comme d'un ouvrage déjà achevé, ce qui n'a certainement pas eu lieu avant 228, il est plus que probable que cette lettre se rapporte au second voyage d'Origène, c'est-à-dire à l'an 240.

La lettre à Aristide traite de la différence qui existe entre les deux généalogies de Notre-Seigneur, chez saint Matthieu et chez saint Luc. On sait comment il a essayé de les concilier, d'après des traditions qui lui auraient été communiquées par des parens du Seigneur (OGO). Eusèbe nous a conservé ce travail dans un fragment de la lettre (9). Il se fonde sur la loi juive du mariage qui, selon lui, aurait effectivement eu lieu dans cette occasion; en sorte que Joseph, l'époux de Marie, aurait été, selon saint Matthieu, le fils légitime de Jacob, et d'après saint Luc, le fils d'Héli, toujours de la même femme. Les raisons qu'il allègue, d'après l'histoire, pour appuyer sa supposition, ne sont pas incontestables, et ne paraissent pas l'avoir parfaitement satisfait lui-même. 3o Eusèbe, Photius et Suidas (10) attribuent encore à Jules

(8) Euseb., VI, 31. Hieron., catal. 1. c. (9) Euseb., h. e., I, 7. (10) Ibid., VI, 31. Photius, loc. cit. Suidas, 1. c. disent 14, George

Syncellus 19, Suidas 24 liv.

l'Africain, un ouvrage en 24 livres, intitulé tot, et qui traitait de médecine et d'histoire naturelle. Suidas dit que l'auteur y indiquait le moyen de guérir les maladies par certaines paroles ou cérémonies magiques. Dupin a jugé, à la vérité, qu'il y avait une erreur dans l'assertion de Suidas, qui avait confondu Jules l'Africain avec un nommé Sextus l'Africain; que le premier, étant chrétien, n'aurait certainement pas composé un ouvrage de ce genre, et que d'ailleurs le passage en question ne se trouvait point dans la traduction de Suidas par Rufin. Mais ces raisons ne peuvent prévaloir contre le témoignage de ces trois auteurs. Dans l'impossibilité dé résoudre complétement cette difficulté, nous pouvons admettre que Jules l'Africain aura peut-être été un païen converti, et qu'il aura composé celui-ci avant d'être chrétien.

4° Enfin, des manuscrits lui attribuent, on ne sait sur quelle autorité, les actes du martyre de sainte Symphorose, et l'abbé Tritenheim le déclare auteur de divers traités : De Trinitate, de Circumcisione, de Attalo, de Pascha, de Sabbate; mais tous ces écrits sont du prêtre romain Novatien.

Editions. Les deux lettres furent d'abord publiées par l'Espagnol Léon Castrius, avec son commentaire sur Isaïe, en 1570, et puis par Genebrard, parmi les œuvres d'Origène : ces deux éditions sont en latin seulement. Le texte grec parut pour la première fois à Augsbourg, en 1602, par les soins de Hoeschel, et puis revu et augmenté par R. Wettstein, à Bâle, en 1674. La meilleure édition de la première lettre est celle de De La Rue, Opp. Orig., t. 1. Galland a rassemblé tous les fragmens dans sa Biblioth. t. n.

SAINT ALEXANDRE DE JÉRUSALEM.

Nous avons déjà plusieurs fois eu l'occasion de citer ce nom respectable et nous croyons que c'est ici le lieu le plus convenable pour le ranger parmi les écrivains chrétiens qui se, sont trouvés plus ou moins en rapport soit entre eux, soit avec lui. Alexandre commença par être le disciple de saint Panténus, puis de Clément d'Alexandrie, avec qui il se lia de l'amitié la plus intime (1). Élu évêque de Flaviades ou Flaviopolis en Cilicie (2), il rendit, dans un long emprisonnement, le témoignage le plus constant de sa foi en JésusChrist (3). De là la volonté divine l'appela en 213 au siége épiscopal de Jérusalem, d'abord comme coadjuteur du vieux Narcisse, appesanti par l'âge, puis comme son successeur (4). Nous avons vu plus haut avec combien d'amitié il y accueil

(1) Euseb., h. e., VI, 14.— (2) Valesius in Not. ad Euseb., VI, 11. Tillemont memoir. T. III, p. 183. (3) Euseb., h. e., VI, 9.

(4) Euseb, in Chronic. ad ann. 228. Id. h. e., VI, 8, 9. Eusèbe raconte en cet endroit l'occasion qui donna lieu à cet événement fort extraordinaire à cette époque, du transfert d'un évêque à un autre siège. Alexandre, à la suite d'un songe, avait fait un pélerinage en Palestine pour faire ses dévotions aux saints lieux. Saint Narcisse et les autres membres de l'église de Jérusalem avaient eu de leur côté un songe qui leur disait de prendre pour évêque l'homme qu'ils rencontreraient le matin devant les portes de la ville. Ils s'y rendirent, et Alexandre fut obligé de venir s'asseoir sur le siége de Jérusalem, d'après la résolution unanime de tous les évêques. Hieron. cat., c. 62.

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