Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

par demandes et par réponses, même année. 1558.

(29) PAGE 47.

Abrégé du Christianisme.

Voyez dans l'Appendice, pièce No 2, le tableau chronologique des professeurs, pour Etienne et pour Scapula.

(30) PAGE 48.

Voyez dans Ruchat, Histoire de la réformation de la Suisse, T. V, page 480 et suivantes, et dans la France protestante, l'histoire de cinq jeunes Français réformés, qui, après avoir fait leurs études de théologie à Lausanne, furent arrêtés à Lyon et martyrisés. Leurs noms méritent d'être conservés : Martial Alba, natif de Montauban; Pierre Ecrivain, de Boulogne, en Gascogne; Bernard Séguin, de la Réole, en Bazadois; Charles Favre ou Faure, de Blausac, dans l'Angoumois; et Pierre Navihères, de Limoges. Ils nous ont laissé la relation de leur arrestation et de leur jugement. « Après avoir demeuré, » écrivent-ils, plus ou moins longtemps à Lausanne et nous être adonnés à » l'étude des lettres tant divines qu'humaines, avant la fête de Pâques, nous › arrêtâmes entre nous de nous en aller, Dieu aidant, vers nos pays, selon » les lieux d'où chacun de nous est natif, et ce pour servir à l'honneur et à » la gloire de Dieu, et communiquer le petit talent que Dieu a donné à cha» cun de nous, en particulier, à ses parents, pour tâcher de les amener à la » même connaissance que nous avons reçue de son fils Jésus-Christ, et aussi » à tous ceux que notre bon Dieu eût voulu appeler à foi et à la connais» sance de sa vérité par notre moyen. »

Leur résolution ayant été approuvée par l'église de Lausanne, ils se mirent en route en passant par Genève; mais dès le lendemain de leur arrivée à Lyon, ils furent tous cinq arrêtés par les soins du prévôt de cette ville. Toutes les démarches possibles furent faites pour les sauver. Le roi de France promit leur liberté; l'évêque de Tournon, qui s'était engagé à s'intéresser en leur faveur, contribua activement à faire prononcer leur condamnation. Leur procès fut long: après un an de prison, ils furent exécutés, c'est-à-dire étranglés et brûlés, le 16 mai 1553.

On vient de trouver à St -Gall, dans la bibliothèque de Vadian, un recueil de lettres inédites et originales de ces cinq étudiants de l'académie de Lausanne. Ces lettres, empreintes des sentiments de l'abnégation la plus généreuse, sont adressées de la prison à quelques négociants saint-gallois établis en France, qui s'interposèrent en faveur de ces jeunes gens, et dont les démarches actives ne purent que prolonger le drame qui se déroulait devant la sénéchaussée de Lyon, sans en empêcher le dénouement sinistre. (Voyez Courrier suisse, 24 octobre 1852.)

(31) PAGE 56.

>

La science, à cette époque, était le privilége du clergé, avec peu d'exceptions. Quelques traits suffiront pour montrer que, dans le Pays de Vaud, il n'abusait pas du privilége. Il y avait à Lausanne, avant la réformation, un chapitre de trente chanoines, qui devaient être nobles ou docteurs; ils jouissaient de gros bénéfices. Il y avait aussi cinq églises paroissiales, richement dotées, desservies par autant de curés. On y trouvait de plus un grand nombre d'autres ecclésiastiques titrés et non titrés, chapelains, vicaires, simples prêtres, etc. Lausanne avait deux couvents d'hommes: l'un de dominicains, à la Madeleine, l'autre de cordeliers, en Saint-François. On comptait dans le pays plusieurs monastères d'hommes, ainsi l'abbaye de Payerne, fondée l'an 962, par la reine Berthe; l'abbaye de Romainmotier. Dans ces couvents régnaient une corruption et une ignorance dont on ne parvient pas facilement à se faire une idée juste. Ruchat remarque, dans son discours de promotion, que pendant les dix siècles qui se sont écoulés depuis que le siége épiscopal eut été transféré d'Avenches à Lausanne, jusqu'aux temps de la réfor› mation, il ne s'est pas trouvé un seul ecclésiastique séculier ou régulier, › natif du pays, qui ait laissé aucun monument de son savoir, aucun écrit, » non pas même la valeur d'une page sur quelque sujet que ce soit. » Lorsque, plusieurs années avant la fondation de l'Académie, les seigneurs de Berne écrivirent aux quatre évêques de Bâle, de Constance, de Lausanne et de Sion, pour les inviter à assister à la dispute de religion qu'ils voulaient ouvrir à Berne, ou du moins pour les inviter à y envoyer leurs théologiens, Sébastien de Montfaucon, dernier évêque de Lausanne, répondit qu'il n'avait pas des gens assez instruits dans l'Ecriture Sainte pour paraître dans une dispute de religion. Neuf ans après, lorsque le gouvernement de Berne fit publier l'ouverture d'une dispute à Lausanne, de tant d'ecclésiastiques qu'il y avait dans cette ville, il ne s'en trouva pas un seul qui osât ou qui voulût entrer en lice avec les docteurs réformés. On n'y vit donc paraître qu'un curé de Vevey, avec son régent d'école, et un vicaire de Morges. La science théologique de Lausanne eut pour représentant un jeune gentilhomme, militaire de profession, de la famille de Loys, et un médecin, et même ce dernier parla beaucoup plus que tous ses associés, de sorte que, ajoute Ruchat, s'il était permis de plaisanter sur un sujet aussi grave et aussi sérieux, on pourrait dire qu'il fallait que la religion de Lausanne fût bien malade, puisqu'elle avait besoin d'un médecin pour la soutenir. Telle était, à l'époque de la réformation, la science du clergé. On peut comprendre quel devait être l'état intellectuel du pays. Le trait suivant peint en même temps le pays et le clergé. « Quand le pays était dévasté par ce qu'on appelait alors les bru

» chons et les vouares, c'est-à-dire les chenilles et les larves des hannetons, » au lieu de les détruire, on les exorcisait : ainsi en 1479, toutes les chenilles » du diocèse de Lausanne furent citées devant la cour épiscopale, pourvues » d'un défenseur, dans la personne d'un nommé Perrodet, avocat très-décrié, > et condamnées par l'évêque Benoît de Montferrand à émigrer du pays, » sinon à périr sous le poids des anathèmes les plus fulminants. Déjà, à la » fin du XIVme siècle, l'évêque Guillaume de Champvent, ayant à se plain» dre, on ne sait pourquoi, des anguilles du Léman (peut-être lui avaient> elles causé une indigestion), les bannit par les mêmes armes spirituelles, » et une tradition populaire veut que dès lors elles ne puissent plus vivre » dans notre lac. Le Malleus maleficarum de Sprenger et les Disquisitiones » magicæ de Debrio consignent ces faits et renferment les formules d'exor» cismes usitées en pareil cas. »

Notice sur la naissance et les progrès des sciences naturelles dans le canton de Vaud, par M. Bridel, doyen. - Feuille du canton de Vaud; IVme année, 1822.

(32) PAGE 69.

Formulaire de consentement des églises de Suisse sur les doctrines de la grâce universelle et les matières qui s'y rapportent, comme aussi sur quelques autres articles. Amsterdam, 1722; in-8o de 135 pages.

La traduction française de ce formulaire est due au pasteur Barnaud et à Barbeyrac, qui avait joué un rôle important dans cette affaire, en qualité de recteur de l'académie de Lausanne. Cette traduction a été réimprimée avec la Confession de foi helvétique, à Lausanne, en 1834, par les soins du libraire Benj. Corbaz.

Le Formulaire renferme une préface qui fait connaître le but de l'ouvrage, en exprimant les sentiments d'affection chrétienne qui animent les auteurs envers les personnes dont ils combattent les opinions. A la préface succèdent vingt-six canons; ce sont les articles de foi et de doctrine. Ils ont principalement pour objet les points suivants : la divinité et l'authenticité du texte hébreu de l'Ancien Testament, l'élection, le péché originel, sa portée, son influence, le sacrifice de Jésus-Christ, la justification, la vocation au salut.

Dans la narration des faits que nous allous exposer, nous suivrons des documents manuscrits officiels ou confidentiels, et de plus les deux ouvrages suivants : Mémoire pour servir à l'histoire des troubles arrivés en Suisse à l'occasion du Consensus. Amsterdam, 1726; in-8°. Cet ouvrage, rare aujourd'hui, ne porte point de nom d'auteur; il est du pasteur Barnaud, le même qui a traduit le Consensus. Barnaud était contemporain; il occupe une place

dans l'histoire de ces événements. Il fut aidé dans la composition de son ouvrage par le professeur J. Rod. de Waldkirch, successeur de Barbeyrac dans la chaire de droit.

Christophori Pfaffii, serenissimi Wirtemberg. Ducis Conciliarii, S. Theologiæ doctoris et professoris primarii, universitatis Tubingensis Cancellarii et ecclesiæ præpositi, de Formula Consensûs helvetica, dissertatio historicotheologica. Tubingæ, sans date; in-4°.

Cet ouvrage, d'une immense érudition, devint le sujet d'une vive polémique.

(33) PAGE 72.

Histoire des variations des églises protestantes, L. XIV, 119, 120.

Le nonce du Pape ne put contenir sa joie au spectacle des dissensions religieuses qui troublaient les Eglises protestantes de la Suisse. Voici en quels termes il les racontait à son souverain, dans une missive datée de Lucerne, du 20 décembre 1717.

« Depuis les grandes pertes que firent les Suisses catholiques, l'an 1712, je n'ai cessé de gémir et de prier Dieu.... qu'il lui plût accorder quelque consolation à ce pauvre peuple.... Ces gémissements et ces prières, T. S. P., Dieu commence visiblement à les exaucer; mais c'est d'une manière toute miraculeuse. Je m'étais toujours flatté que M. l'abbé de St.-Gall et les cinq cantons de Lucerne, Uri, Schwytz, Unterwald et Zug, aidés des autres Suisses catholiques et de quelques puissances étrangères, tenteraient une seconde fois la fortune des armes et remporteraient sur les hérétiques une pleine victoire. Je n'en doutais même plus avant la mort d'un grand prince; mais je me trompais, je l'avoue; je ne voyais rien dans les conseils du Tout Puissant ; il veut épargner le sang de ses enfants; il veut combattre lui-même leurs ennemis et les siens. V. S. pourra-t-elle ajouter foi à une nouvelle aussi intéressante et aussi peu attendue? Cependant rien n'est plus vrai que ce que j'ai l'honneur de lui annoncer. Le Seigneur commence déjà ce grand ouvrage; il répand actuellement parmi les Bernois un esprit de confusion et d'étourdissement semblable à celui qu'il répandit autrefois parmi ceux qui bâtissaient la tour de Babel.

» Ces hérétiques se partagent sur les principes de leur réformation. Déjà ils ne s'entendent plus; ils ne font plus d'attention à ceux qui les environnent; ils ne cherchent plus à la défendre, comme ils faisaient autrefois; une grande partie d'entre eux travaille même avec chaleur à la saper par ses plus solides fondements. V. S. connaîtra mieux cet événement et jugera mieux de son importance par rapport à notre très sainte religion, quand elle aura lu le détail que je lui en vais faire.

Il y a environ quarante ou cinquante ans que quelques prédicateurs de Suisse, animés de ce maudit esprit d'examen qui a précipité dans les enfers Luther, Calvin et leurs adhérents, s'avisèrent de chercher dans l'Ecriture Sainte certaines décisions qu'ils tenaient de leurs maîtres, et qui leur paraissaient de très difficile digestion. Malheureusement pour eux, ils ne les y purent jamais trouver. Il leur arriva précisément ce qui en pareil cas arrive à tous les présomptueux : ils crurent que leurs maîtres s'étaient trompés... ils ne firent point mystère de leurs sentiments; ils les publièrent sans façon.

» Leurs collègues, qui avaient diverses raisons très graves pour ne point examiner la doctrine qu'ils avaient reçue de leurs maîtres, prirent bientôt l'alarme ils firent grand bruit; ils crièrent à pleine tête contre les novateurs ; ils disputèrent vigoureusement avec eux; mais ils virent bientôt que la dispute ne tournerait pas à leur honneur, et que pour ramener leurs confrères dans le sentier étroit de l'orthodoxie (car c'était là, T. S. P., le profane langage de ces hérétiques), il fallait leur opposer une autorité à laquelle il ne leur fût pas possible de résister. Ils dressèrent donc un formulaire de foi qu'ils appelèrent Formula Consensus, dans lequel ils condamnèrent les nouveaux sentiments. Et ils firent si bien par leur crédit, que les Conseils souverains des villes protestantes ordonnèrent que tous ceux qui prétendraient dans leurs pays à l'emploi de ministre, signeraient, avant que d'en être revêtus, ce Formula Consensus. Par là, l'esprit d'examen fut parfaitement bridé.

» Peu d'années après l'établissement du Consensus, quelques jeunes ministres prirent la liberté de le signer avec cette restriction, ou une équivalente autant qu'il est conforme à l'Ecriture. Les docteurs qui les avaient examinés n'y prirent pas garde, ou crurent qu'ils leur pouvaient permettre d'exprimer une restriction qu'ils devaient nécessairement sous-entendre, suivant ce faux principe de la prétendue réformation : L'Ecriture Sainte doit être l'unique règle de la foi. Quoi qu'il en soit, les restrictions passèrent sans bruit. Plusieurs de ceux qui furent admis au ministère immédiatement après ces premiers, crurent qu'ils les devaient imiter, de peur qu'on ne pût les accuser de considérer un ouvrage purement humain comme la règle de leur foi. Peu à peu la crainte d'une pareille accusation a rendu les restrictions si fréquentes, qu'elles causent aujourd'hui un vacarme épouvantable dans le canton de Berne.

> Les uns crient : Il ne faut plus signer le Consensus, à moins qu'on ne puisse ajouter autant qu'il est conforme à la Parole de Dieu. L'Ecriture Sainte est l'unique règle de notre foi; nos réformateurs l'ont reconnu, et c'est sur ce principe qu'ils se sont séparés de l'Eglise romaine. Les autres au contraire

« ZurückWeiter »