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1722, Amst. 6 vol. in-12, dont il ne traduisit qu'une partie ; mais il revit en entier l'édition de 1729. Les deux premiers volumes de ces sermons avaient aussi été traduits par Jean d'Albiac.

8° Projet d'une nouvelle édition de Lucrèce. Inséré dans la Bibliothèque choisie de Le Clerc, année 1709.

9o Traité du jeu, où Barbeyrac examine les principales questions de droit naturel et de morale qui se rattachent de près ou de loin à cette matière. Son but est de prouver que si l'on n'en abuse pas, le jeu en lui-même n'a rien que d'innocent. La première édition, Amst. 1709, 2 vol. in-8°, ayant été attaquée par Trayn du Tremblay et de Joncourt, ministres de la Haye, il leur répondit dans un appendice ajouté à la seconde édition, qui parut en 1737, 3 vol. in-12.

10° Oratio de studio juris rectè instituendo. Gron. 1717. Harangue inaugurale prononcée à Groningue; elle a été traduite en français et insérée dans la dernière édition du grand ouvrage de Puffendorf.

11° Hug. Grotii. de jure belli et pacis, cum notis. Amst. 1720, in-8°, et 1735, 2 vol. in-8°. Lipsiæ 1758, in-8°. Selon M. Dupin, l'édition de 1735 est celle qu'on doit préférer. Barbeyrac a donné aussi de cet ouvrage célèbre une traduction française qui a fait oublier entièrement celle de Courtin. La 1er édition en parut à Amsterdam 1724, 2 vol. in-4o, elle a été réimprimée six fois; la dernière à Bâle en 1768, 2 vol. in-4o. 12o Traité du juge compétent des ambassadeurs; trad. du latin de Binckershock. La Haye 1723, Amst. 1730.

13° Défense du droit de la compagnie hollandaise des Indes orientales, contre les nouvelles prétentions des habitants des Pays-Bas. La Haye 1725, in-4°.

14o Discours contre la transsubstantiation, trad. de Tillotson. Amst. 1726, in-12.

15° Traité de la morale des Pères de l'Eglise. Amst. 1728, in-4o. La partie relative à la tolérance a été traduite en hollandais. Amst. 1734, in-8°. Dans sa préface à l'ouvrage de Puffendorf, Barbeyrac avait entrepris de battre en brèche l'autorité des Pères, sur le terraio même de la morale. Il s'était attaché à dévoiler leurs erreurs, à faire ressortir la fausseté ou la confusion de leurs idées sur cette branche si importante de la théologie. Il prouvait qu'ils n'avaient point puisé

leurs principes aux seules véritables sources de la morale; mais qu'ils les avaient tirés à force d'allégories chimériques, de passages de l'Ecriture Sainte qui avaient un sens tout autre que celui qu'ils leur prêtaient. Il leur reprochait de confondre sans cesse la morale naturelle avec la morale chrétienne, les devoirs de l'homme avec ceux du chrétien, et d'établir sur ce fondement des règles de conduite d'un ascétisme exagéré. Enfin il les accusait d'être tombés plusieurs fois dans des fautes grossières, et cette accusation, il l'appuyait non-seulement sur de nombreux passages tirés des plus célèbres pères des dix premiers siècles, mais sur le témoignage d'une foule d'auteurs appartenant à toutes les communions. Il y avait, disent MM. Haag, auxquels nous empruntons cette note sur le Traité de la morale des Pères, il y avait beaucoup de sévérité, peut-être même quelque amertume dans ces imputations. Dom Ceillier se chargea de les combattre, et c'est pour lui répondre que le professeur de Groningue composa le traité en question, où il reprend et développe avec une érudition profonde l'acte d'accusation qu'il avait dressé contre les Pères de l'Eglise.

16° Histoire des plus anciens traités depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'empereur Charlemagne. Amst. et la Haye, 2 tom. infolio, en un volume. Cet ouvrage, enrichi de notes curieuses et instructives, est divisé en deux parties. La 1re s'étend depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'ère chrétienne; la 2me, depuis cette époque jusqu'à Charlemagne. Barbeyrac ne s'est pas contenté de rassembler de tous côtés jusqu'aux moindres fragments qui aient été conservés des traités conclus dans l'antiquité et les premiers siècles du moyen âge, il raconte, à l'égard de chacun d'eux, à quelle occasion il a été signé, les motifs qui y ont donné lieu, les circonstances qui en ont accompagné la signature, les suites qu'il a eues, tout ce qui, en un mot, peut servir à l'intelligence du traité même. Son livre est donc à la fois une collection de traités et une histoire. Il fait partie du supplément au corps universel de diplomatique, en 5 vol. in-folio.

17° Traité philosophique des lois naturelles, trad. du latin, de Cumberland, avec des notes. Amst. 1744, in-4°. Leyde 1757, in-4°. Barbeyrac a inséré en outre plusieurs traités ou dissertations, dans la Bibliothèque britannique et la Bibliothèque raisonnée, dont il fut

un des rédacteurs. On y trouve entre autres, l'Eloge de M. Le Clerc, qui a été imprimé séparément, et des Mémoires sur sa propre vie et ses écrits.

Nous terminerons cette note en rappelant à nos lecteurs le souvenir de la jolie pièce de vers de notre poète vaudois, M. Porchat. La perruque de Barbeyrac, tel est le titre de ce petit drame dit historique, inséré dans la Revue suisse: Tome 6, année 1843, page 360.

M. Porchat, l'un des successeurs de Barbeyrac dans la chaire de droit, raconte que la perruque de ce savant, après avoir dormi dans son carton pendant les vacances, fut appelée, à la première leçon de la rentrée, à reparaître sur le chef du professeur. Malheureusement elle portait une souris dans ses vastes replis, une souris endormie; mais la chaleur du cerveau savant, l'animation du professeur, réveillèrent l'innocente petite bête. Ses mouvements inquiétèrent fort Barbeyrac, la souris respirait à peine sous le dôme chevelu ; elle avait grand appétit après un long jeûne; elle se remue, s'agite, tourmente le professeur, qui pourtant conserve sa gravité; mais enfin la souris se fait un chemin, arrive à la lumière, et trouve... l'oreille du professeur, morceau fort appétissant; aussitôt ses petites dents pointues jouent leur rôle. Barbeyrac n'y tient plus ; il prend sa perruque à deux mains et la jette, je ne sais où. Mais lisez le gracieux poète.

N° 9.

FRAGMENT D'AUTOBIOGRAPHIE DE J. P. DE CROUSAZ.

L'auteur de cette histoire de l'Académie de Lausanne possède un manuscrit autographe de Jean-Pierre de Crousaz : c'est un récit de sa vie, depuis l'année 1663, date de sa naissance, jusqu'à l'année 1685, cinq ans avant son premier professorat. Ce morceau d'autobiographie contient des détails intéressants sur ses études et l'état des sciences à Lausanne, à cette époque; nous en extrairons textuellement quelques passages.

Je suis né en 1663, le jour de Pâques, et peu s'en fallut que je

ne visse le jour dans le temple. Cette occasion contribua à me faire destiner à l'Eglise, quoique je fusse le premier de ma famille qui eût étudié depuis la réformation.... Les sciences étoient chez moi dans un pitoyable état, dans un néant, dans un cahos, lorsque je commençai mes études. Je fis mes classes dans le collége ordinaire de Lausanne, où j'eus pour régent le père de M. Dapples, aujourd'hui professeur. C'étoit un vieillard qui avoit un grand jugement, une profonde érudition, et qui étoit un fort habile médecin. J'eus encore, entre mes maîtres d'école, M. Constant, aujourd'hui professeur. Son père, quoiqu'il ne fût qu'un marchand épicier en détail, et fils d'un vendeur d'oranges, s'étoit mis par son bon ménage en état de faire quelque dépense pour l'éducation de son fils.

seaux,

› A l'âge de 13 ans je sortis du collége. Je tombai entre les mains d'un professeur de philosophie (Henri Ott), parfaitement honnête homme, savant dans les langues orientales, mais qui n'entendoit pas parfaitement Rohaut. Il étoit pourtant permis de lire ce physicien, mais pour Descartes, il étoit absolument interdit. Je lisois donc Rohaut, et mon professeur ne me satisfaisoit pas sur tout ce que je souhaitois d'entendre et de pénétrer. Je fis part de mes inquiétudes à M. de Chemon parent, dont le fils est aujourd'hui mon gendre. Il me prêta Descartes et m'aida de quelques conseils. Je ne tardai pas à comprendre la nécessité où j'étois d'apprendre la géométrie. Nous avions bien un maître de mathématiques, prosélyte, fort habile homme, mais qui regardant d'un œil de jalousie le savoir des autres, ce qui arrive souvent aux savants de ce genre, n'enseignoit pas assez fidèlement, et enseignoit obscurément; et mon père crut que je n'étois pas encore en âge d'en profiter. Heureusement il me tomba entre les mains les Eléments d'Euclide, du Père Deschales. Je les dévorai ; j'achetai ensuite tous ses ouvrages, et je me mis en état de faire des leçons à mon professeur, à qui j'étois effectivement de quelque secours. > J'étois dans ma quinzième année, quand un gentilhomme françois fit venir la première édition des Eléments de mathématiques du Père Presset. Il n'en lut pas beaucoup de pages sans être arrêté tout court. Il me le fit voir, et dans l'ardeur où j'étois de le lire, je lui promis que, pourvu qu'il me le prêtât, je le lui expliquerois. Je ne savois pas à

quoi je m'engageois, mais je m'en tirai pourtant avec honneur. Ce gentilhomme avoit 25 ans ; il fut mon premier disciple, après mon professeur. Je me liai ensuite avec trois jeunes Saintongeois qui étoient venus faire leurs études à Lausanne. Je leur fis un cours de philosophie, et l'un d'eux me dédia sa thèse. J'avois alors commencé ma théologie. J'étudiai à Lausanne sous MM. Davel, Polier, Merlat; à Genève, sous MM. Mestrezat, Turretin et Tronchin; à Leiden, sous MM. Spanheim, Vitichus, Le Moine. Je passai aussi une partie des vacances d'été à Rotterdam, à cause de MM. Jurieu et Bayle, qui étoient alors bons amis. >

De Crousaz dit quelques mots ensuite de son séjour à Paris et de ses relations avec le Père Mallebranche. Je revins au pays, dit-il enfin, où d'abord je m'ennuyai beaucoup, et si j'avois été maître de mon sort, je serois retourné sur mes pas. Mais les malheurs des protestants qui arrivèrent bientôt après me firent perdre mes idées de voyage. La Profession en grec et en morale devint vacante. Je me préparai à la disputer, et je me flattois de quelque succès. Mais M. Constant, mon ancien régent, eut le bonheur de l'obtenir sans dispute. On me fit professeur honoraire de philosophie, et peu de temps après, comme je me réjouissois encore de disputer cette profession ordinaire, M. Sterky, qui est mort ministre à Berlin, fut favorisé de cette chaire sans avoir besoin de passer par les épreuves ordinaires. >

No 10.

NOTICE SUR LOYS DE BOCHAT1.

Charles Guillaume Loys de Bochat, est né à Lausanne, d'une famille noble et ancienne de cette ville, le 11 novembre 1695. Son in

'Les principaux faits contenus dans cette notice sont empruntés à un Eloge historique de Monsieur Charles Guillaume Loys de Bochat, lieutenant baillival et contrôleur général à Lausanne, membre de la Société royale de Gættingue, etc. Lausanne 1755, 56 pages. Cette petite brochure anonyme est l'ouvrage de M. Clavel de Brenles, l'un des successeurs de M. de Bochat dans sa chaire.

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