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et ad inferius collegium relegentur. Die Jovis et Veneris libri alicujus N. T. exegesin brevem et methodicam tradat.

Disputationes theologicas alternatim cum professore habeat hebræo, idque juxta seriem locorum in systemate propositorum. Præsides disputationum respondeant secundum disputandi leges, ad syllogismorum formam utantur terminis theologicis ac distinctionibus in schola receptis, nec permittant discipulis ut e cerebro proprio conficta argumenta proponant.

Propositiones singulis septimanis habeantur binæ.

Ad sacrosanctum ministerium nemo in posterum admittatur qui non integrum systematis theologici librum primum memoria teneat et tolerabiliter ejusdem sensum reddere queat.

Sequuntur articuli circa docentes ac discentes ac ipsum institutionis modum, in inferiore schola.

No 7.

MADAME DE FORMULON.

Les faits dont nous venons d'esquisser les traits les plus essentiels, étaient assurément propres à faire naître de sérieuses pensées. Mais on sait que le sérieux élevé à une certaine puissance peut aisément être tourné au comique et présenter une face qui provoque la plaisanterie. Est-ce un bonheur? est-ce un malheur? est-ce une vertu ou bien un vice? Nous ne le déciderons pas. Il nous semble seulement que pour bien faire connaître un caractère ou un fait sérieux, on doit quelquefois oser montrer comment le ridicule sait le travestir. Il y a plus on peut soutenir une thèse inverse et dire que le comique, le plaisant a son côté sérieux. Quel homme grave nous trouvons dans Molière ! Le rire a sa signification; il est instructif; il est sérieux pour celui qui le comprend. L'historien ne dédaignera donc pas les côtés grotesques des choses: c'est un langage; la plaisanterie, le

sarcasme, le bon mot, l'ana nous révèlent, en général, les jugements populaires; ils sont l'éloquence des masses, non moins que le pathétique des passions. Après ces explications préliminaires, nous ne craindrons pas d'entretenir quelques instants nos lecteurs des plaisanteries que les malins du temps, quel temps n'a pas les siens? se permirent à l'occasion des exigences de LL. EE. de Berne pour la signature de la formule du Consensus. C'est parmi les manuscrits de la bibliothèque de Berne que l'on trouve ces pièces, et nous en devons la communication à l'obligeance de M. le docteur Verdeil, auteur de la savante et intéressante Histoire du canton de Vaud. Il y a trois morceaux une pasquinade, une epistola anacreontica; ces deux pièces sont insipides: on peut les laisser dans leur poussière. Mais nous devons plus d'égards à Madame de Formulon, comédie représentée à Montpreveyres.

C'est un drame satirique contre la formule du Consensus et la députation envoyée à Lausanne par LL. EE. de Berne. La pièce est écrite seulement en projet : chaque scène, il y en a 34, est indiquée par son sujet; le dialogue reste à faire. Nous ne dirons pas que Madame de Formulon soit une œuvre de génie; non certes; mais c'est l'ouvrage d'un homme d'esprit; il y a des traits bien marqués, incisifs et justes; plusieurs allusions sont frappantes; à côté de quelques longueurs, de platitudes, de trivialités, elle offre le tableau des faits et des personnages tel qu'il a dû se présenter aux regards d'un homme assez indifférent en matière de religion et qui saisit avec empressement et comme une bonne fortune, l'occasion de se moquer de LL. EE., de l'Académie, de la Confession helvétique, du Consensus et presque de l'Ecriture-Sainte. Il y a beaucoup d'esprit français du dix-huitième siècle, avec un peu de la malice ironique et narquoise du vaudois. Quelques traits suffiront pour faire connaître ce singulier drame. Voici d'abord les noms des principaux personnages avec leur signification.

LA PRINCESSE PAPILLONNE,

LE PRINCE OURSINO,

LA PRINCESSE ORACULINE,

Le Papisme;
LL. EE. de Berne;
La Sainte Ecriture;

LE PORTRAIT DE la princesse ORACULINE, La Confession helvétique;

LES SEIGNEURS PÉDANTINS,

Les prof. Rodolfi et Malacrida;

Formula Consensus;

MADAME DE FORMULON, FILLE DU SOPHISTE

DISPUTERON,

LES PARTISANS DE MESSIRE DE RAISONNETTE, L'académie de Lausanne;

LE CHEF DES MÉDECINS,

UN DROGUISTE,

DEUX DOUZAINES DE MARMITONS,

SEPT MARMITONS,

ETC.,

ETC.

Le professeur de Crousaz,

Le professeur Polier;

Les ministres impositionnaires:

Les proposants.

Esquissons maintenant l'analyse de la pièce, en conservant, autant que possible, le style de l'auteur.

La princesse Papillonne, après avoir vécu de longues années en paix avec le prince Oursino, se prit finalement à le gourmander, et fit tant la mauvaise qu'Oursino fut contraint de la répudier; il épousa en son lieu la princesse Oraculine. Oursino fit faire le portrait de la princesse Oraculine, et devint si amoureux de cette peinture qu'il négligeait son épouse pour elle, et recommandait à ses courtisans de rendre hommage à la princesse dans son portrait, plutôt que dans l'original. Les sieurs Pédantins, surnommés Ténébreux, s'insinuèrent dans les bonnes grâces du prince Oursino, en le flattant dans son égarement. Ils se brouillent ainsi avec Messire de Raisonnette, fameux médecin et cuisinier de la princesse Oraculine. Pour le mortifier, ils introduisent dans le palais du prince Oursino, une célèbre empoisonneuse, nommée Mme de Formulon, fille du sophiste Disputeron et de la courtisanne Témérit. Mme de Formulon fait tomber la princesse Oraculine dans une maladie de langueur, à l'aide de bouillons, sauces, que les sieurs Pédantins eux-mêmes lui font avaler. Les Pédantins parviennent même à engager le prince Oursino à prendre Mme de Formulon pour sa concubine, en l'assurant qu'il fera ainsi le plus grand plaisir à la princesse Oraculine. Ils se réunissent pour l'engager à bannir de sa cour Messire de Raisonnette. Ici viennent les longs débats entre Mme de Formulon et les sieurs Pédantins, d'un côté, et Messire de Raisonnette et ses partisans, de l'autre. Iei arrive également la députation des deux seigneurs bernois envoyés à Lausanne; ils reçoivent le nom de Seigneur des anticailles et Seigneur

des confisquettes; ils s'acquittèrent, dit l'auteur, dextrement de la délicate commission qui leur avait été confiée, prêchèrent l'obéissance passive, permirent toutes sortes de réserves mentales. On voit ensuite comment un des professeurs (de Lausanne) pourvoyeurdroguiste qui tirait ses provisions de l'Orient (M. Polier, professeur d'hébreu), fit le fanfaron et parla avantageusement à tout le monde de Messire de Raisonnette, jusqu'à divulguer même les restrictions qu'il devait garder in petto; mais comment, étant peu après tancé, il modéra son vaillant courage, devint sage et se tint coy. Cependant le prince Oursino, ayant un peu réfléchi sur les moyens d'adoucir l'esprit de ses sujets prévenus contre Mme de Formulon, donna des éclaircissements équivoques que les sieurs Pédantins purent interpréter à leur avantage, et les amis de Messire de Raisonnette au leur. Viennent à la file les soumissions diverses avec plus ou moins de sincérité, et en termes que l'on ne peut tous citer; viennent aussi les résistances. Quarante médecins (?) furent dispensés de baiser la pantoufle de Mme de Formulon; les agents du prince Oursino se contentant de les faire jurer qu'ils décrieraient Messire de Raisonnette et feraient sentinelle contre lui pour maintenir la tranquillité dans l'Etat. Plusieurs prirent des engagements artificieux : les uns protestèrent à Mme de Formulon qu'ils n'auraient jamais ni estime, ni considération pour elle, déclarant de plus que s'ils donnaient des coups de fouet à Messire de Raisonnette, ce ne serait pas pour épousseter ses habits. Deux.... ne voulurent jamais rien dire de plus respectueux à Mme de Formulon, sinon qu'ils ne lui cracheraient pas au visage quand ils la rencontreraient; ils se distinguèrent, avec quelques autres, par le refus qu'ils firent d'entrer dans la ligue contre Messire de Raisonnette. Certain qui avait promis avec exécration de pourfendre Messire de Raisonnette quand il le trouverait, se repentit et se rétracta. Deux princes voisins et alliés du prince Oursino (Genève et Neuchâtel) interdirent l'entrée de leurs Etats à Mme de Formulon, la déclarant perturbatrice du repos public. Enfin, c'est la dernière scène, Madame de Formulon s'étant produite au grand jour, parut effroyable.

No 8.

BARBEYRAC.

Barbeyrac est un des professeurs les plus distingués que l'académie de Lausanne ait vus prendre place dans ses chaires. Plusieurs auteurs ont écrit la vie de Barbeyrac. Daniel Gerdes, en 1744. La Bibliotheca Barbeyraciana contient une notice biographique, p. 1, no 11. On en trouve une dans la Revue de législation et de jurisprudence. Paris 1838. T. 8, p. 455-468, par M. G. Laissac, avocat à la cour de Montpellier. Barbeyrac lui-même a laissé des mémoires sur sa vie et ses écrits. V. Nouvelle Bibliothèque 1744, partie II, p. 271–304. Enfin, on trouve un article étendu sur Barbeyrac dans l'ouvrage suivant, qui est en voie de publication: La France protestante, ou Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire, depuis les premiers temps de la réformation jusqu'à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes, par l'assemblée nationale; par MM. Haag, Paris 1846.

Nous nous bornerons à déposer dans cette note les traits les plus intéressants de la vie de notre professeur.

La famille de Barbeyrac était noble, originaire de St-Martin de Castillon; elle résidait dans la Provence, au commencement du XVIe siècle. Elle embrassa de bonne heure la réforme; toutefois quelquesuns de ses membres rentrèrent dans le giron de l'église romaine. Le père de notre professeur, Antoine Barbeyrac, se consacra au saintministère et remplit des fonctions pastorales dans plusieurs églises du Languedoc, notammant à Béziers. A la révocation de l'édit de Nantes, il se réfugia à Lausanne, avec sa femme et le dernier de ses quatre enfants, le seul qu'on lui permit d'emmener.

Notre professeur, Jean Barbeyrac, né le 13 mars 1674, à Béziers, fit ses premières études dans un pensionnat de Montagnac, où son père qui le destinait à la théologie avait dû l'envoyer, parce qu'il n'y

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