HISTOIRE DE L'ÉDUCATION DES FEMMES CHAPITRE VII MADAME DE MAINTENON ET LA MAISON DE SAINT-CYR I. Origines de la maison de Saint-Cyr. Elle réunit le double caractère de l'éducation au xvire siècle, littéraire et religieuse, précieuse et dévote. Deux périodes dans l'institution: la première, de 1686 à 1691; esprit mondain, éducation superficielle et brillante; de 1691 1693, commencements de la réforme; en 1693, transformation de l'institut en monastère. Causes de cette réforme ; ce qu'il faut en penser. But et caractère de l'institut de Saint-Louis. Influence de Fénelon. II. Mme de Maintenon, directrice d'école normale. Éducation professionnelle des Dames de Saint-Cyr. La vocation d'institutrice. Né cessité de connaître la nature enfantine; notions psychologiques. Caractères et portraits. Comment il faut se comporter avec les enfants. Les réprimandes et les punitions. Ce qu'il faut attendre de l'éducation. III. Mmo de Maintenon, institutrice. Organisation pédagogique de Saint-Cyr. Division des classes, système d'éducation mutuelle: image de la famille. Éducation physique. Travaux de ménage. Éducation intellectuelle. Programme des études; enseignement mutuel. Proscription, en principe, de la littérature profane; étroitesse et restrictions. Comment il faut les expliquer. Dans la pratique, la méthode était beaucoup plus libérale que le programme. Écriture. Lecture. Histoire et politique. Langue fran T. II 1 çaise, enseignement oral. Étroite alliance de l'éducation morale et de l'éducation intellectuelle. Les jeux; les représentations scéniques. Education pratique, initiation à la vie domestique. Le mariage: Mme de Maintenon et Molière. Éducation religieuse. Mesure dans la dévotion. IV. Succès de Saint-Cyr. Imitations et succursales à Niort, à Mantes, à Moret, à Gomerfontaine, à Bisy, du vivant de Mm de Maintenon. En quoi elles différaient de l'institution-mère. Décadence de SaintCyr après la mort de la fondatrice. Valeur pédagogique des écrits de Mmo de Maintenon. I. La petite école entretenue par Mme de Maintenon à Montmorency de 1680 à 1682, puis à Rueil de 1682 à 1684, tel fut l'humble point de départ de «<l'institut des dames de Saint-Louis. » En 1684, soixante pensionnaires, filles nobles, sans compter les roturières externes, encombraient une misérable maison, et y mouraient de faim ou à peu près; la fondatrice fit appel au roi, qui donna le château de Noisy avec de l'argent pour cent pensionnaires. L'institution primitive se développa et en se développant se modifia: elle devint une institution publique, une maison de l'État, la première en ce genre qui ait existé chez nous; mais son caractère en se précisant se limita: elle fut exclusivement destinée à deux cent-cinquante filles de noblesse pauvre, et de noblesse militaire. Françoise d'Aubigné se souvenait de sa jeunesse indigente; Louis XIV pensait aux officiers dont la guerre laissait les filles orphelines souvent, ruinées toujours. Saint-Cyr, acheté en 1685, rebâti et aménagé par Mansart, fut |