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lation de cet empire, et le traitement favorable dont les dé-` crets que vous avez rendus et ceux qui vous restent à rendre encore à leur égard doivent faire jouir les soldats français; si l'on considère les ressources que présenteraient dans les cas extraordinaires d'invasion, de ligues entreprises contre nous, ces milices nationales armées pour la Constitution et la liberté, on repoussera toutes les inquiétudes qui pourraient naître de la comparaison de notre arniée active avec celles des puissances militaires de l'Europe; on pensera, comme le ministre de la guerre et comme votre comité, que s'il est indispensable de conserver sur pied une armée active de cent cinquante mille hommes environ, cette armée bien organisée pourra suffire à notre position; et ce nombre paraîtra le plus propre à concilier ce qu'exigent de nous la sûreté intérieure et extérieure, la dignité de la nation, et les vues économiques qu'il n'est pas permis aux représentans de la nation de négliger.

» Appuyé sur ces considérations, votre comité vous proposera de porter l'armée active pour l'année 1791 à cent cinquante-trois mille huit cent quarante-neuf hommes : ce nombre s'éloigne peu de celui qu'a proposé le ministre de la guerre; les développemens qui suivront présenteront les motifs de la différence.

» Le ministre a divisé en plusieurs tableaux le plan de formation et d'organisation de l'armée qu'il vous a présenté; le premier de ces tableaux est intitulé: Tableau général de la formation de l'armée; le second: Tableau général des dépenses de l'état-major de l'armée; les troisième et quatrième : Formation des régimens d'infanterie; les cinquième et sixième : Formation des régimens de cavalerie; le septième: Formation de l'artillerie ; le huitième: Corps du génie; le neuvième : État des dépenses accessoires; le dixième : État général des dépenses de l'armée.

» Les premier, second et dixième tableaux ne présentant que des résultats généraux de formation et de dépenses qui exigent la connaissance préalable des détails de cette même formation, j'ai cru ne devoir vous soumettre les observations qui y sont relatives qu'à la fin de ce rapport, et je commence l'examen du plan du ministre par les troisième et

quatrième tableaux, qui présentent la formation et la dépensé de l'infanterie.

Nos III et IV.-Infanterie.

Les numéros trois et quatre présentent la formation des régimens d'infanterie, et le numéro six, qui traite des légions, renferme ce qui concerne l'infanterie de ces corps; ces numéros offrent aussi l'état des dépenses que ces différens corps nécessitent. Suivant ces tableaux, le ministre demande cent trois mille six cent quatre-vingt-sept hommes, non compris six mille six cent quatre officiers, qui portent 'le nombre total de l'infanterie à cent dix mille deux cent quatre-vingt-onze hommes, dont sept cent vingt-six officiers et dix mille sept cent trois sous - officiers ou soldats suisses. » Il divise quatre-vingt-douze mille neuf cent quatrevingt-quatre Français, qui compris les officiers, forment un total de quatre-vingt-dix-neuf mille cinq cent quatre-vingthuit, en cent quatre-vingt-seize bataillons, dont cent trentehuit, sous la dénomination de bataillons de campagne, sont de díx compagnies; quarante-six, sous celle de bataillons de garnison, sont de huit compagnies, et douze, attachés aux légions, sont également de huit compagnies. Chaque compagnie est de cinquante hommes, savoir: trois sousofficiers, un fourrier, six caporaux, un tambour, trenteneuf grenadiers, chasseurs ou fusiliers. Chaque compagnie est commandée par un capitaine, un lieutenant, un souslieutenant. Le ministre forme de ces cent quatre-vingt-seize bataillons français quarante-six régimens de quatre bataillons, commandés par un colonel, trois lieutenans-colonels, et douze bataillons de chasseurs attachés aux légions, commandés par un lieutenant-colonel; et il porte la dépensé pour les quarante-six régimens à 31,684,248 livres; pour les douze bataillons des légions, 1,783,512 livres; pour les onze régimons suisses, dont la composition reste la même, à 5,693,789 livres; en total, pour l'infanterie française et suisse, à 39,161,549 livres.

» Votre comité a pensé, messieurs, que le nombre d'hommes proposé par le ministre pour la formation de l'infanterie

devrait être augmenté de deux mille cent quatre-vingt-dix hommes, pour, avec les bataillons de chasseurs que le ministre attache aux légions, et que votre comité croit plus avantageux de faire rentrer dans les régimens, porter à cinquante-quatre hommes la force des compagnies, trop faibles à cinquante, comme le ministre le propose, et pour assurer le service et l'instruction des bataillons, qui dans le plan du ministre sont à cinq cents hommes, et que le comité porterait par cette disposition à cinq cent quarante. L'incorporation des bataillons de chasseurs dans les régimens. paraît utile à votre comité, d'abord en ce qu'elle donnerait une économie par la suppression de douze lieutenans-colcnels et de douze quartier-maîtres, quatre-vingt-seize capitaines, quatre-vingt-seize lieutenans, quat: e-vingt-seize souslieutenans, qui donnerait le moyen d'attacher par chaque régiment un quatrième lieutenant-colonel au quatrième bataillon, mesure que votre comité et tous les officiers qu'il a appelés à ses discussions ont regardée comme indispensable: ce quatrième bataillon, devant alimenter les trois autres et être le dépôt d'instruction, doit sans doute être commandé par un officier supérieur; il serait d'ailleurs facile de former, comme on l'a toujours fait, des bataillons de chasseurs au moment de la guerre, et peut-être même avec plus de succès, ayant le choix sur toute l'infanterie. Mais un avantage plus important c'est l'augmentation de la force des compagnies, augmentation nécessaire pour la perfection de l'instruction, et qui donnerait la possibilité de restreindre les dépenses de l'armée en permettant d'envoyer en congé alternativement, pendant neuf mois de l'année cinq cent trente-deux hommes par régiment d'infanterie. Le comité a cru que ce nombre de cinq cent trente-deux hommes sur un régiment de deux mille soixante-neuf hommes, étant à peu près l'équivalent des scmestres et congés donnés jusqu'à ce moment, pouvait être éloigné du régiment pendant ce temps sans que le service. et l'instruction pussent en souffrir. L'économie qui résulterait de ces congés, qui ne jouiraient que de la demi-solde pendant leur absence, subviendrait en partie aux dépenses des auxiliaires qu'il est essentiel d'entretenir pour remplacer

les milices. dont le régime est proscrit par la Constitution, et pouvoir être assuré cependant du nombre d'homines nécessaire pour mettre au premier ordre une armée de deux cent mille hommes sur pied.

» Le comité approuve la formation des régimens de quatre bataillons; il a fondé son opinion à cet égard sur l'avantage immense que présentent les corps considérables soit pour l'instruction, pour l'unité de principes et de moyens de discipline en temps de paix, soit pour l'ensemble et l'im – pulsion en temps de guerre. Il a pensé avec tous les militaires, et notamment avec M. le prince Henri de Prusse que ce qui nuisait en ce moment à la perfection de l'armée française était l'extrême faiblesse des régimens et des bafaillons et escadrons; que cette faiblesse ôtait la possibilité de jamais manœuvrer par le front calculé dans les principes d'évolutions; qu'elle ôtait par-là aux officiers le moyen de se former le coup-d'œil pour la guerre; que cette faiblesse des corps, déjà si fâcheuse pour l'instruction, devenait telle après quelques jours de marche qu'un régiment d'infanterie pouvait à peine mettre sous les armes huit à neuf cents hommes; que cependant c'était sur des corps aussi peu nombreux qu'il fallait diminuer cent cinquante ou deux cents hommes pour opérer la réduction de plus de trente mille hommes sur l'armée, réduction nécessaire pour qu'elle ne s'élève pas au-dessus de cent cinquante mille hommèsenviron, Le comité a pensé qu'il n'y avait que deux manièrës d'opérer cette réduction: la première était de retrancher des hommes dans les corps, et par-là de les réduire absolument à rien; la seconde de réformer des régimens, et par cette mesure de priver un grand nombre d'officiers et sous-officiers de leur état. L'incorporation au contraire, et surtout celle qui aurait lieu parle doublement, n'entraîne aucun inconvénient; elle ne sépare rien. ne détruit rien; elle laisse le nombre des places, à l'exception des places d'état-major, absolument le même: elle ne peut apporter de changement que dans le rang des officiers, et quand ils ne retireraient pas de la nouvelle formation, soit pour les appointemens, soit surtout pour l'avancement, des avantages considérables, je

présume trop de leur patriolisme pour croire qu'ils présentassent aucune objection nf qu'ils fissent paraître le moindre regret, persuadés comme ils le seront que vous aurez été dé– terminés par l'utilité publique, Qu'on éloigne done tous les motifs de crainte, de dangers puisés dans les circonstances; qu'on éloigne ces assurances d'opposition et de résistance que repousse le pátriotisme connu de Farmée, et qui ne peuvent faire balancer lorsqu'on est sûr de la bonté de la détermination qu'on prend.

» Les différences qui existent entre le plan du ministre relativement à l'infanterie et l'opinion du conrité sont 1° que le ministre porte à cent trois mile six cent quatre-vingt-sept hommes la force de l'infanterie, que le comité porterait à cent cinq mille huit cent soixante-dix-sept; différence de deux mille cent quatre-vingt-dix hommes en plus suivant l'avis du comité; 2a que le ministre ne met pas de quatrième Hieutenant-colonel pour commander le quatrième bataillón, et que le comité le croit indispensable; 5° que le ministre ne met que deux adjudans-majors par régiment, et que le comité eu propose quatre, les officiers appelés par le comité ayant pensé que, ces adjudans devant être établis pour servir dans les manœuvres d'officiers directeurs, il était indispensable qu'il y en eut un attaché à chaque bataillon; 4° enfin que le ministre forme douze batailions de chasseurs, et que le comité les fait rentrer dans les régimens pour porter les compagnies à cinquante-quatre hommes, que le ministre réduisait à cinquante, opération d'où il résulte une diminution de trois cent douze officiers.

» Quant aux dépenses de l'infanterie, suivant le plan du ministre elles s'élevent à 39, 161,549 livres; suivant l'avis du comité à 39,439,743 livres; ce qui fait une différence en plus, d'après l'avis du comité, de 277,794 livres, au moyen de laquelle somme il obtient une augmentation de deux mille cent quatre-vingt-dix hommes.

Nos V et VI.-Troupes à cheval.

» Les numéros V et VI présentent les diverses formations des régimens de cavalerie et de dragons, colle dés légions,

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