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ses décrets sont formels à cet égard, de ne rien faire perdre de leurs appointemens actuels aux officiers et soldats qui entreront dans la nouvelle formation, de manière, par exem→ ple, qu'un grenadier de la garde nationale soldée qui aujourd'hui a 17 sous de solde, devenant grenadier dans un des régimens de nouvelle création, continue de toucher la même paie mais les recrues qui pourraient être faites par la suite en remplacement des hommes de la nouvelle formation n'auront que la paie décrétée pour l'armée; plus le supplément qu'on jugerait nécesssaire pour le séjour de Paris. L'Assemblée a déjà décrété que ce supplément serait de moitié en sus de la paie ordinaire; ainsi un grenadier, qui dans les régimens de ligne a par jour 8 sols 6 deniers, aurait à Paris 12 sols 9 deniers, et le grenadier soldé de Paris en entrant dans la nouvelle formation aura, pour ne pas décheoir, 17 sols par jour; mais celui qui le remplacera à Paris n'aurait que 12 sols 9 deniers, et 8 sols 6 deniers ailleurs qu'à Paris. Il en est de même de tous les grades, soit officiers, soit sousofficiers.

» Quant à la gendarmerie nationale les deux divisions sont formées à l'instar de celles des départemens; mais comme elles sont particulièrement attachées au service de la capitale elles sont divisées en escadrons pour la division à cheval, et en bataillons pour celle à pied. Leurs appointemens suivront la même règle, c'est-à-dire ce qui a été déjà décrété pour gendarmerie du département de Paris; plus, le supplément en raison du séjour à Paris et des appointemens dont chacun jouissait dans la garde soldée.

la

Vos comités ont également pensé que, vu l'importance du service de Paris, et pour qu'il y ait plus d'unité dans l'exécution des ordres, il était nécessaire d'établir trois adjudans généraux qui seraient les distributeurs d'ordres et qui surveilleraient toutes les parties du service sous l'autorité de qui il appartiendra; on propose d'attacher à cette espèce d'étatmajor général un secrétaire général, un commissaire ou au'diteur général de guerre, et un chirurgien major général : il est à remarquer que ces trois places existent et sont remplies par des individus qui ont rendu les plus grands services

à la chose publique. Si quelques-unes de ces places parais– saient inutiles dans la suite, vacances arrivant, on pourrait les supprimer.

» Messieurs, il est dans la garde nationale une classe d'officiers qui méritent de la part de l'Assemblée nationale des témoignages de reconnaissance publique; ce sont les chefs de division et les commandans de bataillon: ces officiers ont servi sans appointemens et avec un zèle infatigable; après le commandant général, et de concert avec le major général, la sûreté de Paris roulait sur eux; et vos comités se réservent de vous proposer sur cet objet des mesures particulières.

Qu'il me soit actuellement pèrmis de rappeler aux citoyens soldats qui sont ici présens que si l'Assemblée nationale adopte le projet des comités, ils vont contracter envers la patrie des engagemens encore plus sacrés que ceux qui les liaient envers elle lorsqu'ils n'étaient que les soldats de la ville de Paris. Mourir pour la patrie est le premier de leurs devoirs; être soumis et obéissans à la loi, à la discipline militaire et à leurs chefs, est un devoir non moins sacré. Qu'ils n'oublient jamais que des troupes sans soumission et sans discipline deviennent le fléau de leur pays au lieu d'en être les défenseurs; que plus les récompenses que leur accorde l'Assemblée nationale sont grandes et flatteuses, plus ils doivent s'en rendre dignes; qu'il y va de leur honneur de montrer aux autres troupes auxquelles ils vont être assimilés que les soldats qui ont fait la révolution sont encore plus étroitement obligés de donner l'exemple de la discipline et de l'obéissance.

Je suis flatté d'être aujourd'hui leur organe auprès de l'Assemblée nationale; mais s'il arrivait par la suite qu'ils oubliassent leurs devoirs, je maudirais le reste de ma vie, l'instant où j'ai monté à cette tribune........ Mais non'; ceux qui ont renversé le despotisme et la Bastille ne peuvent être que les soldats de la liberté, et par conséquent de la loi. »

Le projet présenté par M. Menou ne donna lieu qu'à de légers débats; le 5 août 1791 l'Assemblée décréta en même temps la suppression de la garde nationale pari

sienne soldée et sa recomposition immédiate d'après les vues présentées au nom des deux comités. Les tribunes publiques avaient été réservées aux soldats citoyens à qui les représentans de la nation allaient donner de justes récompenses et tracer de nouveaux devoirs; le décret rendu (1), l'Assemblée, à l'unanimité et au bruit des applaudissemens, vota des remercîmens à la garde na

tionale.

SV. Organisation de l'armée.

Le 16 décembre 1789 l'Assemblée décréta que les troupes françaises seraient recrutées par engagemens volontaires (voyez tome I, page 142); par son décret du 28 février 1790 elle établit une Constitution militaire (voyez tome 1V, page 180): les bases de l'organisation de l'armée étaient posées. L'initiative sur sa formation appartenait au roi en vertu de ce décret du 27 février; en conséquence le ministre de la guerre, M. LatourDupin, présenta le premier ses vues dans un mémoire qu'il adressa à l'Assemblée le 12 avril de la même année : plusieurs autres projets lui furent successivement soumis par des membres de son comité militaire, qui la plupart différaient d'opinion entr'eux, et tous avec le ministre. Enfin le 7 juillet un plan général de l'organisation de l'armée, contenant dix tableaux, fut arrêté par le roi; le 22 du même mois l'Assemblée décréta que le ministre serait invité à donner un mémoire explicatif de ce plan; trois jours après M. Latour-Dupin remit le travail demandé, et le 28 M. Alexandre Lameth fit un rapport dans lequel

(1) Voici la disposition de ce décret qui exprime bien l'avantage fait à la garde parisienne soldée :

Dans le cas où les trois régimens de ligne qui forment aujourd'hui la garde parisienne soldée marcheraient en tout ou en partie, ils seront traités pour la solde comme les autres régimens de l'armée; mais ils reccvront tous les trois mois, par forme de gratification, l'excédant ou le surplus de leur paie..

se trouvent réunies et discutées toutes les vues qui jusquelà avaient été présentées par le ministre et par les membres du comité.

RAPPORT Sur l'organisation de l'armée, fait au nom du comité militaire, par M. Alexandre Lameth. (Séances des 28 et 29 juillet 1790.)

» Messieurs, en exécution de votre décret du 22 de ce mois, le ministre de la guerre a fait parvenir à votre comité un mémoire sur les motifs qui l'ont déterminé à porter à cent cinquante-un mille hommes le nombre de soldats en activité nécessaire la défense du royaume.

pour

>> J'aurai l'honneur de vous donner tout-à-l'heure lecture de ce mémoire.

» Par une suite du même décret votre comité doit vous présenter ses observations sur les diverses parties de ce plan, et c'est une obligation que nous allons nous efforcer de remplir. Quelques différences d'opinions avaient paru d'abord s'élever entre les membres du comité; mais les discussions auxquelles nous nous sommes livrés pour remplir la tâche que vous nous aviez imposée, nous ont conduits à un avis commun; animés tous du même esprit, nos différentes idées se sont combinées par la discussion, et nous avons adopté les résultats que nous allons vous offrir.

» Nous avons cru qu'en consultant les décrets constitutionnels qui, sur ces objets, donnent l'initiative au roi, la marche que nous avions à suivre était de vous présenter successivement les différentes parties du plan du ministre, en énonçant à la suite de chacune d'elles l'opinion motivée de votre comité sur l'adoption, la rejection ou les modifications qui pourraient y être apportées.

» Les tableaux qui forment le plan du ministre, qui sont sous vos yeux, et dont je vous donnerai successivement l'explication, vous mettront à même de suivre facilement l'analyse rapide que je dois vous offrir du plan du ministre dans l'organisation des différentes parties de l'armée.

»Pour mettre de l'ordre dans une matière assez compliquée et y répandre toute la clarté dont elle est susceptible,

je vous présenterai d'abord l'opinion du ministre et celle de votre comité sur le nombre total des hommes dont l'armée doit être composée; de là je passerai à la division et à la distribution de ce nombre total dans les différentes armes; sur chacune de ces divisions je présenterai des détails relatifs à la dépense, au nombre des officiers, à la composition et à l'organisation des corps; enfin, je terminerai ce travail par un résumé précis sur ces différentes parties; et je vous présenterai à la suite le projet de décret que votre comité m'a chargé de vous proposer.

» Si la brièveté du temps qui s'est écoulé depuis que le comité a définitivement arrêté les dispositions que je vais mettre sous vos yeux, ne m'a pas permis de donner à ce travail considérable tous les développemens qu'il aurait peut-être exigé, je tâcherai au moins d'y apporter assez de méthode pour que des résultats adoptés, après des discussions approfondies auxquelles ont été appelés des officiers généraux et particuliers distingués par leurs talens et désignés par l'opinion, ne perdent pas auprès de vous, Messieurs, la faveur dont ils sont digues par la manière dont ils vous seront présentés.

»Vous n'avez pas oublié, Messieurs, que le ministre de la guerre vous a proposé de porter à cent cinquante-un mille le nombre de soldats en activité nécessaire pour la défense du royaume.

» Voici le mémoire explicatif dont il a appuyé cette proposition.

Mémoire remis au comité militaire par le ministre de la guerre.

Du 25 juillet 1790.

Messieurs, par votre décret du 22 de ce mois vous avez arrêté qu'il vous serait rendu compte des motifs qui ont déterminé à vous proposer l'entretien d'une armée de cent cinquante mille hommes.

› Dans un délai aussi court je ne puis qu'indiquer rapidement tous les objets qu'il faut considérer pour se former un résultat de la force nécessaire à la sûreté d'un empire.

› C'est de la nature de son gouvernement, de sa position géographique,

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