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PUBLIÉ PAR GEORGES BRIDEL ÉDITEUR.

En vente chez Delafontaine et Compagnie libraires.

LAUSANNE, 1853.

HARVARD UNIVERSITY LIBRARY MAR 16 1959

Pecb. 4

L'ouvrage que nous offrons aujourd'hui au public fut destiné primitivement à prendre place dans la Statistique de la Suisse, qui se publie maintenant à Saint-Gall et à Berne1. M. Vulliemin, qui s'occupait de notre pays, nous demanda un article sur l'instruction publique. Comment aurions-nous pu refuser? Notre inclination personnelle nous pressait d'accepter, et les matériaux dont ce travail exigeait la mise en œuvre se trouvaient sous notre main. Vingt années de professorat dans l'académie de Lausanne, trois années de fonctions de recteur, dix ans dans la viceprésidence du Conseil académique, un égal espace de temps dans la même dignité au sein du Conseil de l'instruction publique, qui avait remplacé le Conseil académique, ces diverses positions nous avaient introduit dans les parties les plus intimes de notre établissement pédagogique.

Les feuilles que nous présentâmes pour la Statistique du canton de Vaud, ont été revues avec soin. Nous avons développé et complété ce premier ouvrage par plusieurs additions importantes, et un livre à peu près nouveau a été le fruit de ce travail de révision.

L'histoire d'un établissement consacré à l'instruction publique présente une difficulté assez grave dans le nom

1 Historisch geographisch - statistisches Gemälde der Schweiz. XIX Band. Der Canton Waat, von Louis Vulliemin, Honorar-Professor der Lausanner Academie; übersetzt von G.-H. Wehrli-Boisot. St.-Gallen und Bern, 1849. Cet ouvrage n'a pas été publié en français.

VI

bre considérable des objets qu'il faut classer et apprécier: d'abord, les institutions elles-mêmes dans la pensée qu'elles manifestent, dans le but qu'elles doivent atteindre et l'organisation dont elles ont été douées; puis, les hommes qui mettent en jeu cet organisme et ont droit à un souvenir. On peut rarement considérer de front et parallèlement ces deux points de vue. Il faut quelquefois séparer entièrement les établissements et les hommes. Plus souvent on doit les subordonner les uns aux autres. Les mémoires des académies et des sociétés savantes présentent ordinairement, dans deux collections distinctes, les notices scientifiques qui font l'histoire de l'institution, et les éloges des académiciens, qui s'attachent au point de vue biographique. L'Histoire littéraire de Genève, par Senebier, est essentiellement une histoire biographique; cependant l'étude des institutions y occupe une bonne place. Plus d'attention encore est accordée aux considérations générales dans l'Histoire de l'académie de Prusse, par M. Bartholmess, et c'est à juste titre que l'auteur a pu l'appeler philosophique'.

Nous avons dû aussi faire un choix; et lorsque nous nous sommes vu en présence de nos écoles et de notre académie; lorsque nous avons considéré, d'un côté, leur origine, leur nature, leurs fonctions, leur mission dans le pays, le bien qu'elles ont fait, celui qu'il ne leur a pas été donné d'accomplir; lorsque, d'un autre côté, se sont offerts à nos regards les professeurs placés dans nos chaires académiques et les instituteurs attachés à nos écoles, nous n'avons pas hésité : les institutions sont devenues l'objet principal de notre étude, les hommes ont été repoussés dans les plans lointains.

1

Histoire philosophique de l'académie de Prusse, par Christian Bartholmess. 2 vol. in-8°. Paris 1851; imprimerie de Marc Ducloux.

VII

Il nous en a souvent coûté de n'accorder que quelques lignes ou même un mot unique à des savants honorables qui ont payé à leur pays le tribut d'une vie de travail et de moralité. Mais combien d'hommes acquittent généreusement cette dette, puis s'en vont par le chemin de toute la terre! Après quelques jours de regrets fugitifs, aucune bouche ne prononce plus leur nom; leur tombe est muette, et l'histoire n'a pas de voix pour eux. Cependant nous avons cherché à faire connaître à nos lecteurs tous les professeurs qui ont siégé dans notre académie; ceux dont notre histoire ne fait pas mention, ont trouvé place dans l'appendice ou dans les notes; pour quelques-uns, leur nom seulement est prononcé; pour d'autres, leur nom et un souvenir.

Nous aurions peut-être besoin de justifier le choix de notre sujet. Le pays de Vaud est si petit en Europe! l'académie de Lausanne, si petite au milieu des institutions de la France, de l'Allemagne et de l'Angleterre ! Nous pourrions répondre en deux mots que nous n'écrivons pas pour l'Europe; mais c'est aussi avec un juste sentiment de fierté nationale que nous ajouterons: Malgré leur petitesse, nos écoles et notre académie ont, dans tous les temps, attiré les regards de l'étranger; on vient les visiter, comme nos lacs et nos montagnes. S'il est des voyageurs qui se bornent à contempler les œuvres de la nature, nous en connaissons aussi qui ont des yeux et du cœur pour les œuvres des hommes, pour ces œuvres morales par lesquelles un peuple occupe quelquefois plus d'espace dans le monde des intelligences que sur la carte routière du touriste. On a toujours jugé notre petit pays digne d'une étude bienveillante. Trouvera-t-on en Europe un seul coin de terre que les regards cherchent aussi souvent,

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