les affections sensibles de la vie. L'attention sert en toutes choses aux Anglais, soit pour peindre ce qu'ils voient, soit pour découvrir ce qu'ils cherchent. Tom Jones ne peut être cnsidéré seulement comme un roman. La plus féconde des idées philosophiques, le contraste des qualités naturelles et de l'hypocrisie sociale, y est mise en action avec un art infini, et l'amour, comme je l'ai dit ailleurs (*), n'est que l'accessoire d'un tel sujet. Mais Richardson, en première ligne, et après ses écrits, plusieurs romans, dont un grand nombre ont été composés par des femmes, donnent parfaitement l'idée de ce genre d'ouvrages dont l'intérêt est inexprimable. Les anciens romans français peignent des aventures de chevalerie, qui ne rappellent en rien les événemens de la vie. La Nouvelle Héloïse est un écrit éloquent et passionné, qui caractérise le génie d'un homme, et non les mœurs de la nation. Tous les autres romans français que nous aimons, nous les devons à l'imitation des Anglais. Les sujets ne sont pas les mêmes; mais la manière de les traiter, mais le (*) Essai sur les Fictions. caractère général de cette sorte d'invention appartiennent exclusivement aux écrivains anglais. Ce sont eux qui ont osé croire les premiers, qu'il suffisoit du tableau des affections privées, pour intéresser l'esprit et le cœur de l'homme; que ni l'illustration des personnages, ni l'importance des intérêts, ni le merveilleux des événemens n'étoient nécessaires pour captiver l'imagination, et qu'il y avoit dans la puissance d'aimer de quoi renouveler sans cesse et les tableaux et les situations, sans jamais lasser la curiosité. Ce sont les Ce sont les Anglais enfin qui ont fait des romans des ouvrages de morale, où les vertus et les destinées obscures peuvent trouver des motifs d'exaltation, et se créer un genre d'héroïsme Il règne dans ces écrits une sensibilité calme et fière, énergique et touchante. Nulle part on ne sent mieux le charme de cet amour protecteur, qui dispensant l'être foible de veiller à sa propre destinée, concentre tous ses desirs dans l'estime et la tendresse de son défenseur. FIN DU TOME I. De l'Imp-imerie de J. Brettell, Qui se trouvent chez Colburn, Libraire, Conduit-Street. CORRESPONDANCE de MADAME la MARQUISE Du DEFFAND avec D'Alembert, Montesquieu, Mad. de Stahl, &c. &c. 3 tomes, 15s. This Work forms a companion to the Letters of Madame Du Deffand to Lord Orford. LETTRES de MADEMOISELLE de L'ESPINASSE, (Elève de Madame Du Deffand), 3 tomes, 15s. MEMOIRES et LETTRES du MARECHAL PRINCE de LIGNE, 2 tomes, 10s. LES SOUVENIRS du COMTE de CAYLU S,Ouvrage plein d'Anecdote, 2 tomes, 8s. ATALA et RENE', ou les Amours de Deux Sauvages dans le Désert, par Auguste DE CHATEAUBRIAND, 6s. LA PRINCESSE de WOLFENBUTTEL, par Madame de Montolieu, Auteur de Caroline de Litchfield, 2 tomes, 10s. |