Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

MOY WEN

AVIS

DES ÉDITEURS.

Les Mémoires de madame Campan ont été commencés en 1802. Elle en a fait plusieurs lectures à ses amis : leurs souvenirs pourront attester la fidélité qui préside à cette publication. Elle a lieu sur des manuscrits achetés à très-haut prix, remis par la famille, et qu'elle avoue. Le texte des Mémoires ne renferme aucun passage, aucune phrase dont on ne possède l'original; et, pour éloigner, à ce sujet, toute espèce de doute, des copies écrites tout entières des mains de madame Campan resteront déposées chez les libraires-éditeurs qui se feront un devoir de les communiquer.

Le texte des Mémoires de madame Campan est accompagné de notes assez non.breuses. La Correspondance de Grimm et les Anecdotes de la Cour de Louis XVI; les Souvenirs de madame de Genlis, le Journal piquant et peu

connu de madame du Hausset, une copie manuscrite et complète des Mémoires de Lauzun; les Lettres hardies et philosophiques de Joseph II, l'ouvrage religieux écrit par l'abbé Proyart sur Marie-Leckzinska; Montjoie, animé, dans son Histoire de Marie-Antoinette, des sentimens d'une fidélité honorable; l'abbé Georgel entraîné souvent par des préventions injustes : tels sont les principaux ouvrages, tels sont les écrivains que nous avons consultés. Enfin il faut bien ajouter que nous avons eu quelquefois recours aux Mémoires écrits sur le règne de Louis XVI, par l'abbé Soulavie, et à plusieurs ouvrages du même auteur.

L'abbé Soulavie est certainement un des hommes qui ont le plus possédé, et, si l'on peut se servir de cette expression le plus compromis de matériaux historiques. Sans talent comme écrivain, sans aucune critique, et même sans bonne foi comme historien, il était infatigable dans ses recherches: il obtenait, de personnages souvent bien instruits, des communications précieuses; et les événemens de la révolution avaient fait passer dans ses mains des papiers d'une haute importance. Sans doute il a débité impudemment des contes

absurdes, il a donné des pièces apocryphes, il a répété des accusations mensongères, qui décréditent ses ouvrages, et que nous aurions rougi de transcrire; mais il est très-constant qu'il a connu des particularités intéressantes pour la mémoire de Louis XVI, et rassemblé quelques documens authentiques. On ne pouvait le consulter qu'avec une extrême réserve, mais il fallait le consulter; et chaque fois que nous citons ses écrits, nous en prévenons scrupuleusement le lecteur.

Madame Campan, dont les Mémoires peignent, sous des traits si touchans, le caractère de la reine et les chagrins dont elle était entourée sur le trône, même avant ses déplorables malheurs, madame Campan, qui la venge si noblement des attaques et des calomnies dirigées contre elle; madame Campan nous aurait su gré des soins que nous avons pris pour établir la vérité. Nous la rechercherons toujours avec zèle; nous la dirons toujours avec franchise. C'est une tâche moins difficile à remplir qu'on ne pense pour des écrivains de bonne foi, qui se feront constamment un devoir de respecter la religion, les lois de leur pays et les pouvoirs protecteurs

de la société. Sous un roi qui a donné de grandes institutions à la France; sous un prince qui aime, qui cultive et qui protège les lettres, les opinions peuvent conserver une respectueuse indépendance, et l'histoire doit garder ses franchises.

[ocr errors]
« ZurückWeiter »