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les biens de l'Eglise devaient à l'avenir être uniquement destinés à soutenir la noblesse pauvre; c'était l'intérêt de l'État, et qu'un prêtre roturier, heureux d'avoir une bonne cure, n'avait qu'à

que

rester curé.

Doit-on s'étonner du parti que prirent peu de temps après les députés du tiers-état, lorsqu'ils furent convoqués en états-généraux ?

CHAPITRE X.

Leur

Voyage du comte et de la comtesse du Nord en France. réception à Versailles. La reine éprouve un moment de timidité. Réponse singulière du comte du Nord à une demande de Louis XVI. - Fête et souper à Trianon. Le cardinal de Rohan pénètre dans le jardin pendant la fête, sans l'aveu de la reine. Elle en est fort irritée. Froide réception faite au

comte d'Haga (Gustave III, roi de Suède).

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Anecdotes. Paix avec l'Angleterre.-Départ du commissaire anglais établi à Dunkerque.-Joie nationale.-Les Anglais accourent en France. Nuage léger qui s'élève entre le roi

Détails intéressans.

et la reine, promptement dissipé.

Conduite qu'il faut tenir à la cour. Anecdote. Mission du chevalier de Bressac au

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Cour de Naples.

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connaît rien de comparable à celle de France. · La reine Caroline, le ministre Acton. Débats de la cour de Naples avec celle de Madrid. Réponse insolente de l'ambassadeur espagnol à la reine Caroline. Intervention de la France. - Trait de bonté de Marie-Antoinette. Homme devenu fou d'amour elle. Anecdote. Marie-Antoinette obtient la révision pour des jugemens portés contre le duc de Guines, et contre madame de Bellegarde et de Moutier. Détails relatifs à ces derniers.— Leur famille reconnaissante vient embrasser les genoux de la reine. Facilité de la reine à s'exprimer en public. - Elle déroge à l'usage adopté en pareil cas. MM. de Ségur et de Castries, nommés ministres par le crédit de la reine. Engagement pris par elle avec M. de Ségur. Tour perfide joué par M. de Maurepas à M. Necker.

M. de Calonne est nommé contre le vœu de la reine. Elle commence à sentir les inconvéniens d'une société intime. Judicieuses réflexions de

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PLUSIEURS Souverains du Nord, à la fin du dernier siècle, prirent le goût des voyages. Christian III, roi de Danemarck, était venu à la cour de France, sous le règne de Louis XV, en 1763; nous avions vu à Versailles le roi de Suède et Joseph II. Le grand-duc de Russie, fils de Catherine II ( depuis Paul Ier), et sa femme, princesse de Wirtemberg, voulurent aussi visiter la France. Ils voyageaient sous le titre de comte et de comtesse du Nord. Leur présentation eut lieu le 20 mai 1782. La reine les reçut avec infiniment de dignité et de grâces. Le jour de leur arrivée à Versailles, ils dinèrent dans les cabinets avec le roi et la reine.

ins

L'extérieur simple et modeste de Paul Ier avait convenu à Louis XVI. Il lui parlait avec plus de confiance et de gaieté qu'à Joseph II. La comtesse du Nord, d'une belle taille, fort grasse pour son âge, ayant la roideur du maintien allemand, truite, et le faisant connaître, peut-être, avec trop de confiance, n'avait pas obtenu dans les premiers jours le même succès auprès de la reine. Au moment de la présentation du comte et de la comtesse du Nord, la reine avait été très-intimidée. Elle se retira dans son cabinet avant de se rendre dans la pièce où elle devait dîner avec les illustres voyageurs, demanda un verre d'eau, avouant «< qu'elle >> venait d'éprouver que le rôle de reine était plus » difficile à remplir en présence d'autres souve» rains, ou de princes faits pour le devenir, qu'avec >> des courtisans. >>

Elle fut bientôt remise de ce premier trouble, et reparut avec gràces et confiance. Le dîner fut assez gai, la conversation fort animée.

Il y eut de très-belles fêtes à la cour pour le roi de Suède et le comte du Nord. Ils furent reçus dans l'intérieur du roi et de la reine; mais on garda beaucoup plus de cérémonial qu'avec l'empereur, et Leurs Majestés me parurent toujours s'observer beaucoup devant ces souverains. Cependant le roi demanda un jour au grand-duc de Russie, s'il était vrai qu'il ne pût compter sur la foi d'aucun de ceux qui l'accompagnaient; ce prince lui répondit, sans hésiter et devant un assez grand nombre de personnes, qu'il serait très-fâché d'avoir avec lui un caniche qui lui fût très-attaché, parce qu'il ne quitterait pas Paris que sa mère ne l'eût fait jeter dans la Seine avec une pierre au cou: cette réponse que j'entendis me fit peur, soit qu'elle peignît le caractère de Catherine, soit qu'elle exprimât les préventions de ce prince (1).

(1) Ce prince qui régna depuis en Russie, sous le titre de Paul Ier, et dont la fin fut si tragique, obtient de Grimm, dans sa Correspondance, les éloges les plus flatteurs; mais il ne faut pas oublier que parmi les souverains auxquels cette correspondance était adressée, se trouvait l'impératrice de Russie, mère du comte du Nord; quoi qu'il en soit, voici le passage: Grimm dit, en parlant de ce prince : « A Versailles, il avait l'air de connaître la cour de France aussi bien que la sienne. Dans les ateliers de nos artistes *, il décélait toutes les connaissances de

* Il a vu surtout avec le plus grand intérêt ceux de MM. Greuze et Houdon. (Note de Grinım.)

T. I.

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La reine donna au grand-duc un souper à Trianon, et en fit illuminer les jardins, comme ils l'avaient été pour l'empereur. Le cardinal de Rohan se permit, très-indiscrètement, de s'y introduire à l'insu de la reine. Toujours traité avec la plus grande froideur depuis son retour de Vienne, il n'avait pas osé s'adresser à elle, pour lui demander la permission de voir l'illumination; mais il avait obtenu la

l'art qui pouvait leur rendre l'honneur de son suffrage plus précieux. Dans nos lycées, dans nos académies, il prouvait, par ses éloges et par ses questions, qu'il n'y avait aucun genre de talens et de travaux qui n'eût quelque droit à l'intéresser, et qu'il connaissait depuis long-temps tous les hommes dont les lumières ou les vertus ont honoré leur siècle et leur pays.

>> Sa conversation et tous les mots qu'on en a retenus annoncent non-seulement un esprit très--fin, très-cultivé, mais encore un sentiment exquis de toutes les délicatesses de notre langue. Nous no citerons ici que les traits qui nous ont été rapportés par les personnes même qui ont eu l'honneur de le suivre et d'en être les

témoins.

>> Dans le nombre des choses obligeantes qu'il dit à plusieurs membres de l'Académie française, à la séance particulière de cette compagnie, qu'il voulut bien honorer de sa présence, on ne peut oublier le mot adressé à M. de Malesherbes. M. D'Alembert lui ayant présenté cet ancien ministre du roi : C'est apparemment ici, lui dit-il, que monsieur s'est retiré. L'orateur le plus éloquent de la magistrature demeura tout étonné d'une apostrophe si flatteuse, et ne trouva rien à répondre.

» M. Diderot, n'ayant pu le voir dans son appartement, fut l'attendre à la messe. L'ayant aperçu en sortant: Ah! c'est vous, lui dit-il, vous, à la messe! Oui, M. le comte, on a bien vu quelquefois Epicure au pied des autels.

» Le roi parlait des troubles de Genève : Sire, lui dit-il, c'est pour vous une tempête dans un verre d'eau. On ne savait pas alors

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