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dulgences; c'est-à-dire, elle a déclaré que ces exercices auroient [par préférence à d'autres ] plus de force pour acquitter à l'égard de Dieu la mesure des peines temporelles dont les pécheurs étoient redevables à fa juftice, joignant toujours au reste à ces œuvres recommandées des prieres particulieres, la participation aux facremens de pénitence & d'euchariftie, & déclarant que ces indulgences avoient pour effet, non pas la rémiffion du péché, mais feulement l'acquittement des peines temporelles dues par ceux qui l'avoient

commis.

VIII. Ce droit qu'a l'église d'attacher à certaines œuvres de piété une force fpéciale pour acquitter les peines temporelles dues pour le péché,eft fondé non feulement fur l'écriture & fur l'usage conftant de l'églife, comme je vous l'ai fait voir, mais encore fur l'un des articles du fymbole des apôtres, qui eft la communion des Saints.

Cette communion confifte en effet, en ce que les fideles ne formant tous qu'un feul & même corps, dont Jéfus-Chrift eft le chef, ils ont chacun quelque part aux mérites de ce divin Sauveur, comme auffi aux œuvres fatisfactoires des autres membres de cette communion.

Je vous le demande à préfent, Monfieur, fur ce point comme je l'ai fait fur quel

ques autres, croyez-vous d'avoir befoin d'un plus grand détail? voilà toute la fubftance de la doctrine catholique fur les indulgences, vous refte-t-il dans l'efprit quelque difficulté à cet égard?

LE PROTESTANT.

Non, Monfieur, je fuis fatisfait de tout ce que vous venez de m'apprendre fur les indulgences; je ne pense pas d'avoir befoin, au moins à préfent, fur ce point, d'une inftruction plus étendue.

C'est le facrement de pénitence, m'avezvous dit, qui remet feul la coulpe du péché & la peine éternelle qu'il mérite; les indulgences accordées par l'églife peuvent enfuite modérer les peines temporelles qui reftent à fubir après le pardon du péché.

C'est donc à ce facrement que je dois d'abord me difpofer de toutes mes forces, puifque c'eft par lui feul que je pourrai rentrer en grace avec Dieu, & déja depuis quelque tems je prépare ma confeffion, que je defire avec ardeur de faire : j'efpere que vous voudrez bien, Monfieur, confommer votre ouvrage; & après avoir reçu mon abjuration, m'aider à faire, le mieux que je le pourrai, cette grande action, la plus importante de ma vie, pour ne plus enfuite offenfer ce Dieu de bonté qui me donne, en m'appellant à fa fainte

églife, une marque fi ineffable de fa prédilection.

Ce fera quand j'aurai eu le bonheur de terminer ma confeffion, que je vous de manderai vos avis fur les indulgences; je vous prierai de m'indiquer celles qui pourront être le plus à ma portée, afin de me fervir de cet utile fecours pour fuppléer à ma foibleffe & remplir avec plus de facilité la mesure de fatisfactions temporelles dont je ferai redevable à la justice de Dieu.

LE DOCTEUR.

Vous penfez jufte, Monfieur; je bénis Dieu de tout mon cœur des fentimens qu'il vous infpire, & je m'eftimerai heureux d'être fon miniftre auprès de vous pour les feconder.

LE PROTESTANT.

Vous me rendez en cela, Monfieur, le fervice le plus effentiel: permettez-moi de vous en témoigner ma vive reconnoiffance, mais il me reste encore une quef tion à faire.

L'églife catholique a dans fon régime général certains établiffemens publics, comme les vœux monaftiques, le célibat des prêtres; elle emploie dans le fervice divin, dans l'adminiftration des facremens,

des ufages particuliers, des cérémonies fingulieres. Je crois bien tous ces établiffemens utiles & refpectables, puifque l'églife qui les autorife eft toujours conduite par l'Esprit Saint: cependant nos miniftres les décrient, ils en font des fujets de raillerie. Je ferois bien aife de favoir, au moins en général, ce qu'il faut leur répondre.

LE DOCTEUR.

Il me fera très-aifé, Monfieur, de vous fatisfaire fur tous ces points.

Je ne m'étendrai pas fur ce qui concerne le célibat des prêtres & les vœux monaftiques: je vous en ai déja parlé dans notre quatrieme entretien, en traitant de la fainteté, qui eft un des quatre caracteres que les fymboles de la foi chrétienne attribuent à l'église de Jéfus-Chrift, & je vous ai montré que ces établiffemens facrés ont autant comblé de gloire l'églife romaine, que l'incontinence & les emportemens des auteurs de la prétendue réforme, qui les ont attaqués, les ont couverts de confufion.

Il eft conftant & reconnu que la continence a toujours été obfervée depuis les apôtres, par les miniftres de l'églife latine, & que l'union conjugale leur a été interdite. Dès les fiecles les plus reculés, la

ferveur a infpiré à des fociétés nombreuses de pénitens, réunis fous des regles austeres, de joindre à ce premier vœu de chafteté perpétuelle, ceux de pauvreté & d'obéiffance. Mais ces trois vertus fublimes font hautement recommandées par S. Paul, par Jéfus-Chrift lui-même, comme d'excellens moyens pour arriver à la perfection évangélique.

Tous les fondateurs de ces ordres célebres, tels qu'un S. Martin, un S. Benoît, un S. Bernard, & tant d'autres, ont été dans les fiecles fuivans, des modeles de la plus haute fainteté, des hommes autorifés de Dieu par une multitude de prodiges. Si les fondateurs de la prétendue réforme ont déclaré qu'ils ne pouvoient plus garder la chafteté, qu'ils avoient cependant promise à Dieu & qu'ils avoient obfervée dans l'église romaine, ces aveux n'ont affurément pas été én eux ou pour eux des fignes de fainteté & des marques d'une vocation céleste.

Ils ont enfuite blâmé & aboli en divers lieux les cérémonies dont l'églife a toujours accompagné le fervice divin, la célébration du faint facrifice & l'adminiftration des facremens; mais tout ce qu'ils ont ainfi condamné, n'eft-il pas facré, refpectable, digne de la majefté de l'Etre Suprême? fon culte n'exige-t-il pas un appareil

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