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fidellement les ordres de leur maître; ils fe répandirent partout l'univers; ils y établirent l'église dans la forme que JéfusChrift leur avoit prefcrite, fous la loi fondamentale que les évêques qu'ils inftituoient dans les villes fe donneroient des fucceffeurs & que cette chaîne non interrompue dureroit toujours.

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D'abord faint Pierre, chef des autres, alla placer fon fiege dans la capitale de l'univers, afin que le centre d'une religion. qui devoit fe répandre & fubfifter continuellement dans toute la terre jufqu'à la fin du monde, fût élevé à jamais au lieu le plus éminent, le plus connu, le plus célebre.

Or depuis faint Pierre, cette qualité de chef de l'églife a été perpétuée par fes fucceffeurs, & ils l'ont foutenue avec le plus grand éclat ; l'églife les a choifis fans aucune interruption; avec le foin le plus attentif; elle a, pour cette élection, créé des cardinaux, établi des conclaves, en forte qu'il n'y a jamais eu d'affaire qui lui ait paru plus intéreffante, ni qui ait été traitée avec plus d'appareil.

Les autres apôtres ont auffi fondé des églifes de toutes parts, & toutes ces églifes particulieres ont toujours reconnu la qualité de chef de l'évêque de Rome & ont confervé la fubordination à fon

égard; fans ceffe elles ont eu recours à lui pour avoir la décifion des difficultés qui s'élevoient fur la difcipline ou fur le dogme; c'est toujours lui qui a convoqué les conciles généraux, & qui a présidé à ces affemblées faintes ou par lui-même ou par fes députés; il a toujours été regardé comme le centre néceffaire de communion de tout le corps delà vient qu'on a donné à l'églife de Jéfus-Chrift le furnom d'églife romaine. Cet ordre fubfifte depuis dix-fept fiecles, & n'a jamais reçu d'altération.

Toutes ces églifes particulieres remontent donc, ainfi que celle de Rome, juf qu'aux apôtres, ou par la fucceffion continuée de leurs évêques, comme celle de Lyon qui connoît tous les fiens depuis faint Pothin, envoyé par faint Polycarpe, difciple de faint Jean l'évangélifte, ou par les évêques de Rome qui les ont fondées en grand nombre dans les Gaules & dans les autres régions de l'univers.

Toutes ces églifes réunies forment l'églife univerfelle, fondée par Jéfus-Christ, gouvernée d'abord par les apôtres, enfuite par des pasteurs que les apôtres ont envoyés, ou par ceux que ceux-ci ont envoyés à leur tour, fuivant l'ordre établi par Jésus-Chrift. Ainfi tous les conducteurs de cette églife tiennent leur miffion

de Jéfus-Chrift, & c'est toujours la même églife, l'églife de Jésus-Chrift.

Delà cette églife catholique romaine n'a jamais porté ni pu porter le nom d'aucun autre fondateur que de Jéfus.Chrift lui-même.

Delà elle eft non-feulement la plus ancienne, mais la feule ancienne, puifqu'elle ne tire fon origine d'aucune autre fociété, & que toutes les autres font forties d'elle. C'est donc à elle feule que peuvent s'appliquer les promeffes de JéfusChrift, puifqu'il ne les a faites qu'à une églife, à fon églife, & qu'elle eft la feule qui puiffe remonter jufqu'à lui, la feule qui puiffe fe glorifier de l'avoir pour fondateur.

L'aveu des fociétés féparées de l'églife romaine fuffit donc pour prouver qu'il faut se réunir à elle; il n'y a aucune de ces fociétés qui ne reconnoiffe que l'églife romaine eft la plus ancienne & dès-lors elle eft la feule qui puiffe être l'églife de Jéfus-Chrift, puifque JéfusChrist a promis à fon églife qu'elle fubfifteroit toujours, & que l'églife romaine eft la feule qui ait toujours fubfifté. Les autres fociétés la reconnoiffent pour leur mere; elles l'avoient reconnue pour la véritable église de Jésus-Chrift avant leur féparation; mais puifqu'il eft avoué géné

ralement, puifqu'il eft invinciblement prouvé que l'église romaine a été l'églife de Jésus-Chrift, elle l'eft encore & le fera toujours, parce que ce divin fauveur a promis qu'il feroit toujours avec fon églife, & qu'elle fubfifteroit jufqu'à la fin du monde.

LE PROTESTANT.

Mais, Monfieur, ne pourroit-on pas dire fi à l'extérieur les évêques paque roiffent envoyés par Jéfus-Chrift, intérieurement ils ne le font pas, parce qu'ils font tombés dans des erreurs, & qu'ils ont abandonné la doctrine pure des quatre premiers fiecles; il me femble que j'ai entendu raisonner ainfi quelques-uns de nos miniftres.

LE DOCTEUR.

Il eft vrai que quelques-uns d'entr'eux ont hazardé cette objection en désespoir de caufe, mais vous allez juger vous-même combien elle eft frivole.

Raifonner ainfi, c'est démentir formellement Jésus-Chrift, qui a dit que l'erreur ne prévaudroit jamais contre fon églife, & qu'il feroit toujours avec elle.

Mais je réponds plus directement, & je dis que c'eft renverfer visiblement l'état de la queftion.

Je ne vous ai parlé jufqu'à préfent que

du fait, c'est-à-dire, de l'établissement des apôtres & de leurs fucceffeurs, pour gouverner l'églife, & de l'enchaînement qui fait remonter jufqu'à eux les ministres qui conduifent aujourd'hui l'églife catholique: je traiterai enfuite de la doctrine & c'eft alors que je vous prouverai qu'elle n'a jamais changé, & que je vous démontrerai fur tous les points la vérité de la croyance catholique.

LE PROTESTAN T.

Je prévois bien l'avantage que vous allez avoir à préfent, pour montrer que les églifes réformées n'ont pas été fondées par Jésus-Chrift, & qu'elles ne font pas conduites par des pafteurs envoyés de fa part.

LE DOCTEUR.

Oui, Monfieur, ce point eft décifif, & démontre feul la néceffité de quitter vos fociétés, qui dès-lors n'ont plus rien de commun avec Jésus-Chrift, & rien à attendre de fes promeffes.

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Je demande donc à préfent au fujet de la prétendue réforme, comme je l'ai fait au fujet de l'églife catholique romaine eft-ce Jésus-Chrift qui l'a fondée, & ceux qui la conduifent font-ils envoyés par lui? La réponse à la premiere question fe préfente d'elle-même.

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