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tion qui donne le Saint-Efprit, outre celui du baptême.

Mais combien d'autres textes annoncent expreffément la même chofe?

S. Paul va à Ephefe, il y trouve environ douze hommes baptifés du baptême de Jean, il les inftruit; Ils furent baptifés dit le texte facré, au nom du Seigneur Jéfus; enfuite il leur impofa les mains, & l'Esprit Saint defcendit fur eux (a). Voilà encore bien diftinctement les deux facremens du baptême & de la confirmation.

Auffi quand cet apôtre parle dans fon épître aux Hébreux, des premiers facremens du chriftianifme, il exprime encore nettement le baptême & la confirmation.

Ne parlant plus, dit-il, de ce qu'on enfeigne à ces Néophites, touchant le baptême, l'impofition des mains, la réfurrection des morts, & le jugement éternel..... Car il eft impoffible que ceux qui ont été une fois baptifés, rendus participans du S. Efprit, &c. (b)

Voilà encore le baptême, enfuite l'impofition des mains avec la participation du Saint-Efprit, c'eft-à-dire, la confir

mation.

Ce que l'églife pratiquoit alors, elle l'a toujours pratiqué depuis, fans aucune inter

(a) A&t. 19, 5.

ruption, comme un rit capital, & il n'y a pas, dans toute la tradition, de fait plus clairement exprimé.

Le favant continuateur de Vuitaffe, dans fon Traité de la confirmation, recueille les paffages des peres de fiecle en fiecle, il en remplit fon premier tome depuis la page 53 jufqu'à la page 430; qu'il me fuffife d'en indiquer quelques-uns tirés des plus anciens peres.

S. Irenée rapporte (a) les diverses manieres dont les Gnoftiques altéroient le facrement de la confirmation (b).

Tertullien, en rappellant les facremens, fait fouvent mention de celui-là : L'églife, dit-il, lave fes enfans avec l'eau, elle les revêt du Saint-Esprit, elle les nourrit de l'Euchariftie, &c. (c). L'auteur cité en rapporte d'autres du même pére, en grand nombre.

Origene, en parlant de l'onction du faint crême que l'église ajouta dès ces premiers tems à l'impofition des mains, obferve qu'elle l'avoit fait pour exprimer la plénitude du Saint-Esprit (d).

Cependant, comme la confirmation

(a) Iren. liv. 1, ch. 18.
(b) Vuit. pag. 78.
(c) Ibid. pag. 88.

(4) Ibid. pag. 123.

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n'étoit pas auffi néceffaire aux enfans nouveau-nés qu'aux adultes expofés aux perfécutions & que d'ailleurs ce facrement n'étant adminiftré que par les évêques il falloit en trouver qui puffent le conférer, il arriva que les fideles baptifés négligeoient quelquefois de recevoir ensuite la confirmation, & le pape Corneille au troifieme fiecle reprend vivement leur négligence.

Nous faifons conftamment, difoit au même fiecle S. Cyprien, ce qu'ont fait les apôtres; après le baptême nous prions & impofons les mains pour faire recevoir le Saint-Esprit (a).

On peut voir dans l'auteur que je vous ai cité, les canons des conciles du quatrieme fiecle, les textes de S. Cyrille de Jérufalem, de S. Jérôme, de S. Auguftin, & de tant d'autres. L'existence du facrement de confirmation, dans les quatre premiers fiecles, eft fi reconnue que l'églife anglicane de la prétendue réforme s'exprime ainfi dans le concile de Londres: La confirmation doit être donnée par les évéques, une fois dans l'espace de trois ans étant icelle de la conflitution apoftolique, & de l'ufage ancien de l'églife (b)."

(b) Conc. Lond. can. 60.

,

Je vous demande à préfent, Monfieur, fi vous croyez cette vérité bien établie & fi les prétendus réformés ont pu avoir quelque droit d'abroger ce facrement?

LE PROTESTAN T.

Eh, Monfieur, la confirmation eft un rit extérieur qui communique le SaintEfprit, comment ne feroit-elle pas un un facrement? Les apôtres l'ont adminiftrée, & les évêques leurs fucceffeurs l'ont fait depuis eux fans interruption jufqu'à nous, c'eftà-dire, c'eft l'église de Jéfus-Chrift ellemême qui a autorifé & fuivi cet usage quelle autre puiffance peut-il donc y avoir fur la terre qui ait droit de s'opposer à elle à cet égard ?

Mais aurez-vous d'auffi bonnes preuves pour établir que l'extrême-onction est un facrement?

LE DOCTEUR.

Nous avons dans l'épître de S. Jacques un texte très-précis fur ce point. Quelqu'un parmi vous eft-il malade, dit cet apôtre, qu'il appelle les prêtres de l'églife, & qu'ils prient fur lui, l'oignant d'huile au nom du Seigneur, & la priere de la foi fauvera le malade, le Seigneur le foulagera, & s'il a commis des péchés, ils lui feront remis (a).

(a) Jac. 5, 14.

Voilà manifeftement un rit extérieur exercé par l'églife, qui communique la grace, puifqu'il remet les péchés, & par conféquent un facrement.

Luther ne pouvant affoiblir un témoignage fi décifif, prend hardiment le parti de rejeter de fon autorité l'épître de S. Jacques du nombre des livres canoniques de l'écriture, & Calvin, qui n'ofe le faire, prétend réduire l'effet de ce rit aux guérifons miraculeufes, qui ayant été fréquentes du tems des apôtres, ne s'operent plus au moins manifeftement de nos jours, d'où il conclut que depuis cette ceffation on auroit dû abroger l'ufage de l'extrêmeonction.

Mais de quel droit Luther peut-il rejeter ce livre, reconnu toujours pour canonique par les églifes grecque & latine, même par les autres proteftans, un livre cité dans votre propre catéchifme de Geneve, 2o. partie, 2o. fection, des bonnes œuvres, page 82.

Calvin ne contredit-il pas évidemment le texte, puifque l'apôtre y parle expreffément, non feulement de la guérison corporelle, mais de la rémiffion des péchés.

La tradition eft d'ailleurs ici constante, & quoique les peres n'aient pas fi souvent parlé de ce facrement, qui ne s'adminiftre pas comme les autres dans l'affemblée

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