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érigés en envoyés de Dieu pour inftruire » les peuples, & qui fur-tout dans le » commencement de leur rebellion con»tre l'église catholique, n'étoient qu'une » parcelle qui fe divifoit du tout & com» battoit contre le corps de l'églife que » Jésus-Christ a fondée, & à laquelle ces » connoiffances doivent ramener ceux qui » ont eu le malheur de naître dans des » communions féparées d'elle.

» Il eft vrai que ces faits ne font pas » connus de tous ceux qui font du corps » de ces communions : cette connoiffance » eft impoffible aux enfans qui y font » baptifés & qui n'ont pas encore atteint » l'ufage de raifon, auffi-bien qu'à plu» fieurs fimples qui y vivent & dont Dieu » feul fait le nombre. Ces enfans & ces

fimples ne participent ni à l'héréfie, ni au » fchifme; ils en font excufés par leur igno»rance invincible de l'état des chofes. »

Mais on ne peut excufer les adultes dont l'ignorance n'eft pas invincible & a fa fource dans des motifs d'intérêt, dans des préventions injuftes & téméraires ou dans l'indifférence fur ce qui regarde leur falut.

2o. Remarquez ce qu'ajoutent encore ces mêmes docteurs: (a) « qu'on ne

» doit pas regarder ces enfans & ces » fimples qui font dans l'ignorance invin» cible, comme n'appartenant pas à l'é» glife catholique hors de laquelle il n'y a » point de falut. Ces enfans n'ayant pas » encore pu perdre la grace qu'ils ont » reçue dans le baptême, font indubita»blement de l'ame de l'églife, c'eft-à-dire, » qu'ils lui font unis par la foi, l'efpérance » & la charité habituelles. Les fimples » dont il s'agit, peuvent dans plufieurs de » ces communions être inftruits des vérités » de foi qu'on y a retenues & qui fuffisent » abfolument au falut; ils peuvent les » croire fincérement : s'ils font d'ailleurs » dans des erreurs, ils n'y font point at» tachés par opiniâtreté, puifqu'ils font » de bonne foi; ils peuvent avec le fe» cours de la grace de Dieu mener une » vie pure & innocente. Dieu ne leur » impute pas les erreurs auxquelles ils » ne font attachés que par une ignorance » invincible.

» Au reste ces enfans & ces fimples » doivent leur falut à l'église catholique » qu'ils ne connoiffent pas, car c'est d'elle » que viennent ces vérités falutaires, auffi» bien que le baptême que ces fectes ont » confervé en fe féparant ; ces fimples & » ces enfans les ont reçues de ces fectes » immédiatement; mais ces fectes les » tenoient

» tenoient de l'églife catholique à qui » Jésus-Chrift a confié l'adminiftration » des facremens & le dépôt de la foi. »

LE PROTESTAN T.

Je vois par ce que vous venez de me dire, qu'on m'avoit mal rendu la doctrine de l'églife romaine. Je comprends maintenant comment vous pouvez dire que hors de l'église point de falut, fans cependant dire généralement & fans exception, que tous ceux qui font dans des communions hérétiques font damnés.

Mais voyons maintenant comment vous me prouverez que je fuis obligé de quitter la communion dans laquelle j'ai été élevé & de me réunir à l'églife romaine.

LE DOCTEUR.

Je vais vous en donner les preuves les plus convaincantes: mais il faut commencer par établir une vérité fondamentale que tout chrétien doit reconnoître.

Il eft certain qu'un chrétien élevé dans une fociété qui n'eft pas l'églife de JéfusChrift, doit la quitter pour fe réunir à l'églife que Jéfus-Chrift a fondée, & qui par conféquent eft la véritable églife.

Ce principe eft inconteftable. Un chrétien ne peut douter s'il doit s'attacher à une fociété qui eft la véritable églife de JéfusChrift, & quitter des fociétés qui ne

peuvent l'être; car dès que le fils de Dieu eft venu fur la terre pour fonder lui-même fon églife, c'est celle dans laquelle il a voulu que les hommes puffent faire leur falut. C'eft elle feule qu'il a fait dépofitaire de fa doctrine, de fes myfteres, de fes volontés, & des moyens qu'il a établis pour le falut des hommes. Son église est donc la feule qui puiffe conduire au ciel. Le fils de Dieu fe feroit-il fait homme, feroit-il mort en croix, auroit-il choifi des apôtres pour annoncer fa religion à tout l'univers, leur auroit-il promis d'être avec eux jufqu'à la fin des fiecles, leur auroit-il envoyé l'Esprit faint ayec tant d'appareil & d'éclat, auroit-il opéré par eux tant de prodiges, fi les hommes euffent pu fe fauver dans une autre églife que la fienne?

Quand Jésus-Chrift dit à fes apôtres : Allez annoncer mon évangile à toutes les nations: celui qui croira ce que vous prêcherez & fera baptife, fera fauvé: celui qui ne vous croira pas fera condamné (a); il déclare ouvertement que perfonne ne pouvoit être fauvé, s'il n'étoit du nombre des fideles qui devoient compofer l'églife qu'il ordonnoit à fes apôtres d'établir dans tout l'univers. Puifqu'il n'a ainfi parlé qu'aux apôtres & à leurs fucceffeurs qui devoient dans la fuite gouverner cette même église, (a) Marc. 15. 16.

les paroles du fils de Dieu ne s'adreffoient pas à ceux qui de leur propre autorité s'ingéreroient de fonder une autre églife que la fienne.

Quand nous récitons le fymbole des apôtres, nous faifons profeffion de croire en la fainte églife catholique, nous ne difons pas, Je crois aux églifes, mais Je crois en l'églife. Les apôtres ont mis cette profeffion de foi dans la bouche des chrétiens, pour leur rappeller que Jéfus-Chrift a fondé l'églife, & qu'il n'en a fondé qu'une, dont nous devons être membres, fi nous voulons être fauvés; il n'eft donc pas douteux que fi la fociété dans laquelle vous vivez n'eft pas l'église de JéfusChrist, vous devez la quitter & vous réunir à celle qu'il a fondée. Je ne crois pas qu'il foit néceffaire de m'arrêter davantage à vous prouver une vérité fi certaine & fi claire.

LE PROTESTANT.

Cela feroit inutile: nous ne doutons pas qu'on ne doive quitter toute fociété qui n'eft pas l'églife de Jéfus-Christ, & s'unir à celle qui l'eft réellement. Si nous croyons qu'on peut fe fauver dans les fociétés proteftantes, c'eft que nous croyons qu'elles appartiennent à l'église de Jéfus-Chrift. Mais comment me prou

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