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fiaftique font remplis de faits miraculeux, par lefquels Dieu a honoré les tombeaux & les corps de fes faints, dont la mort, dit l'écriture, eft précieuse à fes yeux (a).

Ces miracles n'ont été opérés que dans l'églife catholique. Les hérétiques n'en pouvant montrer de femblables dans leurs fectes, commencerent dès les premiers fiecles à témoigner du mépris & même de l'horreur pour les reliques.

Le monument le plus refpectable qu'on puiffe citer, même au jugement des prétendus réformés, expofe à cet égard la doctrine de l'églife en termes fi frappans, que vous me faurez gré de vous les avoir rapportés dans leur entier. C'est un décret du premier concile œcuménique tenu à Nicée en 325, dont les prétendus réformés reconnoiffent l'autorité. Le voici: Nous ordonnons, difent les peres de ce concile, que les offemens des faints martyrs & de tous ceux qui ont combattu généreusement pour Jésus-Chrift & pour la foi ortho doxe, foient déposés dans des églifes & des monafteres; afin qu'il en émane des guérifons & des avantages pour les malades, les infirmes, les paralytiques & autres qui ont befoin de fecours, & qu'on ne les place point

dans les maifons des laïques; que chaque année tout le peuple chrétien en célebre la mémoire; qu'on ne regarde pas ces faints comme les autres défunts; mais qu'on leur rende un très-grand honneur, puifqu'ils font les amis de Dieu, la couronne & le diademe de fon églife, & qu'ils ont répandu la gloire du nom chrétien parmi tous les peuples. En cela Spécialement les catholiques fe diftinguent, non feulement des paiens, mais des hérétiques, qui après s'être séparés de l'églife, ont en horreur, en abomination & exécration les offemens des faints martyrs que Dieu a illuftrés par tant de miracles & de prodiges, &ofent les appeller fouillés & immondes. Mais pour confondre ces hérétiques, & manifefter la griéveté de leur crime, Dieu fait émaner des reliques de ces faints, des miracles, des guérifons de toutes fortes de maladies, & les démons font chaffés en leur préfence. Si quelqu'un n'eft pas foumis à ce décret, le faint concile l'excommunie (a).

Vous voyez, Monfieur, par ce décret du premier concile général; 1o. que le culte que nous rendons aux reliques eft fondé fur ce que les apôtres infpirés de Dieu ont établi; 2°. que Dieu a autorisé ce

(a) Voyez la collection des conciles, par le P. Labbe, tom. 2, pag. 330. édit. de Paris, 1671.

culte par toutes fortes de miracles; 3°. qu'il n'y avoit dès les premiers fiecles de l'églife que les hérétiques qui manquaffent au refpect dû aux faintes reliques.

Les Calviniftes, héritiers de l'efprit de ces anciens hérétiques, ont fait par-tout la guerre aux reliques; ils ont, par exemple, traîné dans les rues de Lyon les offemens du grand S. Irenée, que l'on avoit jufqu'alors confervés précieusement dans l'églife cathédrale, ils les ont jetés dans un cloaque : ils ont traité de la même maniere les offemens de S. Juft & toutes les autres reliques qu'ils ont pu découvrir.

LE PROTESTANT.

Je ne conçois pas comment tous les hérétiques ont pu fe porter à de tels excès: il ne faut pas fans doute fouler aux pieds & jeter au feu les offemens des faints plutôt que ceux des autres hommes. Mais on m'a fouvent répété qu'on ne devoit rendre à leurs reliques aucun culte religieux, ainfi que le font les catholiques: pour achever de m'inftruire fur ce qui concerne les faints, voudriez-vous bien m'expliquer, comme vous l'avez fait fur leur invocation & leurs images, quel eft le genre d'honneur que l'églife catholique veut qu'on rende à leurs reliques ?

LE DOCTEUR.

Il m'eft très-aifé de répondre à votre queftion, & je fuis affuré que vous ferez fatisfait de ce que je vais vous dire.

1o. Doit-on appeller religieux l'honneur que méritent les reliques des faints? Rien n'empêche qu'on ne leur donne ce nom, puifqu'on ne peut avoir de refpect pour elles, que par des motifs relatifs à la religion, c'est-à-dire fondés fur les graces que Dieu leur a faites, la gloire où il les éleve dans le ciel, & leurs mérites devant lui.

2o. Quel honneur l'églife ordonne-t-elle de leur rendre? Elle n'en prescrit aucun exercice particulier.

Elle ne nous ordonne point d'avoir quelque confiance en ces reliques, d'en recueillir ou d'en conferver en notre particulier, ni d'aller en public, lorfque nous en verrions d'expofées dans les églifes ou ailleurs, leur donner des marques extérieures de vénération, comme de baifer les reliquaires où elles feroient renfermées, nous incliner, nous mettre à genoux devant ces reliquaires, &c. Ce font là des pratiques de dévotion que l'église ne prefcrit pas. Mais nous ne devons pas méprifer les reliques, ni blâmer ceux qui les honorent ainfi,

Le concile de Trente dont je vous ai rapporté les décrets fur l'invocation des faints & leurs images, ordonne aux pasteurs des ames d'enfeigner que les fideles doivent porter refpect aux corps des martyrs & des autres faints qui vivent avec JésusChrift; ; ces corps ayant été autrefois les membres vivans de Jésus-Chrift & le temple du Saint-Efprit, & devant être un jour ressuscités pour la vie éternelle, & revêtus de gloire, & Dieu même faisant beaucoup de bien aux hommes par leur moyen; de maniere que ceux qui foutiennent qu'on ne doit point d'honneur ni de vénération aux reliques des faints, ou que c'eft inutilement que les fideles leur portent respect, ainsi qu'aux autres monumens facrés, & que c'eft en vain que l'on fréquente les lieux confacrés à leur mémoire pour en obtenir fecours, doivent être tous abfolument condamnés, comme l'églife les a déja autrefois condamnés & comme elle les condamne encore maintenant (a).

LE PROTESTANT.

Vous aviez bien raison Monfieur, de m'annoncer que je ferois fatisfait de cette explication. Je ne vois rien dans

(a) Concil. Trid. feff, 25.

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