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été défini & prononcé par les décrets des conciles, & particuliérement du fecond concile de Nicée contre ceux qui attaquoient les images.

Rien n'eft plus clair & plus fimple que cette explication.

Comme vous m'avez rappellé le premier précepte du décalogue, il eft bon de vous faire voir combien les prétendus réformés ont eu tort de nous l'objecter; le voici tel qu'on le lit au commencement du vingtieme chapitre de l'exode : Je fuis le Seigneur votre Dieu qui vous ai tiré de la terre d'Egypte, de la maifon de fervitude. Vous n'aurez point d'autre Dieu devant ma face: vous ne ferez point d'image taillée ni aucune représentation de ce qui eft dans le ciel, ni de ce qui eft fur la terre, ni de ce qui eft dans les eaux; vous ne les adorerez point: je fuis le Seigneur votre Dieu, le Dieu fort, le Dieu jaloux.

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Or il est évident que par ce précepte, Dieu ne défend autre chofe que d'adorer les idoles, comme le faifoient les païens dont les Juifs étoient environnés.

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Si Dieu avoit défendu d'avoir des imail n'eût pas ordonné à Moïfe de faire le ferpent d'airain, ni de placer deux chérubins fur le haut de l'arche d'alliance.

Quand Salomon fit construire le temple par ordre de Dieu, & fans doute felon

l'efprit de Dieu, il y plaça deux chérubins hauts de dix coudées; & il l'orna d'images & de statues.

La loi de Dieu ne défendoit donc pas de faire des images ou ftatues, mais feulement d'en faire pour leur rendre un culte divin.

LE PROTESTANT.

Je vous avoue que je ne conçois pas pourquoi les proteftans se sont fi fort éle vés contre l'honneur que vous rendez aux images & aux ftatues.

LE DOCTEUR.

Vous allez voir que ce qu'ils nous rẻprochent touchant le culte des reliques, n'eft pas mieux fondé.

Nous éprouvons tous les jours que l'amour & le respect que nous avons pour quelqu'un ne fe borne pas feulement à fa perfonne, mais qu'il s'étend à fes proches, à fes amis, à ce qui le repréfente, à ce qui nous refte de lui, & à tout ce qui nous en renouvelle la mémoire. C'eft pourquoi l'amour & le refpect que nous avons pour la majesté divine nous infpire de la véné ration pour les faints, qui font les amis de Dieu, & qui regnent avec lui dans le ciel. Cette vénération que nous avons pour les faints, nous porte naturellement à honorer leurs images; mais fi nous refpectons

les images des faints, combien à plus forte raifon ne devons-nous pas honorer les précieux reftes de leurs corps, par lesquels ils ont glorifié Dieu fur la terre, & qui ont été les membres vivans de Jésus-Chrift & le temple du Saint-Esprit ! Mais voici une preuve fans replique, qui justifie pleinement le culte des reliques. Dieu eft la vérité même, il ne peut ni enseigner l'erreur, ni l'approuver : il ne peut par conféquent autorifer par des miracles un culte fuperftitieux. Čela eft évident & n'a pas befoin de preuves.

Mais cet honneur que nous rendons aux reliques, & que Calvin traite de fuperftition, eft autorisé par un nombre prodigieux de miracles.

Cette femme dont je vous ai déja parlé, que Jéfus-Chrift guérit d'une perte de fang, s'approcha de lui, difant en elle-même, comme le rapporte l'évangile, fi je puis feulement toucher fon vêtement, je ferai guérie; elle le toucha, & le Sauveur loin de la taxer de fuperftition, lui dit : Ma fille, ayez confiance, votre foi vous a fauvée (a).

Voici ce que rapporte S. Luc au chapitre 19 des actes des apôtres: Dieu faifoit des miracles extraordinaires par le moyen

(a) Matth. c. 9, 20,

de S. Paul, tellement qu'on portoit aux malades les bandeaux & les linceuls qui l'avoient touché, & ils étoient guéris de leurs maladies, & les démons étoient chaffes.

Nous lifons dans les actes du martyre que fouffrit S. Ignace au commencement du fecond fiecle, que les lions ayant dévoré fon corps, comme il l'avoit ardemment defiré, ils en laifferent cependant de grands os qui furent religieufement portés de Rome à Antioche par les compagnons de fon voyage, & furent par-tout une fource de graces & de bénédictions.

Les actes du martyre de S. Polycarpe portent expreffément, que le proconful l'ayant fait brûler vif, les fideles recueillirent quelques offemens que le feu avoit épargnés, & les conferverent comme un tréfor plus précieux que l'or & les diamans.

Lorfqu'au quatrieme fiecle les reliques de l'apôtre S. André furent transportées de Patras à Conftantinople, elles opérerent des miracles fans nombre par-tout où elles pafferent; & S. Jérôme affure que les démons frémiffoient en leur préfence (a).

L'invention des reliques de S. Etienne, premier martyr, fut la fource d'une multitude de prodiges qui éclaterent dans toute

(a) Lib. contra Vigil.

l'églife, par-tout où elles furent difperfées, les miracles fe multiplioient.

S. Auguftin, qui avoit obtenu quelques offemens de ce martyr pour fon église d'Hyppone, fait le détail des miracles dont il avoit été témoin oculaire (a). Il raconte entre autres merveilles, que deux perfonnes, le frere & la foeur, qui depuis long-tems erroient çà & là avec un tremblement de tous leurs membres, parce qu'ils s'étoient attiré la malédiction de leur mere, furent guéris devant les reliques de S. Etienne, un jour de Pâque, en préfence de tout le peuple; & nous avons le fermon où il détailla, ce jour-là même, ce grand événement devant ceux qui venoient d'en être les témoins.

S. Ambroife rapporte les miracles que Dieu opéra à l'invention des reliques de S. Gervais & de S. Protais.

Ce n'étoit pas feulement à l'occafion des reliques des Martyrs, mais auffi de celles des autres faints qu'il fe faifoit tant de miracles. Le détail de ceux que Dieu opéra aux tombeaux & aux tranflations des corps de S. Nicolas, évêque de Myre, & de S. Martin, évêque de Tours, fuffiroit pour remplir des volumes entiers.

Tous les monumens de l'Hiftoire Ecclé

(a) Lib, 22, de civ. Dei, c, &

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