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» prits; ainfi j'ai une bible, je vous la » donnerai, vous la lirez avec foin, vous » y trouverez des raifons pour & contre, » & effectivement Luther & Zuingle » quoique tous les deux fort habiles » n'ont pu, avec le fecours de l'écriture, » s'accorder fur ce point; mais enfin lifez » toujours, puifque c'eft là le moyen éta» bli par Jésus-Chrift pour fixer la foi » il vous aidera, vous vous fentirez quel» que bonne inspiration, quelque impref» fion intérieure ou peut-être aurez» vous quelque révélation. . . .

Pour moi je penfe qu'aucun ministre réformé n'a tenu un tel langage, & que jamais aucun ne le tiendra.

Oui, je penfe qu'aucun miniftre réformé ne s'avisera jamais, pour inftruire fon troupeau, de fe pourvoir de fept ou huit cent bibles, & de dire à fon peuple, après lui avoir propofé, auffi nettement qu'il l'aura pu, les principaux points de croyance qui divifent les catholiques & les proteftans, comme la juftification, l'invocation des faints, le purgatoire, le facrement de l'euchariftie, celui de la pénitence, la primauté du pape, l'infaillibilité de l'églife, &c. « Voilà les difficultés; quant » à la décifion, ne l'attendez pas de moi: » aucune autorité fur la terre ne peut vous » la donner, les églifes proteftantes ne

» le

le pourroient pas plus que l'église ro» maine; c'est l'écriture feule que Jéfus» Chrift a choisie pour fixer notre croyan» ce, & cette écriture ne doit pas être » interprétée par aucun autre, mais par » nous-mêmes; car ici chacun doit tra» vailler pour foi je vous prêterai à » tous des bibles, vous en ferez la plus » férieufe étude, & vous fixerez par-là » votre croyance. >>

RECAPITULATION
des fix premiers Entretiens.

TERMINONS ici notre entretien ; mon très-cher Monfieur. A préfent, je vous le demande, vous ai-je tenu parole? ai-je rempli avec vous mon engagement? Reprenons ce que je vous ai dit jusqu'à préfent.

Il faut s'unir à une églife qui eft feule L'églife de Jésus-Chrift: c'est la premiere propofition que j'ai avancée, & fa vérité vous a tellement frappé que vous n'avez pas voulu que j'y infiftaffe davantage.

Or, ai-je ajouté, l'églife catholique romaine eft feule l'églife de Jésus-Chrift, & c'eft la difcuffion de cette feconde propofition qui nous a occupés jufqu'à préfent.

Je vous en ai apporté trois preuves. La premiere, que l'églife catholique romaine a feule les caracteres diftinctifs

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& les propriétés de l'églife de Jéfus-Christ. Pour l'établir, j'ai puifé dans les fources les plus fûres, c'eft-à-dire, dans la fainte écriture & dans les deux fymboles de la foi chrétienne.

J'ai découvert dans ces fymboles quatre caracteres diftinctifs de l'églife de JéfusChrift, l'unité, la fainteté, la catholicité, &l'apoftolicité: appliquant enfuite chacun de ces caracteres à l'églife catholique romaine & aux églifes réformées, je vous ai démontré qu'ils convenoient tous parfaitement à la première, & qu'aucun ne convenoit en aucune forte aux autres.

J'ai prouvé la même chofe des trois propriétés que la fainte écriture donne à l'église de Jéfus-Chrift, favoir, l'indéfectibilité la vifibilité & l'infaillibilité, & vous avez terminé cette difcuffion par un aveu que tout ce que je vous avois dit à ce fujet, vous paroiffoit incontestable. Je vous ai enfin apporté une troifieme preuve de la même vérité.

Je l'ai tirée de deux caracteres effentiels de la foi chrétienne, fans lefquels elle ne fauroit être pour nous le principe de la juftification & nous conduire au falut, qui font fon intégrité, & fa certitude. Je vous ai montré que la foi ne peut avoir ces deux caracteres que dans

l'églife catholique romaine, & non dans les églifes de la prétendue réforme, attendu que ces églifes ne reconnoiffent que l'écriture pour principe de l'intégrité & de la certitude de la foi, & que cependant cette écriture ne peut feule opérer ni l'une ni l'autre.

Vous venez auffi de reconnoître que vous êtiez convaincu fur ces deux points, & que la feule autorité de l'églife pouvoit donner à notre foi fon intégrité & fa certitude.

Etes-vous content à préfent? En eft-ce affez pour établir que l'églife catholique romaine eft feule l'églife de Jésus-Chrift? car j'aurois encore bien d'autres preuves à vous en apporter: j'ai choifi feulement les principales..

LE PROTESTANT.

C'en eft affez, Monfieur; je vous répete du fond de mon cœur, avec la plus vive reconnoiffance, que je fuis convaincu de la vérité que vous m'avez fi bien prouvée; j'y ai réfléchi de mon mieux; j'ai prié Dieu de toute mon ame de vouloir bien m'éclairer: il ne me refte plus aucun doute fur ce point, & je reconnois, avec beaucoup de confolation, l'églife catholique pour la feule églife de JéfusChrist.

LE DOCTEUR.

C'eft Dieu feul qu'il faut en remercier, Monfieur; toutes les raifons, même les plus fortes, n'operent rien quand ce n'eft pas fa grace qui ouvre l'efprit & qui touche le cœur : continuez de le prier fans ceffe & de toutes vos forces.

Mais puifque, par fon infinie bonté, la vérité vous a frappé, que fans exiger de moi une difcuffion plus étendue, vous reconnoiffez l'églife catholique romaine pour la feule églife de Jéfus-Chrift, tirez-en ces deux conféquences.

1o. Les fondateurs de la prétendue réforme ont donc mal fait de la quitter, puifqu'il ne peut y avoir de bonne raifon pour abandonner une église qui est feule l'églife de Jéfus-Chrift.

2o. Vous êtes obligé de retourner à elle, puifque ce n'eft que dans le fein de cette églife, qui est seule l'église de JéfusChrift, que vous pouvez efpérer le falut.

Or, dès que c'est l'autorité de l'églife, & non pas l'écriture feule qui doit fixer la foi fur chaque article particulier, & la rendre certaine, toute difcuffion fur ces articles eft furabondante : il fuffit de favoir ce que croit à cet égard & ce qu'a décidé l'églife.

Cependant comme vous devez néceffairement avoir des préjugés fur les articles

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