Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

sion, les moyens sanctionnateurs doivent être échelonnés ainsi qu'il suit :

1° Moyens rémunérateurs.

2o Moyens répressifs, savoir:

Moyens préventifs;

Preuves;

Moyens réparatoires;

Moyens de pénalité;
Procédure.

TROISIÈME DIVISION.

CLASSEMENT DES MATIÈRES DANS L'ÉTUDE DE CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE.

860. Distinction de la méthode exégétique, et de la méthode indépendante.

Explication du mot commentaire, et du mot traité. 861. Méthode exégétique préférable, si l'on suppose les textes législatifs rangés dans un ordre parfait.

862. Impossibilité de concevoir des textes législatifs rangés dans un ordre parfait. 863. Antagonisme de l'ordre législatif et de l'ordre doctrinal. 864. En présence de cet antagonisme, emploi de la méthode indépendante.

865. Rejet de la confusion étrange

qui identifie la méthode exégétique avec l'analyse, et la méthode indépendante avec la synthèse.

866. But de la méthode exégétique. - But de la méthode indépendante. 867. Histoire de l'emploi de ces deux méthodes.

868. Préférence de l'auteur pour la méthode indépendante. Motifs de cette préférence. 869. L'auteur appliquera la méthode indépendante, dans les publications qui suivront celle-ci. Ces publications contiendront

une EXPLICATION NOUVELLE du CODE NAPOLÉON.

860. Dans l'étude spéciale de chaque branche de la science, deux méthodes sont en présence:

L'exégèse, ou méthode exégétique, explique les dispositions de la loi écrite dans l'ordre où le législateur lui-même les a rangées.

Elle fait des commentaires.

La méthode indépendante permet à l'interprète de suivre les inspirations de sa raison individuelle, quand cette raison lui révèle un ordre meilleur que l'ordre adopté par le législateur.

Elle essaie des traités.

861. Nous disons: quand la raison lui révèle un ordre meilleur.- Si nul ordre n'était meilleur que celui de telle ou telle loi, si un code était rédigé avec une méthode assez parfaite pour défier la critique, alors qu'aurait à faire le jurisconsulte, sinon à subir l'irrésistible ascendant de la logique satisfaite? Il serait heureux de rattacher fidèlement ses scholies à la succession des titres, chapitres, sections et articles de l'œuvre législative?

Disons-le tout d'abord, la méthode exégétique serait l'idéal d'une bonne interprétation, si le texte à interpréter était l'idéal d'une bonne classification.

862. Mais rentrons dans la réalité.

Et d'abord il y a des peuples qui sont régis par un droit coutumier. Ceux-là n'ont pas de textes, promulgués dans un ordre quelconque, pour donner matière à l'exégèse.

D'autres ont des lois promulguées, mais isolées entièrement l'une de l'autre. Elles ont été rendues à diverses époques. Jamais le législateur n'a songé à les mettre en ordre dans des recueils codifiés.

Enfin d'autres peuples ont des codes, c'est-à-dire des recueils étendus, rédigés à la suite de quelque grande révolution (du moins, c'est ce qui arrive le plus souvent). Or, qu'est-ce que ces codes? Des œuvres de

l'homme donc des œuvres imparfaites, des essais de classification qui laissent nécessairement à désirer.

863. Il y a plus! leurs auteurs ont pu, à dessein, choisir un ordre législatif tout différent d'un ordre didactique.

Ont-ils eu raison? Bacon le croit. Il défend au législateur de faire de la doctrine: «Leges decet esse « non disputantes, sed jubentes. » L'épigraphe de ce livre nous fait voir la même pensée dans l'esprit de Napoléon Ier. — Au surplus, il y a des avis opposés. Des sages ont cru qu'un ordre didactique ne gâterait rien à l'œuvre législative. Mais entre ces deux opinions, quelle que soit celle que la théorie doive préférer, les faits sont là pour attester, en pratique, la victoire de la première.

Les faits nous montrent, dans le législateur, le mépris de l'ordre didactique. Pourquoi? Parce que chaque loi naît, à tel moment désigné, sous l'influence des besoins de ce moment. Les hommes d'Etat qui la proposent, ou qui la votent, n'ont souci que du fond de l'idée qu'elle contient. Ils ne songent guère à en distribuer avec méthode les diverses parties, encore bien moins à les combiner, dans un rapport de symétrie et de proportion, avec les lois antérieures.

En un mot, consultez les recueils législatifs publiés chez tous les peuples: vous y trouverez deux défauts, destructifs de toute classification :

D'une part, d'immenses lacunes, qui laissent dans une obscurité complète les principes généraux les plus larges, les plus féconds, de la distinction du bien et du mal;

D'autre part, des développements multipliés outre mesure, dans une foule d'articles, sur quelques détails d'un intérêt très subordonné.

864. Que va faire l'interprète chargé d'expliquer les lois, en présence des circonstances mentionnées dans les deux nos précédents?

N'y a-t-il à expliquer qu'un droit non écrit?... ou des lois éparses, non réunies en code?... Il faut, de toute nécessité, recourir à la méthode indépendante.

S'agit-il d'expliquer des codes dont l'ordre est critiquable?..... On aperçoit la possibilité de préférer la méthode indépendante à la méthode exégétique.

865. A propos de la comparaison de la méthode exégétique et de la méthode indépendante, il y a, dans les esprits, de singulières préoccupations.

Beaucoup de personnes identifient la méthode exégétique avec l'analyse, et la méthode indépendante avec la synthèse. C'est tomber dans une erreur aussi forte que celle qui, par l'emploi des mots méthode historique et méthode philosophique (Voy. cidessus, nos 600 et 601), prend les objets d'enseignement pour les méthodes d'enseignement.

Gardons-nous d'agrandir, d'une manière aussi étourdie, le cercle du débat entre la méthode exégétique et la méthode indépendante.

Qu'un professeur suive l'ordre des articles d'un code pour les expliquer, ou qu'il préfère ranger ces articles au gré d'un ordre qu'il croira plus rationnel, dans l'un et l'autre cas (s'il ne veut pas rétrograder à l'hypothèse), on peut le mettre au défi de ne pas employer les deux moyens logiques appelés l'analyse

et la synthèse l'analyse, démonstration ascendante, qui, partant de la proposition à démontrer, et en examinant attentivement les termes, remonte à quelque vérité générale, qui sert de principe: la synthèse, démonstration descendante, qui, partant de la vérité principe, arrive, par une série de conséquences, à faire voir l'exactitude ou la fausseté de la proposition en question1.

«La science, dit Roussel, a besoin de la synthèse << dès le commencement, et de l'analyse jusqu'à la << fin. >>

N'exagérons rien! Le débat, entre la méthode exégétique et la méthode indépendante, ne porte que sur le classement des articles à étudier. Voilà tout.

866. Même en ce qui concerne ce classement, comprenons bien que les deux méthodes ne sont que des moyens d'arriver au même but.

Les partisans sérieux de la méthode exégétique, comme les partisans sérieux de la méthode indépenpendante, se proposent également, pour terme de leurs travaux, de retenir dans leur esprit la combinaison de toutes les dispositions des lois qu'ils étudient. Tous veulent faire cette combinaison par un certain travail intérieur, qui sera l'œuvre propre de leur intelligence.

Mais c'est quand il s'agit d'initier les lecteurs ou les élèves ignorants aux éléments de la science, que ceux qui enseignent ne sont pas d'accord sur le meil

• Bénard, Précis de philosophie (Logique, ch. iv, et supplément, no 19). • Encyclopédie du droit, Discours préliminaire.

« ZurückWeiter »