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MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS.

TEXTES ET DOCUMENTS

POUR L'ÉTUDE HISTORIQUE DU

CHRISTIANISME

PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE

HIPPOLYTE HEMMER ET PAUL LEJAY

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INTRODUCTION

BR65 -5814

1. La littérature ecclésiastique au n° siècle présente un caractère nettement apologétique. Les chrétiens avaient à justifier leur foi devant les Juifs et devant les païens. Les Juifs voyaient en eux des païens, et les païens des impies (voy. Ep. à Diognète, XIII, 1). Le gouvernement romain proscrivait un culte contraire à la religion officielle, le peuple le poursuivait de sa haine et de ses calomnies, les philosophes attaquaient au nom de la raison la doctrine chrétienne. L'œuvre des apologistes fut de répondre à ces contradictions. Aux Juifs, ils firent voir que les chrétiens seuls avaient la véritable intelligence des livres saints; aux empereurs, ils prouvèrent l'injustice de la procédure suivie à leur égard; au peuple et aux philosophes, ils montrèrent la pureté et l'excellence de leur religion.

OTTO, Corpus apologetarum christianorum saec. II, Iena, 1851-1881. HARNACK, Die Ueberlieferung der griechischen Apologeten des zweiten Jahrhunderts in der alten Kirche und im Mittelalter, Leipzig, 1882. - WERNER, Geschichte der apologetischen und poleApologies.

JUSTIN.

A

M283576

mischen Literatur d. christl. Theologie, Schaffhouse, 1861-1867. J. DONALDSON, A critical history of Christian literature and doctrine from the death of the Apostles to the Nicene council; vol. II-III: The Apologits; Londres, 1866. — R. MARIANO, Le apologie nei primi tre secoli della chiesa; le cagioni et gli effetti, saggio critico-storico; Naples, 1888. G. SCHMITT, Die Apologie der drei ersten Jahrhunderte in historisch-systematischer Darstellung, Mayence, 1890.

2. Le principal représentant de la littérature apologétique au Ie siècle fut saint Justin. Il naquit vers l'an 100, en Judée, à Flavia Neapolis, l'ancienne Sichem, aujourd'hui Naplouse. Son père, Priscos, et son grand-père, Baccheios, étaient Grecs d'origine et païens. Lui-même fut élevé dans le paganisme. Il raconte, dans le Dialogue avec Tryphon (II-VIII), comment il passa de la philosophie au christianisme, et l'on accorde généralement à l'ensemble de ce récit une valeur historique. La conversion eut lieu vraisemblablement à Éphèse, sous Hadrien. Puis il parcourut le monde, à la façon des sophistes de cette époque, prêchant sa foi. Il séjourna à Rome sous Antonin. Là, quoique simple laïque, il avait groupé autour de lui comme une école de disciples volontaires. Nous savons par lui-même (Apol., II, ш) qu'il discuta souvent avec le philosophe cynique Crescens. Estce à la haine de cet adversaire, comme il le fait

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