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Dès que le flambeau du jour sera plongé dans les eaux de la riche Amphitrite, on apercevra la tête fauve de l'oiseau agréable à Jupiter.

La prochaine Aurore dérobera le Bouvier à nos regards, et le jour suivant paraîtra la constellation des Hyades.

PUBLII OVIDII NASONIS

FASTORUM

LIBER VI.

Hic quoque mensis habet dubias in nomine causas:

Quæ placeant, positis omnibus, ipse leges. Facta canam sed erunt qui me finxisse loquantur, Nullaque mortali numina visa putent. Est Deus in nobis: agitante calescimus illo; Impetus hic sacræ semina mentis habet. Fas mihi præcipue vultus vidisse Deorum, Vel quia sum vates, vel quia sacra cano.

EST nemus arboribus densum, secretus ab omni
Voce locus, si non obstreperetur aquis.
Hic ego quærebam, cœpti quæ mensis origo
Esset, et in cura nominis hujus eram.
Ecce Deas vidi, non quas præceptor arandi

Viderat, Ascræas quum sequeretur oves;
Nec quas Priamides in aquosæ vallibus Idæ
Contulit;
; ex illis sed tamen una fuit :

FASTES

DE P. OVIDE.

LIVRE VI.

CE mois aussi porte un nom auquel on attribue diverses origines; après les avoir toutes exposées, je laisserai la liberté du choix. Mes chants seront un récit fidèle; mais quelques incrédules les traiteront sans doute de fictions, et ne voudront pas croire que jamais divinité soit apparue à un mortel. Et pourtant un dieu vit en nous son inspiration nous échauffe, et notre enthousiasme est une émanation de l'esprit céleste. A moi surtout, et mon titre de poète, et l'objet sacré de més chants, ont permis d'envisager les dieux.

Il est un bois épais, lieu retiré dont le silence n'est interrompu que par le murmure des eaux. Là, je méditais sur l'origine du mois que je chante, et son nom occupait ma pensée. Tout à coup j'aperçois des déesses, non celles qui apparurent au chantre de l'art aratoire, lorsqu'il suivait ses brebis d'Ascrée; ni celles dont le fils de Priam compara la beauté dans les humides vallons de l'Ida. L'une d'elles pourtant était devant mes yeux, l'une d'elles, la sœur de son époux, celle, je la

Ex illis fuit una, sui germana mariti:

Hæc erat, agnovi, quæ stat in arce Jovis. Horrueram, tacitoque animum pallore fatebar : Quum Dea, quos fecit, sustulit ipsa metus; Namque ait: O vates, romani conditor anni, Ause per exiguos magna referre modos; Jus tibi fecisti numen cœleste videndi,

Quum placuit numeris condere festa tuis. Ne tamen ignores, vulgique errore traharis ; Junius a nostro nomine nomen habet. EST aliquid nupsisse Jovi, Jovis esse sororem ; Fratre magis dubito glorier, anne viro. Si genus adspicitur, Saturnum prima parentem Feci; Saturni sors ego prima fui.

A patre dicta meo quondam Saturnia Roma est;
Hæc illi a cœlo proxima terra fuit.

Si torus in pretio est, dicor matrona Tonantis;
Junctaque Tarpeio sunt mea templa Jovi.
An potuit Maio pellex dare nomina mensi?
Hic honor in nobis invidiosus erit?

Cur igitur Regina vocor Princepsque Dearum ?
Aurea cur dextræ sceptra dedere meæ?
An faciant mensem luces, Lucinaque ab illis
Dicar, et a nullo nomina mense traham?
Tunc me poeniteat posuisse fideliter iras

In genus Electræ, Dardaniamque domum. Causa duplex iræ rapto Ganymede dolebam; Forma quoque Idæo judice victa mea est. Poeniteat, quod non foveo Carthaginis arces; Quum mea siut illo currus et arma loco:

reconnus, qui a sa place au Capitole. Je frémissais, et ma pâleur silencieuse trahissait mon trouble, quand la déesse dissipa elle-même la terreur qu'elle avait causée : « Poète, dit-elle, toi qui élèves un monument à l'année romaine, et qui qses traiter de graves sujets sur un mode léger, tu t'es acquis le droit de voir les puissances des cieux, quand tu as entrepris de consacrer leurs fêtes par tes vers. Or, afin que tu ne l'ignores, et que tu ne sois entraîné par l'erreur vulgaire, apprends que Juin a reçu son nom de notre nom.

« C'est quelque chose, d'avoir épousé Jupiter, d'être sœur de Jupiter; et je ne sais si je dois être plus fière de l'avoir pour frère ou pour époux. Si l'on considère la naissance : la première, j'ai donné à Saturne le nom de père, je suis la fille aînée de Saturne. Du nom de mon père, Rome autrefois fut appelée Saturnie : ce fut son premier asile après qu'il fut chassé des cieux. Si c'est à l'hymen qu'on s'attache je m'appelle l'épouse du dieu tonnant, et mon temple se marie à celui de Jupițer Tarpéien. Eh! quoi, une concubine aura pu donner son nom au mois de Mai? et l'on m'envierait le même honneur? Pourquoi donc m'appeler reine, et la première des déesses? pourquoi mettre en ma main le sceptre d'or? Les jours composeraient le mois, et je tiendrais des jours le surnom de Lucine, sans qu'aucun mois portât mon nom! C'est alors que je me repentirais d'avoir fidèlement déposé ma colère contre la race d'Électre et la maison de Dardanus; ma colère, deux causes l'animaient pourtant : l'enlèvement de Ganymède, et ma beauté vaincue au jugement du pasteur de l'Ida. Certes, je me repentirais d'avoir retiré ma protection aux murs de Carthage, quoique mon char et mes armes

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