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des calendes de septembre, fête de Castor et Pollux, au cirque Flaminien.

Fragment des Capranici: le 14 des calendes, à Vénus, près du grand Cirque.

Le 8, à Ops, au Capitole.

LIVRE IX.

SEPTEMBRE.

CE mois reçut le nom qu'il a conservé jusqu'à nos jours, de ce qu'il était le septième de l'ancienne année qui commençait en mars. Quelques étymologistes ont cru que ce mot était composé de septem, pour l'ordre du mois, et de imber, parce que les pluies commencent dans ce mois et continuent dans les autres, qui ont la même terminaison, octo-imber, november, dec-ember.

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Quoi qu'il en soit, la flatterie lui donna les noms de plusieurs empereurs. Ainsi le sénat voulut le nommer le mois Tiberius, en l'honneur de Tibère, qui eut le bon sens de se refuser à cet honneur 1. Dion Cassius dit que ce fut le mois de novembre que l'on voulut consacrer à Tibère, parce qu'il était né le 16 des calendes de décembre. Domitien ayant pris le surnom de Germanique, le donna également à ce mois 3. Le sénat, sous le règne d'Antonin le Pieux, voulut qu'il fût appelé le mois Antonin, et octobre le mois Faustin; mais l'empereur philosophe ne le permit pas 4. Commode, après avoir changé tous les noms des mois et leur avoir donné tous les nouveaux surnoms qu'il avait pris lui-même, l'appela le mois Herculéen 5. Enfin l'empereur Tacite voulut qu'il prìt ce nom,

1. SUÉT., Vie de Tiberius.

2. Liv. VII.

3. Vie de Domit.

4. JUL. CAPITOL., Vie d'Ant.

5. EL. LAMPRID., Vie de Commode; HEROD.,

liv. 1.

parce qu'il était le mois de sa naissance'. Mais tous ces surnoms ont disparu, avec les flatteurs et les tyrans, et il n'est resté que celui qui tenait à l'ordre de l'année.

Ce mois est sous la protection de Vulcain ou Phtas, adoré à Préneste et chez les Sabins, qui lui élevèrent un temple à Rome, sous Titus Tatius, du temps de Romulus 2. Un ancien hymnographe s'exprime ainsi sur le dieu présidant à ce mois : « Je te salue, dieu puissant, qui règnes sur l'élément du feu, puissant fils de Junon, triste époux de la belle Vénus, grand Ephaïstos, inépuisable Phtas, toi qui, précipité du ciel dans l'île de Lemnos, y établis ton empire; rival de Prométhée, qui formas la première femme, la belle Pandore, épouse d'Épiméthée, dont la curiosité fatale ouvrit la boîte d'où s'échappèrent tous les maux qui affligent les mortels; amant de Minerve, qui pourtant rendit vaines tes bouillantes caresses; amant d'Aglaé, père de Cupidon et d'Ocrisia, fais suspendre, à ma voix, les marteaux qui retentissent dans les antres de l'Etna, et viens seconder mes chants! C'est par toi que s'entretient l'activité de la nature; principe créateur du monde et qui dois aussi le dévorer un jour, c'est toi qui allumes les volcans et entretiens, au sein de la terre, un réservoir intarissable de feux, restes de l'embrasement primitif! Mais déposant les forces, c'est toi qui, divinité bienfaisante, circules dans le sein de la terre, cuis ses métaux, peints ses marbres, montes avec la sève jusqu'aux derniers rameaux, et colores insensiblement les fruits de l'automne, etc., etc. »>

Au premier jour de ce mois on élève un temple à Jupiter Tonnant au bas du Capitole. Ce fut un ouvrage d'Auguste. Dans son expédition contre les Cantabres, la foudre tomba au milieu de la nuit sur sa litière, et étouffa un de ses esclaves. Jupiter veillait pour le prince et sauva sa tête 3.

1. FLAV. VOPISC., Vie de Tacite. 2. DENYS D'HALICARNASSE, liv. 1. 3. SUÉT., Vic d'Aug., ch. xxix.

Le 4 des nones était un jour mémorable, où l'on célébrait le souvenir de la victoire d'Actium, et le lendemain celle d'Octave sur Lépide, en Sicile. Alors on allait en procession aux reposoirs (ad pulvinaria). Le calendrier d'Amiterne porte cette indication, et elle ne signifie pas autre chose qu'un lectisterne, cérémonie qui n'avait lieu que pour rappeler le souvenir des évènemens, ou très-affligeans, ou très-heureux.

On couchait les statues des dieux sur des lits (pulvinaria) magnifiquement dressés dans leurs temples, on leur servait à manger, et chacun prenait part au festin.

La veille des nones et les huit jours suivans, les jeux Romains se célèbrent avec toute leur solennité. Ces jeux, surnommés aussi grands Jeux, jeux du Cirque, furent institués sous les rois de Rome. Tite-Live en rapporte l'origine à Tarquin l'Ancien : « Sa première expédition, dit-il, fut contre les Latins. Elle lui valut la ville d'Apioles et beaucoup plus de butin qu'on n'aurait dû le présumer d'une expédition si peu importante. A son retour, il fit célébrer des jeux à Rome, avec plus d'ordre et de magnificence qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait encore fait. On y destina dès-lors et pour toujours la place que nous nommons le grand Cirque (Circus maximus). On y marqua des places distinguées pour les sénateurs et les chevaliers. Ils y firent construire des loges (qu'on appelait Fori) élevées à douze pieds du rez-de-chaussée, sur une charpente qui les soutenait. Ces jeux, qu'on a continué de célébrer tous les ans sous le nom de grands Jeux ou jeux Romains, consistaient en courses de chevaux et en combats d'athlètes, que Tarquin faisait venir la plupart d'Étrurie 2. »

Dans la suite on y mêla les représentations théâtrales, et ils furent également appelés jeux Scéniques 3. D'abord ils ne durèrent qu'un jour, puis deux, et jusqu'à trois, enfin un plus

1. APP., de la Guerre civile, liv. v.

2. Liv. 1, no 35.

3. Id., liv. xxxIII.

grand nombre. On voit, dans les anciens calendriers, qu'ils se continuaient depuis le jour qui nous occupe ici jusqu'à la veille des ides du même mois ; et qu'ensuite, deux jours après, on célébrait d'autres jeux Romains dans le Cirque, pendant cinq jours.

Le jour des ides était celui de la fameuse cérémonie du Clou sacré. «< Sous le consulat de C. Genutius et de L. Émilius Mamercus, qui exerçaient cette magistrature l'un et l'autre pour la seconde fois, les Romains, moins sensibles à leurs maladies qu'à l'inquiétude de n'avoir pu trouver encore le secret d'apaiser les dieux, apprirent de leurs vieillards qu'une fois la contagion avait cessé dans Rome aussitôt qu'un dictateur eut attaché un clou au Capitole. Le sénat se détermina là dessus à demander un dictateur pour réitérer cette cérémonie.....

« Il était dit, par une loi conçue en vieux termes et écrites en caractères antiques, que le premier des magistrats en exercice devait attacher ce clou le jour des ides de septembre. On l'enfonçait au côté droit du temple de Jupiter, du côté où est celui de Minerve. Il servait, dit-on, à marquer le nombre des années dans un temps où les lettres numérales n'étaient pas encore en usage, et l'on avait choisi pour cet effet le mur du temple de Minerve, parce que l'art de compter était réputé de son invention. Cincius, très-versé dans ces sortes d'antiquités, assure que l'on voyait de son temps de pareils clous dans le temple de la déesse Nortia'. Après le bannissement des rois, Horatius, consul, avait ainsi marqué son consulat dans le temple de Jupiter, qu'il avait dédié. Le dictateur, quand il y en avait un, faisait la cérémonie préférablement aux consuls, parce que sa magistrature était supérieure à la leur. L'usage s'en était perdu, lorsque, pour le renouveler, on s'imagina qu'il ne fallait rien moins qu'un dictateur 2. »

1. Ou Nurtia, nom sous lequel la Fortune était Étrurie. Voyez MART. CAP., Philol., liv. 1; Juvén.,

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