ÉPIGRAMMES A L'IMITATION DE MARTIAL. I. AD ÆLIAM. Lib. I. Epig. xx. Si memini, fuerant tibi quatuor Ælia, dentes, etc. D'UNE VIEILLE EDENTEE. S'IL m'en souvient, vieille au regard hydeux, mordre. ' 1 D'Aceilly a renfermé la même idée dans quatre vers qui rappellent l'afféterie de Dorat : JEHAN, je ne t'ayme point, beau sire : Amissum non flet, quum sola est Gellia, patrem, etc. D'ALIX. JAMAIS Alix son feu mary ne pleure Ce n'est point dueil, quand louenge on en veult. IV. AD LICINIANUM, SCRIPTORES UNDE. Lib. I. Epig. LXII. Verona docti syllabas amat vatis, etc. DES POETES FRANÇOYS, A SALEL. 2 I DE Jehan de Mehun s'enfle le cours de Loire : 3 Octavian rend Cognac eternel: 1 Jean de Clopinel, dit de Meun, né à Meun-sur-Loire, à quatre lieues d'Orléans, vivait vers l'an 1300, sous le règne de Philippele-Bel. Il fut nommé Clopinel, parce qu'il était boiteux. Il traduisit les Consolations de Boèce, les Épîtres d'Abélard, et il continua le Roman de la Rose, que Guillaume de Lorris n'avait pas achevé. 2 Alain Chartier, secrétaire des rois Charles VI et VII, poète élégant et habile orateur. Le trait suivant donnera une idée de l'espèce de culte dont on entourait la science en ces tems de barbarie. Marguerite d'Écosse, femme de Louis XII, alors dauphin, voyant ce poète endormi, s'approcha et le baisa. Cette princesse dit en riant aux courtisans, étonnés d'une familiarité que la laideur d'Alain ne rendait pas suspecte: Ce n'est pas l'homme que j'ai baisé, mais la bouche qui a prononcé tant de belles choses. Cependant, ce serait faire tort à Marguerite, de croire que sa jolie lèvre ait touché la bouche du difforme Alain. 3 Octavien de Saint-Gelais, évêque d'Angoulême. Il traduisit en vers français les Épîtres d'Ovide et quelques livres de l'Odyssée. Ses autres ouvrages sont, le Séjour d'honneur, les Persécutions des Chrétiens, le Chasteau de Labour, etc. Il mourut en 1502. On reproche à ce saint évêque d'avoir été père de Mellin de Saint-Gelais, cet heureux rival de Marot. Ce reproche lui fait honneur. 2 De Moulinet,' de Jehan le Maire, et Georges, 6 Les deux Grebans ont le Mans honnoré : 'Jean du Molinet, né à Divernes, en Picardie, chanoine de Valenciennes, fut très-estimé, sur la fin du XVe siècle, à la cour de Marguerite d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas. Cette princesse le nomma son bibliothécaire. Il écrivit l'histoire de son tems, et composa divers ouvrages en prose et en vers. Il mourut à Valenciennes, en 1507. 2 Jean le Maire, né à Bavais, en Hainaut, du tems de Louis XII, poète et historien célèbre. Il s'acquit, par ses Illustrations de la Gaule et Singularités de Troye, une réputation qu'il ne sut pas conserver long-tems. Il essaie, dans ce livre bizarre et surchargé d'érudition, de prouver que les rois de France sont descendus d'un fils de Priam, Francus, échappé du sac de Troie. Il s'appuie sur quelques passages obscurs des auteurs anciens qu'il détourne' en sa faveur, et il mêle tant de fables ridicules à de vagues transitions, qu'on s'est bientôt moqué de l'origine, très-honorable d'ailleurs, qu'il prétend nous donner. C'est Jean le Maire qui apprit à Marot les premières règles de la versification. 3 Georges Chastelain, gentilhomme, poète et historiographe de l'ordre de la Toison d'or. 4 Voyez l'Épigramme 11 du livre IV. 5 Voyez son Épitaphe, page 249 de ce volume. 6 Arnoul Greban, chanoine du Mans, et Simon Greban, secrétaire de Charles d'Anjou, comte du Maine. Ils étaient tous deux de Compiègne, et vivaient vers l'an 1450. Le premier commença la traduction des Actes des Apôtres, qui fut achevée par son frère. Simon Greban traduisit encore un livre intitulé le Cœur de la Philosophie, et il fit l'épitaphe de Charles VII, que Marot a imitée dans la complainte de Florimond Robertet. 7 Jean Meschinot, de Nantes, maître d'hôtel d'Anne de Breta 3 I 2 En Coquillart s'esjouyt la Champaigne : V. AD FABULLAM. Lib. I. Epig. LXV. Bella es, novimus, et puella, verum est, etc. D'UNE QUI SE VANTE. VOUS estes belle, en bonne foy, Qu'est-il besoing d'en faire enquestes? Mais quand vous vous louez, vous n'estes gne. Il mourut, en 1509, dans un âge fort avancé. Nous avons de lui des poésies morales sous le titre singulier de Lunettes des Princes. 1 Voyez son épitaphe, livre V des Épigrammes. 2 Voyez le rondeau xxxIII du livre I. 31 |