S'il ne rapporte entier contentement, Si monstre il bien que la langue pressee pensee. LVII. LOYAUTÉ RECOMPENSEE. AMOUR O heur plus grand que l'on ne pourroit dire, Puis que tel bien est pour jamais durer. LVIII. A ANNE, POUR LIRE SES EPIGRAMMES. ANNE ma sœur, sur ces miens Epigrammes, ÉPIGRAMMES. I. 1527. DU LIEUTENANT CRIMINEL ET DE SEMBLANÇAY. LORS que Maillard' juge d'enfer menoit A Montfaulcon Semblançay' l'ame rendre, Meilleur maintien? Pour le vous faire entendre, Que l'on cuydoit, pour vray, qu'il menast pendre A Montfaulcon le lieutenant Maillard. 3 'Gilles Maillard, établi lieutenant-criminel de la prévôté de Paris, en 1501. Marot fut obligé de comparaître devant lui, lorsqu'à la dénonciation de Diane de Poitiers, il fut arrêté comme luthé rien. Maillard, si l'on en juge par la vengeance, n'avait pas ménagé l'accusé dans cette affaire. 2 I Voyez au tome Ier, l'élégie 1 du livre II, dans laquelle Semblançay déplore lui-même son malheureux sort. 3 Voltaire appelle héroïques les épigrammes qui présentent à la fin une pensée ou une image forte et sublime, en conservant pourtant dans le vers une naïveté convenable à ce genre. « Voilà, dit-il, après » avoir cité l'épigramme Lorsque Maillard etc., de toutes les » épigrammes dans le goût noble, celle à qui je donnerais la pré>> férence. >> << Nous avons une épigramme de Marot dans le goût de celles des >> anciens, où l'on traitait quelquefois des sujets nobles, ce qui » n'est point contraire au caractère de l'épigramme qui peut pren De Meance le bon jambon, 2 De viandes creuses et legieres, >>dre tous les tons, et qui peut finir aussi bien par une belle pensée 1 En 1531, la peste succéda à la famine et à d'autres maladies contagieuses qui avaient désolé la France. Ce terrible fléau fit de grands ravages à Paris. 2 Ce vers, qu'on lit aussi dans Rabelais, se retrouve dans ce conplet si connu : |