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XXXIX.

DE SA MERE PAR ALLIANCE.

SI mon poil noir en blanc se tainct,

Comment seroit ce de vieillesse ?
Ma mere est en fleur de jeunesse,
Et n'est au monde un si beau tainct.
Car le sien tous autres estainct :
De la veoir faictes moy la grace,
Mais ne contemplez trop sa face,
Que d'aymer n'entriez en esmoy,
Et que sa rigueur ne vous face
Vieillir de langueur, comme moy.

XL.

A SA COMMERE.

PARDONNEZ moy, ma commere m’amye,

Si devers vous bien tost ne puis aller,
A bon vouloir certes il ne tient mye,
Car pour souvent avecques vous parler,
De paradis je vouldrois devaller.
Que voulez vous? la fortune à present
Ne me permet de service estre exempt.
Mais maulgré elle en brief temps qui trop dure,
Vous reverray, et si m'aurez present

Ce temps pendant de cueur, et d'escripture.

XLI.

A UNE DAME AAGEE ET PRUDENTE.

Ne pensez point que ne soyez aymable,
Vostre aage estant de graces guerdonné
Qu'à tous les coups un printemps estimable
Pour vostre yver seroit abandonné :
Je ne suis point Paris juge estonné,

Qui faveur feit à beauté qui s'efface:
Par moy le prix à Pallas est donné,
De qui on voit l'image en vostre face.

XLII.

MOMMERIE DE QUATRE JEUNES DAMOYSELLES,

FAICTE DE MADAME DE ROHAN, ALENCON.

LA PREMIERE PORTANT DES AESLES.

PRENEZ
en gré, princesse, les bons zeles
De l'entreprinse aux quatre damoyselles,
Dont je me tien des plus petites l'une :
Mais toutesfoys entendez par ces aesles,
Qu'à un besoing pour vous avecques elles
J'entreprendrois voler jusqu'à la lune.

1 Isabeau de Navarre. Voyez l'Épigramme xvi du livre I.

XLIII.

LA PREMIERE VESTUE DE BLANC.

POUR
OUR resjouyr vostre innocent,
Avons prins habit d'innocence :
Vous pourriez dire qu'il ne sent
Rien encor de resjouyssance :
Mais, madame, s'il a puissance
De sentir mal, quand mal avez :
Pourquoy n'aura il jouyssance,
Des plaisirs que vous recevez.

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LA SECONDE PORTANT DES AESLES.

MADAME, ces aesles icy
Ne montrent faulte de soucy,
Ne trop de jeunesse frivole :
Elles vous declairent pour moy
Que quand vous estes hors d'esmoy,
Je voys, je vien, mon cueur s'envole.

XLV.

LA SECONDE VESTUE DE BLANC.

oncques:

L'HABIT est blanc, le cueur noir ne fut
Prenez en bien, noble princesse, doncques
Ce passetemps de nostre invention :
Car n'en desplaise à la melancolie,
Soy resjouir n'est peché ny follie,

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C'EST

POUR L'AISNEE.

'EST un don faict d'un cueur pour vous tout né: C'est de la main à vous toute adonnee, Bref c'est un don lequel vous est donné De celle là que l'on vous a donnee: Voyre donné d'amour bien ordonnee, Parquoy mieulx prins sera comme je pense: Si le don plaist, me voila guerdonnee Amour ne veult meilleure recompense.

XLVII.

POUR LA JEUNE.

RECEVEZ en gré la boursette,

Ouvree de mainte couleur:

Vouluntiers en don de fillette,
On ne regarde en la valeur :
J'auray grand plaisir avec heur,
S'il est prins de voulunté bonne :
Car je le donne de bon cueur,

Et le cueur mesmes je vous donne.

XLVIII.

A CELLE QUI SOUHAITA MAROT AUSSI AMOUREUX D'ELLE QU'UN SIEN

AMY.

ESTRE de vous autant l'autre espris,

que

Me seroit gloire, aymant en lieu si hault:
De l'autre part, il m'en seroit mal pris,
Quand d'y attaindre en moy gist le default :
L'ay dict depuis (cent foys, ou peu s'en fault)
O cueur, qui veult mon malaise, et mon bien:
Je t'ayme assez, ne souhaite combien :
Et si tu dis que pareil d'amytié

Ne suis à l'autre, helas, je le sçay bien
Car j'ayme plus, mais c'est de la moytié.

XLIX.

D'UNE DAME DESIRANT VEOIR MAROT.

AINS que me veoir en lisant mes escriptz
Elle m'ayma, puis voulut veoir ma face:
Si m'a veu noir, et par la barbe gris,
pour cela ne suis moins en sa grace.

Mais

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