A seureté service je vous face: Puny assez je seray en soucy, De plus ne veoir vostre royalle face. XXXIV. 1544. SALUTATION DU CAMP DE MONSIEUR D'ANGHIEN, A CERISOLES. 1 SOIT Aux pietons prouffict joinct à l'honneur. XXXV. DU ROY ET DE SES PERFECTIONS. CELLUY qui dit ta grace, eloquence, et sçavoir N'estre plus grans qu'humains, de pres * Voyez l'Opuscule vii. ne t'a peu veoir. De l'empire du monde est ta presence digne, XXXVI. AU ROY. I PLAISE au roy congé me donner XXXVII. AU ROY. mon seigneur, mon prince, et plus que pere, Qui des Françoys, Françoys premier se nomme, N'estoit point roy de sa France prospere, Ne prince avec, mais simple gentilhomme, 1 Marot n'a rien traduit du troisième livre des Métamorphoses d'Ovide. Ce dessein, qu'il ne réalisa jamais, n'était peut-être qu'un prétexte pour tirer de l'argent du roi, à titre d'encouragement. J'irois autant dix foys par delà Romme, XXX VIII. I POUR MADAMOYSELLE DE TALARD AU ROY. D'AMOUR entiere, et tout à bonne fin, 1 Louise de Clermont, de l'illustre maison de Clermont-Tallard, fut mariée à François Dubellay, comte de Tonnerre; elle épousa en secondes noces Antoine de Crussol, duc d'Usez. Elle mourut en 1596. Brantôme, dans ses Dames galantes, nous la fait connaître par des saillies que L. Dufresnoy appelle fort rejouissantes. « Madame d'Usez feit bien mieulx, du temps que le pape » Paul III vint à Nices veoir le roy Françoys [er (en 1538), elle, >> estant madame Dubellay, et qui, de sa jeunesse, a faict tousjours » de plaisans traits, et dit de bons motz. Un jour se prosternant » devant Sa Sainteté, la supplia de trois choses. La premiere, » qu'il lui donnast l'absolution, d'autant que petite fille à madame » la regente, et qu'on la nommoit Tallard, elle perdit ses ciseaux » en faisant son ouvrage : elle feit vœu à saint Alivergeot de lui ac» complir, si elle les trouvoit, ce qu'elle feit, mais elle ne l'accom>plit, ne sachant ou gisoit son corps sainct. La deuxiesme, fut qu'il >> lui donnast pardon, de quoy, quand le pape Clement (VII) vint » à Marseille (en 1533), elle, estant fille Tallard encore, elle prit » un de ses oreillers en sa ruelle de lict, et s'en torcha le devant Premierement, le bien heureux Daulphin 2 I 3 Et le Chabot qui noue en ta grand'mer: >> et le derriere, dont apres Sa Sainteté reposa dessus son digne >> chef, et visage et bouche qui le baisa. La troisiesme, qu'il ex>> communiast le sieur de Tayefars, parce qu'elle l'aymoit et lui ne >> l'aymoit point: et qu'il est mauldict et excommunié celluy qui » est aymé et n'ayme point. Le pape, estonné de ses demandes, et >> s'estant enquis au roy qui elle estoit, il sceut ses causeries, et en >> rit son saoul avec le roy. » Tout cela est-il assaisonné d'un sel bien fin? nous n'y voyons qu'une extrême licence, que ne rachète pas même un peu d'esprit. 1 François, dauphin de France, mort en 1536. 2 Chabot (Philippe) s'attacha dans sa jeunesse au comte d'Angoulême, qui, devenu François Ier, lui conserva sa bienveillance. Il fut pris avec son maître à la bataille de Pavie, et à son retour d'Espagne, en 1526, il fut élevé à la dignité d'amiral de France. Il acheva habilement plusieurs négociations difficiles, et montra tour à tour son courage et ses talens politiques. Cependant, en 1542, le roi le fit tout à coup arrêter et mettre en jugement. Son innocence triompha des perfides manoeuvres de la calomnie. On dit que François Ier lui rendit sa confiance; mais ce serviteur fidèle ne put oublier cette subite disgrace, et il mourut de chagrin, l'année suivante. 3 Marot joue ici sur le nom de l'amiral Chabot, et fait allusion à ses armes qui étaient trois chabots, espèce de poisson, XXXIX. DE LA VENUS DE MARBRE PRESENTEE AU ROY. CESTE deesse avec sa ronde pomme, pomme ronde, Te promettant tout l'empire du monde, MON second roy, j'ay une haquenee 1 Henri d'Albret, second du nom, né en 1503. Il hérita, encore enfant, des débris du royaume de Navarre. Ce prince courageux reconquit les provinces que Ferdinand, roi d'Aragon, avait enlevées à son père, mais il les perdit peu de tems après. Il épousa, en 1527, Marguerite, sœur de François Ier, et veuve du duc d'Alençon. Ce mariage, comme nous l'avons déjà dit, ne fut pas heureux. Jeanne d'Albret, mère de Henri IV, en fut le seul fruit. Henri d'Albret mourut en 1555. |