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IV.

1529.

AU ROY, POUR AVOIR CENT ESCUZ.

PLAISE au roy ne refuser point,
Ou donner lequel qu'il vouldra,
A Marot cent escuz apoinct:
Et il promet qu'en son pourpoinct,
Pour les garder ne les couldra.
Monsieur le legat l'absouldra
Pour plus dignement recevoir :
J'entens s'il veult faire debvoir
De sceller l'acquict à l'espargne :
Mais s'il est dur à y pourvoir,
Croyez qu'il
qu'il aura grand pouvoir,
S'il me faict bien dire d'Auvergne.

2

ར.

1529.

A MONSIEUR LE GRAND MAISTRE ANNE DE MONTMORENCY, POUR
ESTRE MIS EN L'ESTAT.

QUAND par acquictz les gaiges on assigne,
On est d'ennuy tout malade et fasché,

1 Le chancelier Duprat, cardinal, archevêque de Sens, et légat a latere en France depuis l'année 1527. L'histoire nous le représente comme un fanatique cruel.

2 Nous avons inutilement cherché le sens de ces derniers vers; les conjectures mêmes nous ont manqué.

Mais à ce mal ne fault grand'niedecine,
Tant seulement fault estre bien couché,
Non pas en lict, n'en linge bien seché
Mais en l'estat du noble roy chrestien.
Long temps y a que debout je me tien,
Noble seigneur : prenez doncques envie
De me coucher à ce coup si tresbien,
Que relever n'en puisse de ma vie.

VI.

1530..

, AU ROY.

TANDIS que j'estois par chemin,

L'estat sans moy print sa closture: B

Mais (Sire) un peu de parchemin

M'en pourra faire l'ouverture:
Puis le tresorier dit, et jure,

Si du parchemin puis avoir,
Qu'il m'en fera par son sçavoir,

De l'or : c'est une grand'practique: D

Et ne l'ay encores sceu veoir

1

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Dans les fourneaux du Magnifique. D

1 Le Magnifique était un charlatan célèbre, qui se vantait de savoir composer l'or par des moyens chimiques, et s'enrichissait des bienfaits de François Ier, en lui fesant espérer d'immenses trésors.

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Ce livre mien d'epigrammes te donne,
Prince Breton, et le te presentant,
Present te fais, meilleur que la personne
De l'ouvrier mesme, et fust il mieulx chantant:
Car mort ne va les œuvres abbatant

Et mortel est celluy là qui les dicte :
Puis tien je suis, des jours a tant, et tant:

De m'y donner, ne seroit que redicte.

VIII.
1531.

A MONSIEUR BRAILLON,

MEDECIN.

2

C'EST un espoir d'entiere guerison,

Puis

que santé en moy desja s'imprime.

1 Le comte de Châteaubriant est un des seigneurs qui a fait le plus de bruit à la cour de François Ier, grâce à la beauté de sa femme. Il était peu courtisan, et n'avait pas la bassesse de s'estimer honoré de partager sa femme avec le roi. Mais il montra une lâche cruauté, en attendant que le monarque eût entièrement oublié cette maîtresse, pour se livrer sans danger à sa vengeance, et laver son ancien affront dans le sang de sa coupable moitié.

2 Les quatre épigrammes suivantes sont adressées aux trois médecins que François Ier envoya pour soigner Marot pendant la maladie qui, en 1531, mit ses jours en danger. Voyez l'Essai historique.

Vray est, qu'yver foible, froid, et grison
Nuyct à nature, et sa vertu reprime:
Mais si voulez, si aurez vous l'estime

De me guerir sans la neufve saison:
Parquoy, monsieur, je vous supply en rythme
Me venir veoir, pour parler en raison.

I

IX.

1531.

A MONSIEUR AKAKIA 1 MEDECIN, QUI LUY AVOIT ENVOYÉ DES VERS

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TES vers exquis, seigneur Akakia,
Meritent mieulx de Maro le renom,
Que ne font ceulx de ton amy, qui a
Avec Maro confinité de nom.

1 Akakia (Martin), professeur en médecine dans l'université de Paris. Son vrai nom était Sans Malice; mais selon la manie d'alors, qui était d'habiller son nom à la grecque ou à la latine, il se fit appeler Akakia (× sans, xxxıα malice). Il fut reçu docteur de la faculté de Paris, en 1526. Il publia sur Galien plusieurs ouvrages estimés de son tems. François Ier, dont il était le premier médecin, appréciait son mérite. Ses descendans embrassèrent la même profession que lui, et le nom d'Akakia fut près de deux centsoixante-dix ans célèbre dans la médecine. Il mourut en 1551.

2 Voici ces vers :

MART. AKAKIAE AD CLEMENTEM MARONEM TETRASTICHON.

Si mihi tam dives, Maro, quam tibi vena fuisset,
Carmina sperasses his meliora dari.

Quæ si spectaris, non sunt te munera digna;

Sin animum, haud dubito quin tibi grata fiant.

Tes vers pour vray

semblent coups de canon:

Et resonnance aux miens est si petite,
Qu'aux tiens ne sont à comparer, sinon
Du bon vouloir, que ta plume recite.

X.

1531.

A MONSIEUR LE COQ, MEDECIN, QUI LUY PROMETTOIT GUERISON.

LE chant du coq la nuict point ne prononce,
Ains le retour de la lumiere absconse:
Dont sa nature il fault que noble on tienne.
Or t'es monstré vray coq en ta responce:
Car ton hault chant rien obscur ne in'annonce
Mais santé vive, en quoy Dieu te maintienne.

XI.

1531.

Si le franc

AUDICT COQ.

coq liberal de nature

N'est empesché avec sa gelinote,

Luy plaise entendre au chant que je luy note,

Et visiter la triste creature,

Qui en sa chambre a faict ceste escripture,
Mieulx enfermé qu'en sa cage lynotte.

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