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XXXIV.

DE JEHAN L'HUILIER, CONSEIller.

INCONTINENT que Loyse le Maistre
Congneut qu'aux vers le corps qu'on faisoit paistre
De son espoux, le prudent Jehan L'huilier,
Helas (dit elle) amy tressingulier,

Vostre prudence au senat honnoree,
Eust mieulx porté que moy lasse esploree,
Le dueil de mort. Inutile je vy,

Et vous eussiez encores bien servy.
Car vous estiez vertueux et sçavant.

Las

pourquoy donc ne suis je morte avant? En ce regret demoura des moys douze La bonne, belle, et vertueuse espouse : Puis trespassa, et en mourant va dire : C'est trop d'un an sans veoir ce qu'on desire. Mon esprit va le sien là hault chercher : Vueille mon corps aupres du sien coucher. Ce qui fut faict, et n'a sceu mort tant poindre, Qu'elle ait desjoinct ce qu'amour vouloit joindre.

COMPLAINTES.

La mort n'y mord.

COMPLAINTES.

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I.

1531.

MADAME LOYSE DE SAVOYE, MERE DU ROY, I

D'EGLOGUE. 2

THENOT, COLIN.

THENOT.

EN ce beau val sont plaisirs excellens,

EN FORME

Un clair ruisseau bruyant pres de l'umbrage,
L'herbe à souhait, les ventz non violens :
Puis toy Colin, qui de chanter fais rage.

ولی

Louise de Savoie, fille de Philippe, duc de Savoie, née en 1477, épousa Charles, comte d'Angoulême. Elle eut de ce mariage Marguerite de Valois et François Ier. Son fils, monté sur le trône, lui confia la régence du royaume. Le traité de Cambray, qu'elle termina, ne fut pas avantageux pour la France. Son caractère hautain et vindicatif se montra dans le procès qu'elle intenta au connétable de Bourbon, qui, dit-on, n'avait pas répondu à son amour. Elle mourut, en 1531, et ne mérita pas d'être regrettée.

2 Cette églogue, lorsqu'elle parut pour la première fois, réunit tous les suffrages. Les poètes la célébrérent comme le chef-d'œuvre de la poésie française. Le latin même paya son tribut d'Unges à l'heureux imitateur du chantre de Mantoue. Nous ne rappor' érons que ces vers recueillis dans plusieurs éditions :

TETRASTICHON.

Coæ cum Veneris formam pingebat Apelles
Eximiam, num unus clarus in orbe fuit;

Sic Loisa fatum tenui modulatus avenâ

Dignus perpetuâ laude Marotus erit.

A Pan ne veulx rabaisser son hommage:
Mais quand aux champs tu l'accompagnerois,
Plus tost prouffict en auroit que dommage:
Il t'apprendroit, et tu l'enseignerois.

Quant à chansons, tu y besongnerois
De si grand art, s'on venoit à contendre,
Que quand sur Pan rien tu ne gaignerois,
Pan dessus toy rien ne pourroit pretendre.

S'il gaigne en prix un beau fourmage tendre,
Tu gaigneras un pot de laict caillé: curdo
Ou si le laict il ayme plus cher prendre,
A toy sera le fourmage baillé. delivered

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COLIN.

Berger Thenot, je suis esmerveillé 1

:

De tes chansons et plus fort je m'y baigne
Qu'à escouter le linot esveillé

Ou l'eau qui bruyt tombant d'une montaigne.

Si au matin Calliope te gaigne,

Contre elle au soir obtiendras le butin:
Ou s'il advient que tant noble compaigne
Te gaigne au soir, tu vaincras, au matin.

Quæ tibi quæ tali reddam pro carmine dona?
Nam neque me tantum venientis sibilus austri,
Nec percussa juvant fluctu tam littora, nec quæ
Saxosas inter decurrunt flumina valles.

VIRGILE. Églogue V.

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