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«ment pour la défense de l'Allemagne; je confie ‹ à sa sagesse et à son expérience le soin de sur« veiller les moments où il pourrait se rendre mé«diateur favorable aux Bourbons. Mon souhait << bien prononcé, bien soutenu, est qu'ils conser<vent la couronne dans leur famille, et qu'ils sau• vent l'intégrité de la France. »

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Le duc de Brunswick manqua doublement aux instructions du roi, en négligeant les intérêts de la maison de France, et en ne se contentant pas de couvrir l'Allemagne; mais il rétablit l'honneur des armes prussiennes, par les deux victoires de Pirmosen et de Kaiserlautern. Voyant les Autrichiens menacer Strasbourg, qui leur aurait été livré au nom de Louis XVII, et qu'ils manquèrent pour avoir voulu l'occuper à titre de conquête, et les armées alliées sans plus d'union entre elles que les cabinets n'en avaient dans leurs vues, il remit le commandement de son armée au maréchal de Mollendorf. De cette époque, à celle de la prise de Bâle, le roi de Prusse alla se distraire de la perte de ses espérances restauratrices, en prenant part à la guerre de la Russie contre la Pologne, et en portant ses frontières jusqu'à la Vistule; mais sa plus douce jouissance fut, jusqu'à son dernier jour, de consoler par des bienfaits ceux qu'il n'avait pu, par ses armes, réintégrer dans leur patrie.

Quant au prince Henri, il animait contre celui qu'il nommait son gros neveu, ce prince Louis, si abondamment doté des dons de la nature; il était à la tête des mécontents, et s'écriait, au temps même où la Terreur subjuguait la France et effrayait l'Europe : « On ne peut nier du moins que la Ré<«<volution française n'ait répandu des lumières.

Ne serait-ce pas, répondait Ancillon, < celles d'un incendie qui dévore au lieu d'é« clairer. >

Pour ne pas séparer ici le fils du père, nous allons, en dépit de la chronologie, parler de Frédéric-Guillaume III, qui, sans vues ni génie, eut, grâce aux circonstances, le bonheur d'accroître sa domination plus que ne firent ses prédécesseurs. Excellent homme, médiocre souverain, mauvais politique, soldat intrépide mais nullement militaire, il était aveuglément fanatique de ce qui reste encore de christianisme dans un culte où, fondant ses espérances religieuses sur d'individuelles interprétations des livres saints, on ne peut avoir un corps de doctrine commun et conséquemment une véritable religion; car la religion * unit, et le raisonnement divise. Puis, qu'est-ce que de choisir entre des dogmes dont l'intelligence surpasse également la raison humaine, pour accueillir les uns et rejeter les autres? Qu'est-ce, dans un système fon

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damental de tolérance universelle, que de se montrer intolérant à l'égard du catholicisme en l'accusant d'intolérance? Ce qui rendait sur cet objet les erreurs de ce bon roi aussi fausses que coupables, c'était qu'il s'aliénait ainsi ses nouveaux et nombreux sujets catholiques, dont il lui était si nécessaire de vaincre la répugnance à se courber sous son sceptre. Enfin, par une double et curieuse inconséquence, ce roi si aveuglément dévot à l'amalgame des deux communions, le calvinisme et le luthérianisme, ne fût-il pas près de sacrifier ses sentiments religieux, en unissant par un mariage, sa famille à celle de Napoléon, et l'ambition ne les lui fit-elle pas abjurer quand sa fille embrassa le culte russe, en la plaçant sur les marches du grand empire du nord? Au reste, persécuteur avec une perfide hypocrisie, Frédéric-Guillaume III, ne fut que la caricature du très spirituel empereur

Julien.

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Puisque j'ai parlé de ce roi, pourquoi omettrais-je un autre souverain qui, grâce à son ministre Castlereagh, influa puissamment sur le sort de l'Europe.

Georges IV, né pour tous les talents et toutes les vertus, fut plongé par ses entours dans des vices sans frein et des désordres sans bornes. Les wighs, ennemis de Georges III, et Fox, ainsi que Sheridan, les encouragèrent, en opposant les mœurs

prodigues du fils à la parcimonie de son père. Mais devenu régent, il sut juger sa position, se sépara de ceux qui eussent ébranlé le trône, sans néanmoins s'arracher à la débauche, devenue chez lui une habitude. Ce qui l'y replongea, ce furent et les liens matrimoniaux qu'il brisa, et ceux qui l'unirent à une femme dépravée. En effet, il avait secrètement épousé madame Fitzherberg, femme des plus intéressantes que j'aie connues, et sincèrement estimée; mais comme elle était catholique, ce qui eut ravi la couronne au prince de Galles, ses amis nièrent cet hymen en plein parlement, et il n'osa les désavouer. On fit plus; on mit le payement de ses dettes à la condition qu'il contracterait publiquement un second mariage; et madame Fitzherberg, qui ne voulut pas acquérir un trône par une abjuration, se sacrifia noblememt; ce qui amena l'union du prince avec Caroline de Brunswick. On connaît assez les scandales de sa vie et de son procès pour ne les pas rapporter ici; mais ce que je dois remarquer, c'est qu'elle ne fut condamnée que par un bill d'attender, quoique tous les publicistes anglais, depuis un siècle, eussent avancé que tombé en désuétude, un tel acte ne se reproduirait plus dans les fastes de la jurisprudence criminelle anglaise.

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Après avoir été contraint à quitter son armée, Dumouriez, adressa de Francfort, à la Convention Nationale, la déclaration suivante :

α

Ayant appris qu'on avait élevé quelques soup«<çons contre mes intentions, d'après une préten<< due liaison qu'on suppose exister entre moi et Philippe d'Orléans, prince français, trop connu << sous le nom d'Égalité; jaloux de conserver l'estime dont je reçois journellement les preuves << les plus honorables, je m'empresse de déclarer que j'ignore s'il existe réellement une faction « d'Orléans; que je n'ai jamais eu aucune liaison << avec le prince qu'on en suppose le chef, ou qui « en est le prétexte; que je ne l'ai jamais estimé, et que, depuis l'époque funeste où il a déchiré « les liens du sang et manqué à toutes les lois « connues, en volant criminellement la mort de «l'infortuné Louis XVI, sur lequel il a prononcé <son opinion avec une impudeur atroce, mon mé

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