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que.-M. le Ministre, considérant que jusqu'au 1er novembre prochain l'École se trouvera dans un état transitoire, et désirant concilier les difficultés de cet état avec l'intérêt des études, a décidé que les cours commenceraient sans retard. Il a en même temps ajourné, jusqu'à la rentrée du mois de novembre, l'exécution de l'ordonnance royale relativement à l'inscription des élèves, six semaines avant l'ouverture des cours, et à l'examen préalable qu'ils doivent subir. En conséquence, les candidats, âgés de moins de vingt-quatre ans et bacheliers-ès-lettres, seront immédiatement admis à suivre les cours qui commenceront le 10 mai. Ils devront se présenter au secrétariat de l'École, à l'hôtel Soubise, munis de leur diplôme.

Par un arrêté récent, M. le Ministre de l'intérieur a nommé M. Lallemant, commis-d'ordre aux Archives du royaume, à l'emploi de commisarchiviste dans le même établissement, et M. Carteron, ancien élève de l'École polytechnique, à l'emploi de commis-d'ordre, en remplacement de M. Lallemant.

Cette dernière nomination, nous le disons à regret, est une violation de l'ordonnance du 5 janvier 1846, qui a réorganisé les Archives du royaume. En effet, M. Carteron, dont nous ne songeons nullement, du reste, à contester le mérite, n'appartient à aucune des catégories de personnes parmi lesquelles doivent être choisis les commis des Archives. L'article 9 de l'ordonnance du 5 janvier 1846, confirmé par l'article 19 de l'ordonnance du 31 décembre de la même année, assure la moitié des emplois de commis des Archives du royaume aux anciens élèves de l'École des Chartes, et l'autre moitié, tant aux surnuméraires ayant subi un examen préliminaire et ayant au moins deux ans de surnumérariat, qu'aux archivistes des départements ou des communes ayant trois ans d'exercice. Le sens de cet article est parfaitement clair : l'expression générique de commis comprend nécessairement le commis-d'ordre; autrement, ou le commis-d'ordre est incapable de devenir commis-archiviste, ou rien n'est plus facile que d'annihiler l'ordonnance, en faisant passer par la place de commis-d'ordre tous ceux qu'on voudra faire nommer commis - archivistes sans qu'ils soient ni anciens élèves de l'École des Chartes, ni surnuméraires, ni archivistes d'un département ou d'une commune. C'est un dilemme auquel on ne peut échapper et que nous soutenons dans l'intérêt de l'administration elle-même aussi bien que dans le nôtre; car si le commis-d'ordre peut passer commis-archiviste et qu'une personne en dehors des conditions légales puisse être nommée commis-d'ordre, à quoi servent les sages et nombreuses précautions par lesquelles l'ordonnance a voulu s'assurer que les fonctions de commis-archivistes ne seraient confiées qu'à des personnes familiarisées avec les connaissances spéciales dont un archiviste a besoin?

Nous bornons là nos réflexions, en espérant que les ordonnances du 5 janvier et du 31 décembre 1846 seront mieux comprises, lorsqu'une nouvelle occasion se présentera de les appliquer..

La société de l'École des Chartes a procédé, dans sa réunion du 24 mars, au renouvellement de son bureau et de ses commissions, qu'elle a composés de la manière suivante :

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Par un arrêté de M. le Ministre de l'instruction publique, M. Léon de Bastard de l'Estang a été nommé élève-boursier de l'École des Chartes pour l'année 1847.

- La découverte d'un de ces précieux autographes qui deviennent d'une abondance merveilleuse, a soulevé une polémique littéraire dans les journaux du mois dernier. Il s'agit d'une lettre écrite de la main de Rabelais, et appartenant à M. Feuillet de Conches. Les seules traces certaines qu'on ait conservées de l'écriture de Rabelais sont deux inscriptions latines, écrites et signées par lui sur le registre de la Faculté de médecine de Montpellier, lorsqu'il y fut reçu docteur. Or, la lettre de M. Feuillet ressemble peu par l'écriture à ce document authentique, et en diffère entièrement par la signature. Cependant, un littérateur bien connu, qui a déjà publié une édition des œuvres de Rabelais et en prépare une nouvelle, M. Paul Lacroix, signala au public (dans le Journal des Débats des 13 et 21 mars) la similitude que présente la lettre de M. Feuillet avec l'écriture d'un manuscrit de la Bibliothèque royale contenant le cinquième livre de Pantagruel, et il en conclut à la réformation de l'opinion commune qui attribuait ce cinquième livre, non pas à Rabelais, mais à quelque continuateur anonyme. M. Lacroix reconnut encore la main de Rabelais dans un autre manuscrit de la Bibliothèque renfermant une chronique des sept premières années du règne de François Ier et une collection de vers latins; enfin, dans un troisième manuscrit, où se trouvent des lettres originales, écrites en 1536 et 1537 par le cardinal Du Bellay, dont Rabelais était alors secrétaire. Malheureusement pour cette découverte, M. Paulin Paris a pleinement démontré ( Débats du 19 et du 26 mars) que le cinquième livre de Pantagruel est d'une main qui n'est pas celle de Rabelais; il l'a démontré notamment en y signalant des fautes qui n'appartiennent qu'à un copiste, par exemple tort écrit pour tard, et chacier pour chercher. C'est là un argument direct, qui prouve

la fausseté de la lettre, sans qu'il soit besoin de la voir; seulement on voit que son auteur zura pu songer, pour la fabriquer, à se servir des lettres de Du Bellay et du livre de Pantagruel. M. Paris et M. Lacroix s'accordent dans leur discussion à regarder comme falsifiées plusieurs autres lettres de Rabelais qui circulent en ce moment dans le commerce avec d'étonnants autographes d'Agnès Sorel, de Du Guesclin, de Bayard, de Triboulet; elles ont été cependant défendues (voy. le Moniteur du 26 mars), mais dans un article anonyme dont la timidité suffirait pour éveiller le soupçon.

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– Une polémique plus sérieuse que la précédente a éclaté vers la même époque au sujet de l'administration de la Bibliothèque royale et de la rédaction de ses catalogues, dont le public, ignorant les difficultés de l'entreprise, réclame l'achèvement avec impatience. Les pièces du procès sont, jusqu'à présent, les opuscules suivants : Rapport présenté à M. le Ministre de l'instruction publique sur la situation du catalogue des imprimés de la Bibliothèque royale, par M. Naudet, directeur de cet établissement (publié dans le Moniteur du 4 mars 1847). Observations sur les catalogues de la collection des estampes, par Duchesne aîné, conservateur; mars, 1847; 8 pages in-8°. État actuel des Catalogues des manuscrits de la Bibliothèque royale (1 mars 1847), par M. Champollion-Figeac; 27 pages in-8°. · La Bibliothèque du roi. Note publiée en 1839 par M. Charles Dunoyer. Nouvelle édition (publiée par M. Richard); avril 1847; 47 pages in-8°. De la Bibliothèque royale et de la nécessité de commencer, achever et publier le catalogue général des livres imprimés; par M. Paulin Paris. 58 pages in-8°.

Le 10 février dernier, M. Adrien de Longpérier, premier employé au cabinet des médailles de la Bibliothèque royale, a été nommé conservateur des antiques du Musée royal du Louvre ( division des monuments égyptiens et orientaux ).

— La société des antiquaires de Picardie décernera en juillet 1847 une médaille d'or de la valeur de 300 francs, à l'auteur de la meilleure notice sur la vie et les travaux de dom Grenier.

DES MONUMENTS

PALÉOGRAPHIQUES

CONCERNANT L'USAGE DE PRIER POUR LES MORTS.

Ce mémoire est spécialement consacré à l'étude des rouleaux que, pendant le moyen âge, les églises s'envoyaient à la mort des évêques, des abbés, et quelquefois des simples religieux. La nature du sujet m'a engagé à parler en même temps des autres monuments écrits, qui sont nés de l'usage, constamment observé dans l'Église catholique, de prier pour les défunts. Je m'occuperai donc successivement des diptyques, des nécrologes, des lettres d'association et des rouleaux des morts. J'insisterai particulièrement sur ceux-ci.

I. DES DIPTYQUES.

L'on sait que les diptyques étaient formés de deux tablettes, le plus souvent d'ivoire, qui se refermaient l'une sur l'autre. L'Église les emprunta aux Romains, qui s'en servaient pour y inscrire les noms de leurs magistrats. Elle les employa à trois usages différents : d'où la distinction en diptyques des évêques, diptyques des vivants et diptyques des morts. Sur les premiers, on mettait les noms des pontifes, principalement de ceux qui s'étaient distingués par leur sainteté (1). Ces noms se récitaient

(1) Du Cange, vo Diptycha episc. Saussay, Apparatus ad Martyr. Gall., C. VIII, p. XIX.

III. (Deuxième série.)

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au canon de la messe, avant la consécration. C'est de là que vient l'expression de canoniser, qui signifie proprement mettre sur le catalogue de ceux qu'on invoque au canon de la messe (1). Sur les diptyques des vivants, on mit les noms des dignitaires de l'Église, de l'empereur ou du roi, des bienfaiteurs vivants, des fidèles qui avaient fait une offrande (2). Les diptyques des morts recevaient les noms des bienfaiteurs défunts. On faisait la commémoration des vivants avant la consécration, celle des morts après. La manière dont elle se faisait n'est pas uniforme. Dans l'Église grecque, le diacre prenait le diptyque et le récitait à haute voix, tantôt près de l'autel, tantôt sur l'ambon. Chez les Latins, le sous-diacre le lisait à voix basse, dans certaines églises, à l'oreille du prêtre; dans d'autres, derrière l'autel. Souvent c'était le prêtre lui-même qui le récitait; quelquefois il se bornait à recommander en général ceux qui figuraient sur le diptyque exposé sur l'autel (3).

II. DES NÉCROLOGES.

Bientôt de simples tablettes furent insuffisantes pour ces différents usages. On y substitua des livres. Le diptyque des évêques devint le martyrologe; celui des morts, le nécrologe ou obituaire. Il ne fut pas d'abord désigné sous ces noms. Dans son testament, daté de l'an XXXII du roi Clotaire, Bertichran, évêque du Mans, l'appelle le Livre de vie (4). C'est aussi le nom qu'il porte dans une charte de donation faite à Saint-Denis, l'an XLIII du même règne (5). Bède le nomme le Livre des défunts ou Annale (6). Cet auteur le distingue de l'Album, sur lequel on inscrivait les bienfaiteurs encore vivants, et qui paraît ainsi avoir remplacé la deuxième espèce des diptyques (7).

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(4) a Nomen meum... in libro vitæ jubeant adscribere. » Gesta Pontif. Cenom., ap. Mabillon, Analecta, éd. in-fol., p. 263.

(5) Pro hujus meriti nomen meum in libro vitæ conscribatur. » Doublet, Hist. de l'abb. de S. Denys, l. III, ch. II, p. 653.

(6) Hist. Angl., I. IV, c. XIV.

(7) « Me defuncto... nomen meum inter vestra scribere dignemini... in cujus etiam testimonium futuræ conscriptionis... præcepisti ut in albo vestræ sanctæ congregatio

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