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teur la liste véritable qui lui a été adressée par le jury d'examen ; et lorsque, dans sa séance solennelle de 1847, l'Académie des inscriptions décernera publiquement leur diplôme aux nouveaux archivistes-paléographes, le ministre veillera, nous l'espérons, à ce que la proclamation des noms ait lieu suivant l'ordre de mérite, et non suivant l'ordre factice qu'une main inconnue y a substitué. »

Par arrêté de M. le Ministre de l'instruction publique, en date du 20 janvier dernier, ont été nommés élèves boursiers de l'École royale des Chartes pour les années 1847 et 1848, MM. :

TARDIF (Adolphe-François-Lucien), né à Coutances (Manche), en 1824. DELISLE (Léopold-Victor), né à Valognes (Manche), en 1826.

BOISSERAND DE CHASSEY (Dominique-Claude), né à Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire), en 1826.

MARTY LAVEAUX (Charles-Joseph), né à Paris, en 1823.

DURANTON (Jean-Baptiste-Alexandre-Stanislas), né à Paris, en 1822. Ont été nommés élèves boursiers de la même école, par le même arrêté, mais pour l'année 1847 seulement, MM.:

FANJOUX (George), né à Moulins, (Allier), en 1822.

HIMLY (Louis-Auguste), né à Strasbourg (Bas-Rhin), en 1823.

FRANÇOIS (Eustache-Maur), né à Laon (Aisne), en 1825.

Cet arrêté, mis en regard de l'ordonnance du 31 décembre 1846, a besoin d'un commentaire; car il ne se conforme point à l'ordonnance, mais il en prépare l'exécution, et voici comment:

L'École n'a pas actuellement d'élèves de première année ni d'élèves de troisième année; et cela tient à son ancien régime, suivant lequel le cours de première année n'avait lieu que de deux ans l'un. Au moment où la nouvelle ordonnance a été rendue, les jeunes gens qui avaient suivi le cours préparatoire professé par M. Guérard, durant l'année 1846, subissaient leur examen pour entrer en seconde année. L'École n'a donc, en ce moment, d'autres élèves que ceux qui ont été reconnus admissibles à suivre les cours de la seconde année. C'est un état transitoire, dont il faut, bon gré, mal gré, s'accommoder, et qui présente plusieurs difficultés à résoudre, notamment celle de l'attribution des bourses. S'il y avait des élèves pour chacune des trois années, ceux de la première auraient deux bourses, ceux de la seconde trois, et ceux de la troisième autant: total, huit, qui est le nombre fixé par l'ordonnance; et le roulement s'établirait comme nous l'expliquerons plus tard. Mais il n'y a d'élèves que pour une année seulement; il était donc équitable d'attribuer les huit bourses à cette seule année; d'autant plus que les candidats admis, et qui étaient entrés à l'École sous l'ancienne ordonnance, et sur la foi de ses promesses, ne trouvent pas leur compte à subir le nouveau régime. Le ministre a donc distribué les bourses comme nous venons de le dire; il en a donné cinq pour deux ans, aux cinq premiers candidats admis, et les trois autres pour un an, ou plutôt, suivant nous, pour dix mois seulement. En effet, l'année d'études ne

court plus aujourd'hui de janvier en janvier, mais de novembre en novembre. Et pourquoi le ministre n'a-t-il donné ces trois dernières bourses que pour un an? C'est évidemment afin qu'elles se trouvent disponibles, au moment où il en faudra deux pour la promotion qui entrera en première année. Ce moment sera arrivé le 2 novembre prochain, époque de la rentrée de l'École ; il faudra bien alors exécuter l'ordonnance, et donner aux deux premiers candidats inscrits pour la première année les bourses qui leur sont attribuées. Mais où les trouver, si les huit sont déjà distribuées, et pour un an au moins? Nous supposons donc que MM. Fanjoux, Himly et François ne jouiront de leur bourse que jusqu'au 1er novembre 1847. Mais l'un d'eux pourra recouvrer la sienne par le concours qui s'établira entre les élèves gratuits de la promotion dont ils font partie, deux bourses seulement, et non pas trois, étant nécessaires pour la première année.

Nous tirons encore une autre conséquence de l'arrêté du ministre, conséquence que nous signalons à M. le Directeur de l'École : c'est qu'il est impossible de recruter dès à présent, comme on aurait pû y songer, une promotion de première année, puisqu'on ne pourrait pas lui donner les deux bourses qui lui appartiennent. Une autre raison d'ailleurs nous paraît s'opposer à ce recrutement immédiat : c'est qu'il faut prévenir les candidats qu'à l'avenir ils n'entreront plus à l'École, comme naguère encore, en justifiant simplement de leur âge et de leur diplôme de bachelier. Ils seront soumis à un examen d'admission. Il est nécessaire de leur faire bien connaître cette condition nouvelle, ainsi que les matières de l'examen, et l'on trouvera juste sans doute de leur laisser quelque temps pour s'y préparer.

Si les choses se passent ainsi (et nous doutons fort qu'il en puisse être autrement), les élèves qui viennent d'entrer en seconde année entreront en troisième année au 2 novembre prochain; une promotion nouvelle entrera en même temps en première année. Par conséquent, la seconde année sera encore vacante, du moins pour les élèves inscrits pendant l'année 1847-48, et le cercle ne sera rempli qu'en 1848-49.

La loi de finances du 3 juillet 1846 porte, pour cette année, allocation d'un crédit demandé par M. le Ministre de l'instruction publique, au nom de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et destiné à rétribuer trois nouveaux auxiliaires pour les travaux de cette Académie. Le crédit récemment voté, joint à celui qui était déjà ouvert depuis quinze ans, forme une somme totale de 7,800 francs, qui, aux termes d'un arrêté notifié à l'Académie par M. le Ministre de l'instruction publique, doit être répartie entre six auxiliaires, dont la nomination appartient à l'Académie, mais qui ne peuvent être choisis par elle que parmi les anciens élèves de l'École des Chartes ayant obtenu le brevet d'archiviste-paléographe. L'arrêté du ministre statue, en outre, que l'indemnité accordée à ces auxiliaires sera de 1.500 francs pour deux d'entre eux; de 1,200 francs pour les quatre autres.

Conformément à cet arrêté, sur le rapport qui lui a été fait par M. Par

dessus, au nom d'une commission chargée d'examiner les titres des candidats, l'Académie des inscriptions et belles-lettres, dans sa séance du 15 janvier dernier, a procédé à la nomination de quatre auxiliaires, qui sont MM. de Fréville, Janin, Mévil et Duchalais.

L'Académie n'ayant conservé qu'un seul de ses anciens auxiliaires, qui est M. Teulet, une sixième place restait vacante. Il y a été pourvu dans la séance du 29 janvier, où l'Académie a fait choix de M. Bordier.

Les six auxiliaires, ainsi nommés, seront employés, quant à présent, par l'Académie, aux travaux ci-après désignés; savoir:

M. Teulet, sous la direction de M. Wailly, à la continuation du Recueil des Historiens de France.

M. Janin, sous la direction de M. Pardessus, à l'achèvement du Recueil des Ordonnances des Rois de France.

M. Mévil, sous la direction de M. Lebas, au Recueil des Historiens des Croisades.

MM. de Fréville et Duchalais, sous la direction de M. Laboulaye, à la continuation de la Table des Diplômes de Bréquigny (1). — M. Bordier est attaché provisoirement au même travail.

Une commission d'enquête a été formée par le Préfet de la Seine pour examiner le projet d'isolement de la Bibliothèque royale et la reconstruction de ce monument sur l'emplacement actuel. Les membres de cette commission sont MM. Ganneron, député, président; Lafaulotte, Sanson-Daviller, Ternaux, membres du conseil général; Halphen, Decaen, maires du 2e et du 3e arrondissement; Michel, Lebobe, Pepin-Lehalleur, Pellapra, Alary; Haudebourg, architecte. La commission ne pourra délibérer qu'au nombre de neuf membres au moins.

L'auteur du projet de la nouvelle bibliothèque est M. Visconti. Le plan, à partir du 15 février jusqu'au 15 mars, est tenu à disposition du public, à l'Hôtel de ville, bureau du domaine.

Jusqu'à présent, personne n'était admis à visiter la bibliothèque du Vatican, et encore moins à y travailler pendant la fermeture de cet établissement, qui a lieu tous les ans, depuis le 1er juin jusqu'au 30 novembre. Le pape Pie IX a ordonné qu'à l'avenir, même pendant ce temps, les savants distingués seraient admis à visiter la bibliothèque du Vatican.

M. le chevalier Jaubert, pair de France, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, professeur de persan au Collège de France et

(1) M. Pardessus, chargé jusqu'à présent de la continuation de cette table, s'étant démis de ces fonctions dans la séance du 22 janvier, l'Académie, dans la séance suivante, a nommé M. Laboulaye pour le remplacer.

de turc à l'École des langues orientales, est mort le 28 janvier dernier.

Deux autres littérateurs, qui ont servi à divers titres les études historiques, sont morts dans le mois de janvier. Nous voulons parler de MM. Théodose Burette, professeur d'histoire au collége Henri IV, et Valery, bibliothécaire du palais de Versailles. L'enseignement chaleureux et intelligent de M. Burette a laissé un souvenir durable dans l'esprit de tous ceux qui furent ses élèves. M. Valery, l'homme de France qui connaissait le mieux les bibliothèques et les musées d'Italie, après s'être employé à répandre les notions qu'il possédait sur cet objet, a terminé sa carrière par la publication d'un ouvrage dont nous rendons compte aujourd'hui même dans notre bulletin bibliographique.

Nous avons encore à enregistrer la mort de M. Chaudesaigues, récemment nommé employé à la bibliothèque Sainte-Geneviève, et, peu de jours après, par suite d'une mutation, à la bibliothèque de l'Académie de Paris. M. Avenel a été appelé à remplacer M. Chaudesaigues.

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L'académie de Dijon met au concours pour 1848 la question suivante Des institutions et des franchises provinciales en Bourgogne avant 1789. L'académie décernera une médaille d'or de 400 francs à l'auteur du mémoire qui traitera de la manière la plus satisfaisante les trois faces de cette question : les États, les Communes, le Parlement. C'est M. le comte de Montalembert, pair de France, associé de la compagnie, qui a fait les fonds de ce prix.

Les mémoires devront être accompagnés de pièces justificatives. Il faut qu'ils soient adressés au secrétariat de l'académie, avant le 1er juin 1848, terme de rigueur.

- Au moment où l'on commence à sentir le prix des documents et pièces d'archives qui peuvent contribuer à éclairer l'histoire des arts au moyen âge, nous croyons utile de reproduire une charte très-curieuse, quoique courte, qui a été publiée récemment par M. Marchegay, archiviste du département de Maine-et-Loire, dans le Bulletin de la Société d'Angers. Elle constate les avantages faits par les moines de Saint-Aubin d'Angers à un serf pratiquant la peinture et la vitrerie, qui s'offrit à faire les travaux de décoration de l'abbaye, du temps de l'abbé Girard (1080-1107). Ce qui donne une importance particulière à ce document, c'est que les arcades peintes de SaintAubin, découvertes il y a quelques années, dans un massif en maçonnerie de la préfecture de Maine-et-Loire, datent précisément de la même époque :

Quidam homo nomine Fulco, pictoris arte imbutus, venit in capitulum sancti Albini, ante Girardum abbatem et totum conventum, et ibi fecit talem convenientiam. Pinget

totum monasterium illorum et quicquid ei preceperint, et vitreas fenestras faciet. Et ibi frater eorum devenit, et insuper homo abbatis liber factus est; et abbas et monachi unum arpennum vinee dederunt ei in feuvum, et unam domum; tali pacto ut in vita sua habeat, et post mortem ejus ad sanctum redeant, nisi talem habuerit filium qui sui patris artem sciat et inde sancto Albino serviat. Huic facto interfuerunt isti laici Raginaldus Grandis, Warinus Cellerarius, Calvinus frater Roberti, Warinus Villanus, Gualterius Avis, Rainerius Gaudinus.

Dans l'un des articles de notre dernière livraison, il est dit p. 151, à propos d'une faute de date commise par Secousse, que M. Augustin Thierry semble avoir attribué cette faute à une erreur volontaire. M. A. Thierry nous a fait justement remarquer que les expressions dont il s'est servi ne sont pas si absolues, et qu'il a dit seulement que l'erreur de Secousse dépendait d'une certaine illusion sur l'étendue du pouvoir territorial des rois de France, illusion que personne ne partage plus aujourd'hui.

- M. Danjou, bibliothécaire de l'Arsenal, et M. Morelot, archiviste-paléographe, viennent d'être chargés par M. le Ministre de l'instruction publique d'une mission scientifique en Italie, dont le but est de faire des recherches sur l'histoire de la musique sacrée et populaire.

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