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sent charger sur la mer, ou havre de Lantreguer ou aillors, pour envoier querre vins et aultres [choses] necessaires pour eulx, et vendre franchement à aultres, sans que eulx ne les marchans qui achatent de eulx soient tenuz ne puissent estre compellez paier traites, gabeles, imposicions, cohuage (1), coustumes ne aultres novalitez à cause desdiz blez; et que lesdiz borgois, habitanz de la dicte ville, par lours privileges et exempcions observez par tant de temps que du contraire n'a memoire de homme, lours blez qui croissent ou Minihy de Saint-Tudgual puent charger sur mer par samblable maniere, franchement, sanz riens paier desdictes choses; et que auxi les oins, draps et autres marchandises qu'ils amainent sur la mer en lour perill, ils puent descharger en la ville de Lantreguer franchement, sanz poier aucune entrée, ne coustume, ne congié demander: pour lesquelles choses n'a gueres, en l'onour et réverence de Dieu, de monseigneur Saint-Yves, duquel le glorioux corps est enterré en ladicte yglise, lours avons donné et otroié nos lectres, mandanz et commandanz à vous et à touz autres que lesdiz évesque et autres dessus nommés, voz lessez user et joir de lour diz privileges, exempcions et libertez, sanz empeschement y mestre ; et ce nonobstant, vous, les fermiers et recevours de traittes, imposicions, yssues et autres droitures et novalitez de nostre dicte ville et port, empeschez et avez empesché, deparavant et depuis, ledict evesque et les aultres dessus nommez sur lesdictes choses, en demandant yssues et aultres redevances des blez audit évesque et auxdiz autres beneficiez; et en destorbant et empeschant lesdiz borgois et habitanz de descandre et descarcher lours vins et autres marchandises en ladicte ville; pourquoy vous mandons et commandons à chascun de vous estroitement et aux fermiers et recevours des choses dessus dictes en nostre dicte ville et port, qui sont à présant et seront on temps avenir, que lesdiz evesque, chapitre, chanoines, segrestain, chapelains, coristes, borgois et habitanz, vous lessez user et joir de lours diz privileges, exempcions, libertez et franchises, comme dit est et sanz empeschement y maestre; et si riens avez fait du contraire, que vous faciez reparer sanz delay. Et si en ce y a aucune chose contre le droit de nostre seignorie, si le nous faites savoir en quoy, afin d'en faire raeson

(1) Droit de halle ou d'entrepôt.

entre nous et eulx. Donné tesmoing nostre sael, le x jour d'aoust, l'an mille III sexante et treze.

Par monseigneur le Connestable (1).

[1.

A touz ceulx qui ces présentes lettres verront et orront, Jehan, par la grace de Dieu duc de Bretagne, conte de Montfort et de Richemond, salut. Recepv avons la suplicacion et complainte de réverent père en Dieu, nostre bien aimé et féal conseiller, l'evesque de Treguier (2), et de ses citoyens et habitanz de la cité de Lantreguier et de ses hommes habitanz de la Fougeroye et de la Ville-Blanche (3), contenant que l'eglise et le territoire dudit lieu de Lantreguier, et toute la terre dudit evesque et son menehy de Treguier, aont esté et debvent estre francs et exemptz de Olivier de Bloys (4), n'a gaires seigneur de la Roche-Deryen, et de toute la juridicion, destroit et oboissance de ladite Roche; et que, ce non obstant, ledit Olivier et ses officiers, en s'efforçant enfraindre lesdites franchises et libertez et pour ce encourant sentence d'excommunication, notoirement malediction, par l'execucion et denunciation pupliquement faites en ladite eglise par les ministres d'icelle deux fois chacun an, savoir est au commancement de caresme et au jeudi absoluz: s'efforcerent de vouloir prendre et exiger aucunes exaccions et novalitez, soubz umbre de coustumes, sur lesdiz citeyens et habitanz et leurs biens et marchandises, qui fesoint charger et descharger u havre et udit lieu de Lantreguier; et meismes de contraindre lesdiz habitanz à mener et faire aler par mer leurs vins à ladite Roche et leurs vesseaux, conbien qu'ilz fussent vuyanz, sanz nul prouffit en ce lui povoir porter à quoy ils diz evesques et ses citeyens avoint resisté et se estoint opposé telement que, sur ce, ils estoint en debat o ledit Olivier et ses officiers, et en enquestes pendans et non discutées; et que ce néantmoins, depuis le cas de felonie et crime de leze majesté que ledit Olivier a puis n'a gaires commis par trayson apansée, en la prinse qu'il a faite de nous, en alant au

(1) Le sceau manque.

(2) Jean de Bruc, évêque de 1419 à 1430. (3) Deux fiefs appartenant à l'évêque.

(4) C'est le comte de Penthièvre.

convy dudit Olivier à Chatonceux (par lequel cas ladite Roche et toutes les autres terres que ledit de Bloys tenoit et possidoit en nostredit pays et duchié de Bretaigne, sont à nous acquises et confisquées), noz officiers dudit lieu de la Roche-Deryen ont voulu prandre et lever sur les vins desdiz complaignantz deux solz et neufs deniers sur chacune tonne, et plus, de les contraindre amener leurs vins et vesseaux à ladite Roche, conbien que par déliberacion de nostre conseill, depuis lesdictes acquisicions et confiscacions, nous estanz personelement o ledit Olivier en ses prisons detenuz, feust mandé audit recepvour ou à celi ou à ceulx qui pour le temps avenir y feussent, que des vins et autres marchandises que lesdiz exposanz avoint fait ou feroient venir par ledit havre et descendre en ladite ville de Lantreguier, ils ne les contraignassent aucune chose en poyer d'entrée ne d'yssue; et si riens en avoint prins, le rendre et restituer, selonc que est plus à plain faite mencion en noz lettres sur ce donées. Et nous aont lesdiz evesque et citeyens et hommes humblement supplié que voulsissons garder et maintenir les franchises, libertez et exempcions desdiz eglise, evesque, citeyens et habitanz, et ce leur octroyer, et encore les croistre et augmenter en l'onneur de Dieu et des sains patrons de ladite eglise, monseigneur saint Tudgual et monseigneur saint Yves, parquoy ils puissent vivre en paix, prier Dieu pour nous et nous servir à leur povoir, si comme ou mieulx ils ont fait, à la recouvrance de nostre personne des mains dudit Olivier; humblement le nous requeranz, et en ce leur impartir de nostre grace remede convenable. Pourquoy est il que nous, en l'onneur de nostre Seigneur et de la benoite Vierge sa mère et desdiz sains patrons de ladite eglise, et par especial en l'onneur et reverence de monseigneur saint Yves, nostre especial intercesseur, à qui nous, estans en ladite prison, nous voasmes et par intercession duquel croions piteusement avoir obtenu nostre delivrance; meuz pour ce en bone devocion à ladite eglise et auxdiz supplianz; considéranz auxy l'ennuy, prison et detencion de corps que ledit reverent père a eu et suffert par la capcion que ledit de Bloys et ses conplices firent à sa personne là où il aloit en ambaxade, pour nostre delivrance; et meismes aianz esgard à aucunes anciennes quartes et lettres de juges apostoliques et autres, faites et impetrées en la matière de ceste supplicacion, par les prédecesseurs dudit evesque, esquelles lettres, entre autres choses, avons veu et en nostre conseill

visité que lesdiz evesque, son chapitre et college et lesdiz habitanz et citeyens, et hommes dudit evesque, desdiz lieux de la Fougeroie et de la Ville Blanche, povoint charger et fere charger, descharger et fere descharger leurs vins, blez et autres choses et marchandises oudit port et en ladite cité de Lantreguier, sans aucune coustume ou nouvalité en poyer; voulanz, pour ce et autres choses qui nous y meuvent, lesdites franchises, garder et augmenter et faire don et grace à durer en tous temps, et que pour cause de ce en soit memoire perpétuelle de noz propres science et mouvement et par le deliberacion de nostre conseill, auxdiz evesque, chappitre, college, habitanz, citeyens et à leurs successours, avons concedé et octroyé et par nos presentes octroyons et concedons, que ilz puissent et vaillent à perpétuite charger et faire charger leurs blez et autres choses en ladite cité et udit havre de Lantreguier, et ilecques descharger et faire descharger leurs vins et autres choses, tant provisions desdiz evesque, chappitre et college, que les derrées, biens et marchandises desdiz citeyens, hommes et habitanz desdiz lieux, franchement, sanz aucune coustume, entrée, yssue ou nouvalité en poyer à vous ne à queulxconques nos recepvours ou officiers. Et en cas que les vins desdiz nommez, pour empeschement de la descharge d'autres vins, iroint ou seroint menez à ladite Roche, voulons que d'ilecques ils les puissent remener par mer ou par terre franchement, comme dit est. Et touz ce avons octroyé et octroyons aux diz supplianz et exposanz, et de noz don et grace especiaulx, pour nous et nos successours à jamais. Si mandons et commandons à touz et chascun noz féaulz recepvours, officiers, hommes et subgez presenz et futurs, de noz presenz don et grace lesser user et joir paisiblement les diz evesque, chappitre, college, citeyens, hommes et habitanz, pour eulx et lours successours en perpetuité, en la manière que dit est; car ainsi nous plait et l'avons voulu et voulons, non obstant quelxcunques lettres ou ordonnances par nous et nostre conseill faites ou à faire au contraire. Et coppie de cestes vaudra garant et descharge à qui mestier en aura. En tesmoign desquelles choses, nous avons fait aposer notre scel à ces presentes en laz de saye et cire vert. Faittes et donées en nostre ville de Vennes, le jour doctobre, l'an mil quatre cens et vignt (1).

(1) Le sceau manque.

III. (Deuxième série.)

Par le Duc.

16

III.

François, par la grâce de Dieu duc de Bretaigne, conte de Montfort, de Richemond, d'Estampes et de Vertus, à touz ceulx qui ces presentes lectres verront, salut. De la part de reverend père en Dieu nostre bien amé et féal conseillier, l'evesque de Treguer (1), et des chanoines et aultres gens de l'église dudit lieu, nous a esté en supliant exposé que, combien que en ladite Eglise, antour du dimanche après le jour du Saint Sacrement, par chacun an, y a très grans pardons et indulgences, fondez, concedez et octroiez anciennement, et y a pluseurs corps et saintes reliques; auquel lieu et pour visiter ladite Eglise et les sains corps et reliques y estans, et gaigner les dites indulgences et pardons, viennent gens peregrinaument de pluseurs et divers loigntains païs et contrées, à grant nombre et multitude, tant par mer que par terre, lesqueulx y donnent, en eslargissant de leurs biens, tellement que ladite eglise est soustenue, maintenue et gouvernée en édiffice, luminaire et aultres choses necessaires à l'office divin qui chascun jour est célébré grandement et honnorablement en icelle; et que les pélerins allans et venans audit pardon et aux autres semblables lieux saints, doivent par bonne raison et équité estre maintenuz et gardés en la seurté, protection et sauvegarde des princes et seigneurs des lieux en quelz païs ils vont, tellement que homme ne leur doit donner moleste, destourbier ne empeschement, en corps ne en biens, durant le temps de leur pélerinage, par mer ou par terre; et que, au derrain pardon dudit lieu, comme pluseurs pélerins venoint des parties de Normandie et Saint-Malo, à grand multitude par mer, certains Angleis en ont prins grant nombre avec leurs provisions et navires et les ont menés ès parties d'Angleterre et mis a rencon (ce que oncques mais n'estoit avenu), eu très grand grieff, préjudice et dommange de ladite eglise et de tout nostre païs; disans iceulx Anglois avoir fait ladite prinse pourceque, ès temps passez, ils souloint venir audit pardon sans aucun destourbier, et que à present ilz n'osent y venir pourceque, effoiz qu'ils viennent sans nostre congié, ilz sont prins et détenuz prisonniers, et que partant ilz ne sont pas tenuz garder ni observer les pri

(1) Jean de Coat-Kiz, évêque de 1453 à 1464.

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