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Nimes pour commercer; faculté leur est accordée de tenir un banc pour le change. Lib. jur. Fol. 434, vo (1).

Archives de Venise.

Les Libri Pactorum, un des principaux recueils originaux des archives, renferment les traités relatifs à la croisade de Constantinople, intitulés ainsi dans l'index: 1201. Pactum domini Balduini comitis Flandrensis et aliorum baronum, factum cum domino Henrico Dandolo, duce Venetiarum, ad recuperandam terram sanctam Hierusalem, cum principibus baronibus, comitibus B. Flandrensi, L. Blesensi et Claromonti, baronibus Francigenis; de classe accomodanda, de peregrinis Germanis et Gallis; de comeatu atque cibariis, de navibus pro exercitu et armorum copiis ad orientalem plagam transeundis et, ut vulgo aiunt, de passagio. Libr. Pact. I fol., 91 et suiv. Une seconde transcription s'en trouve au Libr. II, fol. 128.-1204. Ordinamentum de captione Constantinopolis factum per D. Henricum Dandulum, ducem Venetiarum et per barones Franciæ, cum illustrissimis principibus B. Montis ferrati marchione, et B. comite Flandriæ et Hannoniæ, L. comite Blesiæ et Claromontis et H. Sancti Pauli. Libr. Pact. I, fol. 151, et libr. II, fol. 130. Ces traités célèbres ont été publiés par Muratori, dans ses additions à la chronique d'André Dandolo d'après le manuscrit de la bibliothèque ambroisienne de Milan. Script. rer. italic., tom. XII, col. 323-326.

Le suivant nous paraît inédit : 1217. Confirmatio pactionis et societatis factæ a domino Petro imperatore et Yolente imperatrice Constantinopolis, domino Petro Ziani, duci Venetiarum, de societate observanda et conventionibus pactis cum comite Flandriæ, marchione Montisferati et Francigenis. Libr. Pact. 11, fol. 168.

Le treizième registre de la série des Commémoriaux renferme au folio 103 deux lettres de Philippe VI, roi de France (13281350), adressées à François Dandolo, doge de Venise (1328-1339), écrites de Paris le 11 novembre, sans date de l'année. Le roi ayant l'intention de faire le saint voyage d'outre-mer et se fiant plus au bon sens et bon avis des Vénitiens que de tous autres,

(1) Cette ordonnance n'a pas été connue de l'historien de Nîmes, mais la plupart de ses dispositions se retrouvent dans le privilége royal de 1278 que Philippe le Hardi avait accordé aux marchands italiens désireux de s'établir à Nîmes, et qui se trouve dans la collection du Louvre, t. IV, p. 668. Cf. Ménard, Hist. de Nîmes, in-4°, t. I, p. 361. Paris, 1750.

prie le doge de lui envoyer quelques gens capables de i eciairer sur le nombre de navires nécessaires pour la traversée, le prix des nolis, etc.

Il ne peut être hors de propos de rappeler ici les pièces concernant Venise qui se trouvent ou se trouvaient dans le trésor des Chartes à Paris. Ces pièces ne sont qu'au nombre de quatre pour les temps antérieurs au seizième siècle.-1237. Lettre du doge Jacques Tiepolo au roi Louis IX, accréditant auprès de ce prince l'évêque Simon Bon, pour traiter des affaires de Constantinople. Ancienne layette de Venise, ensuite carton J. 494 no 1. Cette pièce manque depuis très-longtemps aux archives, et n'a pu être publiée par Du Cange dans son Histoire de Constantinople sous les empereurs françois. In-fol. Paris, 1657.-1306. Traité de Charles, fils du roi de France, comte de Valois, d'Alençon, de Chartres et d'Anjou, avec le doge Pierre Gradenigo et la république de Venise, contre Andronic Paléologue, pour le recouvrement de l'empire de Constantinople. Original scellé d'une bulle d'or, coté J. 494, n° 2, et déposé dans l'armoire de fer. Du Cange a publié la lettre de crédit remise à Thibaud de Cépoy et Pierre le Riche, envoyés auprès du doge par Charles de Valois, et divers documents relatifs à cette alliance, d'après les registres du trésor et les layettes de Sicile et de Valois (Hist. de Constantin., p. 56 et suiv.; édit. Buchon, 1826, p. 346 et suiv.), mais non le texte du traité. Ce document, qui se retrouve transcrit dans le registre IIIe des pactes de la république, folio 8, a été analysé par Antoine Marin. Storia del comm. de' Veneziani, tom. V, p. 286288. — 1307, onze des cal. de novembre, année 111a du règne. Lettre originale du pape Clément V à Philippe, roi de France. « Vous savez, dit le souverain pontife au roi, que sur la demande du doge de Venise nous avons récemment écrit à votre frère « Charles pour l'engager à confirmer par son serment, avant les «< calendes de février prochain, le traité conclu en son nom avec « la république de Venise pour le recouvrement de l'empire de Constantinople. Vous n'avez pu oublier ni ce que vous nous avez « dit récemment à Poitiers sur cette affaire de Romanie, en présence de votre frère Louis, ni votre promesse de nous envoyer « des ambassadeurs pour traiter plus au long de ces projets. Depuis lors cependant nous n'entendons plus parler de rien : aussi croyons-nous nécessaire de vous rappeler ces circonstances importantes. » J. 703, no 174. — 1309, 10 septembre, 7° indiction. III. (Deuxième série.)

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Lettre originale de Pierre Gradenigo, doge de Venise, au pape Clément V, priant le pontife d'assigner un dernier délai au comte Charles, pour confirmer par son serment le traité arrêté avec ses ambassadeurs en 1306. J. 494, no 2 bis.

Ces documents nous ont un peu éloignés du midi de la France et de son commerce; un traité entre les Vénitiens, les Marseillais et les envoyés de Charles de Valois, conclu à Saint-Jean d'Acre, puis ratifié à Venise en 1259, nous y ramène. Il se trouve dans le registre dit Pacta Ferrariæ, folio 60, et porte ce titre dans l'index Instrumentum Domini Rainerii Geno, ducis, et communis Veneciarum, ratificationis pacti cum consule Massiliensium in Accone et cum oratoribus Caroli filii regis Franciæ, olim factum per ducem Venetiarum, Dominum Laurentium Theupulo.

Les archives de Marseille ne possédaient déjà plus au dixseptième siècle la copie de ce traité, puisque Ruffy n'en parle pas (1).

Dans le volume II des Commémoriaux j'ai remarqué :

1317. Écrits divers et originaux sur un projet de traité entre les Marseillais et les Vénitiens, intitulés: Exemplum scripture in materia concordii faciendi inter Massilienses et Venetos. Folio 17.

1319. Production et dépositions des témoins d'un navire marseillais pillé par les galères vénitiennes, comme il naviguait des côtes d'Arménie vers la Romanie. Fol. 55.

1321. Composition entre un envoyé de la république de Venise et le conseil de la ville de Marseille, au sujet de réclamations élevées par les Marseillais. Fol. 98. Fol. 103.

1324. Pierre de Quatre-Langues, citoyen de Marseille, donne quittance de l'indemnité qu'il a reçue, en compensation des pertes à lui occasionnées par divers marchands de Venise, de Sicile et de Majorque, sur les côtes d'Arménie. Fol. 147.

Le volume VI de la même série renferme plusieurs titres relatifs aux réclamations d'un riche marchand de Narbonne, nommé Raymond Seraller ou Sareller, qui avait été lésé dans son commerce d'Orient par le fait d'autres marchands sujets de la seigneurie de Venise. Les dommages éprouvés par Seraller devaient être considérables et son crédit assez grand, puisqu'il intéressa à sa plainte la cour de Rome et le roi de France. Voici l'énumération de ces titres.

(1) Hist. de la ville de Marseille, 2 vol. in fo. Marseille, 1696. Cf. tom. 1, liv. V, chap. IV, p. 150-151.

1355, 9 mars, à Chio. Déposition et protestation de Jean Tascher, neveu et agent de R. Seraller, marchand de Narbonne, devant le podestà de Chio, constatant les faits suivants : « Au mois de février dernier, Jean Tascher avait chargé à Rhodes, pour le compte de son oncle, et sur un panfle venu de Messine, une certaine quantité de draps et de marchandises qu'il voulait aller vendre à Constantinople ou à Péra. Mais à peine arrivé à l'entrée de la mer de Romanie, in buccam Romanie, au lieu dit Tour de l'Arménien, Turris Erminii, îl fut attaqué par trois galères vénitiennes, dont les hommes enlevèrent son argent, ses vêtements et sa cargaison, consistant en draps ordinaires, toiles de Reims (tela de Rens), draps blancs de Valence, draps écarlates, draps de Louviers (Lovers), etc., toutes choses inscrites, comme d'usage, sur le registre du panfle par l'écrivain du navire, et dont la perte lui occasionnait un dommage positif de 6,000 florins d'or, sans compter le bénéfice sur la valeur des draps qu'il aurait pu vendre. Tascher, n'ayant pas de notaire à son bord, a fait dresser immédiatement une protestation par l'écrivain, en langue sicilienne, et il vient à Chio (le port le plus voisin sans doute de la Tour de l'Arménien, où il avait été assailli), pour établir plus régulièrement sa requête en dommages et demander à la cour du podestà de vouloir bien ouïr les témoins qu'il produit. » A la suite de ce préambule viennent les dépositions, qui confirment les faits sus-énoncés. Commem. VI. Fol. 53.-Secousse a publié une lettre du roi Jean, adressée vers l'année 1355 à Louis, roi de Sicile, dans l'intérêt d'un autre marchand de Narbonne, nommé Guillaume Pellicier, dont l'agent avait été dévalisé par des Siciliens, non loin de Reggio, comme il se rendait de Famagouste en France, avec un chargement d'épiceries et autres marchandises. Le roi invite le prince de Sicile à faire rendre justice à Guillaume Pellicier, sans quoi il serait obligé de délivrer des lettres de marque au plaignant, pour qu'il s'indemnisat lui-même sur les Siciliens. Ordonnanc. des Rois de France, tom. IV, p. 425 (1).

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1357, 12 avril, à Montpellier. Raymond Seraller, de Narbonne, marchand habitant à Montpellier et bourgeois du roi

(1) Les demandes de lettres de marque s'adressaient à la cour du parlement et se poursuivaient suivant une procédure particulière. Ordonn., t. III, p. 238, t. IV, p. 424. Olim., tom. IV, p. 345, xc; p. 1181, LXXXII.

de Chypre, approuve devant les juges du petit sceau de Montpellier, les plaintes et les réclamations faites dans les cours de Rhodes et de Chio, en Romanie, par Jean Ode et Jean Tascher, ses facteurs et agents. Fol. 49.

1359. Le pape Innocent VI écrit au doge de Venise en faveur de Seraller, pour obtenir justice du maître des navires qui l'avaient pillé. Dans le nombre des capitaines de galère coupables de cette agression, était un Laurent Celsi, nom du sénateur vénitien élevé au trône ducal en 1361. Fol. 52, v°.

Seraller mourut sans avoir obtenu satisfaction de la république de Venise; mais ses héritiers n'abandonnèrent pas leurs droits, et portant avec plus d'instances leurs plaintes au roi de France, ils en obtinrent des lettres de marque pour courir sur les navires de la seigneurie. Les choses s'aggravèrent sans doute par ce mode de représailles individuelles que tolérait le droit international du moyen âge; et il ne fallut rien moins, pour obtenir la suspension des lettres de marque, que l'envoi d'une ambassade expresse du sénat de Venise, appuyée de l'intervention de Philippe de Maizières, en qui le roi Charles V avait grand amour et confiance (1). Le VIII registre des Commémoriaux fournit deux documents assez intéressants à ce sujet :

Le 1er mars 1376, Philippe de Maizières, qui prend le seul titre de chancelier de Chypre, écrit de Paris à André Contarini, doge de Venise, pour lui annoncer le bon accueil que Jean Contarini, son ambassadeur, a trouvé auprès du roi de France. Maizières fait l'éloge des qualités de l'envoyé choisi par le doge ; il loue la manière tout à fait convenable dont il s'est acquitté de sa mission; il annonce que le roi a bien voulu arrêter les représailles, malgré les réclamations des innombrables héritiers (heredes qui sunt mulli et multi) de Raymond Seraller, et donne l'espérance au doge qu'à la fin du délai de cinq ans, pour lequel la suspension des lettres de marque est arrêtée, le roi en accordera le renouvellement. Commem. VIII, fol. 14 v°. Philippe de Maizières jouissait de la plus grande considération en France, comme à Venise. Durant son séjour en cette ville dans l'année 1365, lors des préparatifs de l'expédition projetée contre Alexandrie par Pierre de Lusignan, au milieu des difficultés que les marchands

(1) Voy. les Nouvelles recherches sur le véritable auteur du Songe du Vergier, par M. P. Paris, in-4°, 1842, p. 46-52 et suiv.

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