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P. VIRGILII

GEORGICON,

LIBER PRIM U S.

QUID

UID faciat lætas segetes, quo sidere terram Vertere, Mæcenas, ulmisque adjungere vites Conveniat ; quæ cura boum, qui cultus habendo Sit pecori, atque apibus quanta experientia parcis, Hinc canere incipiam. Vos, ô clarissima mundi Lumina, labentem cœlo quæ ducitis annum ; Liber & alma Ceres, vestro si munere tellus Chaoniam pingui glandem mutavit aristâ, Poculaque inventis Acheloïa miscuit uvis ; Et vos, agrestum præsentia numina, Fauni, Ferte simul, Faunique, pedem, Dryadesque Puellæ; Munera vestra cano: Tuque ô, cui prima frementem Fudit equum magno tellus percussa tridenti,

LES GÉORGIQUES,

JE

LIVRE PREMIER.

E chante des moissons les jours & les travaux (a), L'art d'élever la vigne, & le soin des troupeaux, L'origine, les mœurs, les combats des abeilles ; Mécène, apprends de moi nos champêtres merveilles.

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Astres, feux immortels, dont les rayons brillans Marquent l'ordre certain des saisons & des ans; Cérès, à qui la terre à jamais doit l'hommage De ses épis dorés, vainqueurs du gland sauvage; Bacchus, dont la liqueur teint le crystal des eaux; Faunes, Divinités qu'adorent les hameaux, Vous, Nymphes des forêts, troupe aux arbres fidelle, J'entre dans la carrière, & ma voix vous appelle '.

Terrible Dieu des mers, qui d'un coup de trident Fis jadis sous tes pas naître un coursier ardent 2;

(a) "pya ży nμipar, les Travaux & les Jours. Ces deux mots forment le titre des Géorgiques d'Hésiode, & rendent parfaitement le sens du premier vers de Virgile.

Neptune ; & cultor nemorum, cui pinguia Cææ
Ter centum nivei tondent dumeta juvenci;
Ipse nemus linquens patrium, sa ltusque Lycæi,
Pan ovium custos, tua si tibi Mænala curæ,
Adsis, ô Tegæe, favens; oleæque Minerva
Inventrix; uncique Puer monstrator aratri;
Et teneram ab radice ferens, Sylvane, cupressum;
Dique, Deæque omnes, studium quibus arva tueri
Quique novas alitis non ullo semine fruges,
Quique satis largum coelo demittitis imbrem.

Tuque adeo, quem mox quæ sint habitura Deorum Concilia incertum est, urbesne invisere, Cæsar, Terrarumque velis curam, curam, & te maximus orbis Auctorem frugum, tempestatumque potentem Accipiat, cingens maternâ tempora myrto; An Deus immensi venias maris, ac tua nautæ Numina sola colant, tibi serviat ultima Thule, Teque sibi generum Thetis emat omnibus undis; Anne novum tardis sidus te mensibus addas, Quâ locus Erigonem inter Chelasque sequentes Panditur; ipse tibi jam brachia contrahit ardens Scorpius, & cocli justâ plus parte relinquit :

Pallas, par qui l'olive aux humains fut montrée;
Vous habitans des bois d'une riche contrée,
Digne fils de Cyrène 3, & toi chef des pasteurs,

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Pan 4, dont l'heureux Menale éprouve les faveurs, Sylvain, qui du cyprès chéris tant le feuillage; Divin mortel, enfant 7, dont le soc fut l'ouvrage; Vous tous sur nos sillons qui veillez à la fois, Déesses, Dieux des champs, des côteaux & des bois, Vous qui formez les fruits dans le sein de la terre, Vous qui versez les eaux des voûtes du tonnerre, Tournez sur mes essais vos regards bienfaisans; Conduisez mes accords, je chante vos présens.

César, jeune héros, fils des Dieux, né pour l'être, Quel rang t'est préparé dans la cour de leur maître ? Seras-tu, le front ceint du myrte maternel,

Des champs & des cités l'arbitre paternel,
Ou fixé par Thétis au sein des mers profondes,
Recevras-tu sa fille & l'empire des ondes?
Peut-être environné d'un éclat radieux,
Iras-tu, nouvel astre, illuminer les Cieux.
Le soleil te verra dans le cours qu'il embrasse,
Marquer un mois d'été sur le cercle qu'il trace,
Et les signes déja se resserrant pour toi,
Sur le trône des airs ont proclamé leur Roi.

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Quidquid eris (nam te nec sperent Tartara regem,

Nec tibi regnandi veniat tam dira cupido,
Quamvis Elysios miretur Græcia campos,

Nec repetita sequi curet Proserpina matrem),
Da facilem cursum, atque audacibus annue coeptis;
Ignarosque viæ mecum miseratus agrestes,
Ingredere, & votis jam nunc assuesce vocari.

Vere novo, gelidus canis cùm montibus humor Liquitur, & zephyro putris se gleba resolvit, Depresso incipiat jam tum mihi taurus aratro Ingemere, & sulco attritus splendescere vomer. Illa seges demùm votis respondet avari Agricolæ, bis quæ solem, bis frigora sensit; Illius immensæ ruperunt horrea messes.

At priùs ignotum ferro quàm scindimus æquor, Ventos & varium coeli prædiscere morem Cura sit, ac patrios cultusque habitusque locorum Et quid quæque ferat regio, & quid quæque recuset. Hic segetes, illic veniunt feliciùs uvæ;

Arborei fœtus alibi, atque injussa virescunt

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Gramina : nonne vides croceos ut Tmolus odores,

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