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Prince sut faire valoir un moïen si spécieux; son adresse et son ambition lui forment en peu de temps une Armée; il s'empare d'Orléans plusieurs villes considérables se déclarent en sa faveur, il livre le Hâvre aux Anglais pour 1563. acheter leur secours. Le roi de Navarre meurt

à Rouen, pris et saccagé par les Catholiques. Les deux Partis font venir des troupes allemandes; les Armées combattent à Dreux, le Prince de Condé est pris, le Duc de Guise le traite avec la plus grande générosité; ils couchent dans le même lit, traitement en usage alors; la paix se fait, et ne fut pas de longue durée. Éléonore de Roye, Princesse de Condé, 1564. meurt le 23 juillet. Le Prince épousa dans la 1567. suite, en secondes noces, Françoise d'Orléans

Rothelin. La seconde guerre civile se déclare. Le Prince de Condé entreprend d'enlever le Roi à Meaux ; maître de sa personne, il le devenait du Gouvernement : ce projet n'a point de succès. Bataille de Saint-Denis, dont l'événement fut fort douteux, quoique l'Armée opposée au Prince de Condé fût trois fois plus forte que la sienne. Seconde paix, avantageuse pour les Calvinistes. La Reine, pour en assurer la duréé, veut faire arrêter le Prince de Condé, qu'elle regardait, avec raison, comme le Chef de la Faction. Cette entreprise manque

par la retraite du Prince à la Rochelle, et devient le signal d'une troisième guerre civile. 1569. Les Huguenots, soutenus par les Allemands. et les Anglais, reprennent les armes. Bataille de Jarnac; le Prince de Condé, après avoir combattu long-temps avec deux blessures affaibli par la quantité de sang qu'il perdait, descend de cheval au pied d'un arbre. On le désarme pour le panser; il venait de se rendre à ses ennemis.... En cet état, un monstre, nommé Montesquiou, ose l'assassiner d'un coup de pistolet. Le génie et la valeur de ce Prince méritaient sans doute une mort moins funeste. On ne peut s'empêcher de regretter qu'il n'ait fait qu'un usage condamnable des grands talens qu'il avait reçus de la nature; inais ne peut-on pas en accuser, avec raison, le malheur des temps plus que son coeur? Un Prince du Sang de France est trop intimement lié par son existence et son intérêt personnel à la majesté du Trône, pour pouvoir être jamais soupçonné de chercher à l'ébranler (1); mais il peut se tromper dans les moyens qu'i se croit forcé de prendre pour en soutenir ou

(1) Le duc d'Orléans a donné en 1789 la pre uve da contraire, et a fini par l'échafaud, qui devait ête (Note de l'Éditeur.)

son partage.

relever l'éclat, et les erreurs des Grands font quelquefois le malheur public.

HENRI I, deuxième Prince de Condé, devient à dix-sept ans le chef de sa branche; il ne succède point au titre de Chef du parti Huguenot qui passa à son cousin-germain et à son aîné le Prince de Béarn (depuis, HENRI IV). Il paraît que la plus étroite amitié unissait ces deux Princes. Ils arrivèrent ensemble à la Cour 1572. le 17 doût; on délibère s'ils ne seront point compris, peu de jours après, dans l'affreux massacre de la Saint-Barthélemy: on ne les en excepte qu'en les forçant à opter entre la Religion catholique ou la mort. Le Prince de Condé, malgré son âge tendre, paraît d'abord inflexible; il cède cependant, ainsi que le prince de Béarn: ces conversions arrachées ne durèrent pas long-temps. La même année, le Prince de Condé épouse Marie de Clèves, qui mourut sans postérité quelques années 1574. après. Aussitôt après la mort de Charles IX, le Prince de Condé reprend la religion de ses pères, et le Prince de Béarn ne tarde pas à suivre son exemple : ils sont excommuniés par le pape Sixte V. Le Parlement de Paris fit les plus grandes remontrances à ce sujet; il y eut même un avis pour faire brûler la Bulle par la main du bourreau. Les deux Princes en appe

1585.

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lèrent à un concile. Le Prince de Condé se 1586. remarie avec Charlotte de la Trémoille. Ba- 1587. taille de Coutras : le prince de Condé s'y conduit en bon cadet de Henri IV, ainsi qu'il le lui avait promis avant la bataille. Ce Prince meurt à Saint-Jean-d'Angely, le 5 mars, lais- 1588. sant sa femme enceinte ; elle accoucha le premier septembre de la même année de Henri II, troisième Prince de Condé. Cette Princesse fut vivement soupçonnée d'avoir empoisonné son mari, mais il n'en existe aucune preuve; il y a même un arrêt du Parlement qui la justifie pleinement. On s'est plu à répandre de faux bruits sur la légitimité de la naissance de Henri II, Prince de Condé, en publiant qu'il était né treize mois après la mort de son père. Toutes les histoires dignes de foi s'accordent sur les époques que je viens de citer; et les recherches du père Griffet, imprimées il y a quelques années, ne laissent aucun doute sur l'atrocité d'une pareille calomnie.

La vie de Henri I, aussi courte que celle du Prince Louis, fut moins semée d'événemens; moins ambitieux que son père, sa religion, plus que son penchant, le fit tomber dans les mêmes erreurs. Son extrême valeur, ses grandes qualités eussent été plus connues et plus célébrées par l'Histoire, si la vérité, son

seul guide, ne la forçait pas de nous montrer toujours ce Prince dans les événemens et dans les dangers, à côté du prince de Béarn; mais s'il est moins brillant de n'occuper que la seconde place, il est toujours beau de ne perdre quelqu'éclat qu'à l'ombre des vertus et des lauriers de HENRI IV,

HENRI II, troisième Prince de Condé 1609. épousa Charlotte - Marguerite de Montmo¬ rency. La même année, l'amour de Henri IV pour cette Princesse, forçe le Prince à se retirer avec elle à Bruxelles ; il revient à la Cour après la mort de ce monarque, et s'en retire 1613, une seconde fois par mécontentement; il y fut ramené la même année par le traité de SainteMenehould, qui accordait aux mécontens à 1615. peu près ce qu'ils voulaient. Deux ans après, les débats entre la Cour et le Parlement, et la trop grande puissance du Maréchal d'Ancre, le déterminent à se retirer encore de la Cour, Les Protestans se déclarent pour lui; il publie un manifeste; la guerre civile s'appaise par une 1616. paix trompeuse. Le Prince revient à la Cour; 'il est arrêté au milieu du Louvre par Themines. Luynes, favori de Louis XIII, lui procure sa liberté pour s'en faire un appui : co Prince, depuis lors, n'entra plus dans aucun parti contre le Roi,

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