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l'authenticité du Manuscrit, et supposer qu'on ne l'attribue à l'un des Descendans du Grand-Condé, que pour exciter l'intérêt ou la curiosité du Public.

POUR prévenir tout doute, ou toute objection à cet égard, nous pouvons assurer qu'il existe entre les mains de la même personne, deux Manuscrits de cet Ouvrage, l'un autographe, entièrement écrit de la main de l'Auteur (1); l'autre copié sur celui-ci, avec les corrections de sa propre main. L'on peut ajouter encore que la même personne possède aussi des Correspondances du même Auteur, signées de lui, et apostillées de la main de Louis XV. Ainsi nul doute sur l'authenticité du Manuscrit.

A juger d'après la Minute originale, cet Ouvrage paraît avoir été composé

(1) Les personnes qui desirent voir ce Manuscrit pourront s'adresser à M. Léopold Collin.

depuis environ quarante ans, et nous présumons, avec beaucoup de vraisemblance, que ce Manuscrit est celui cité plusieurs fois sans désignation d'Auteur, dans l'Histoire du Grand-Condé, par Désormeaux, parce que tous les autres Manuscrits n'y sont cités qu'avec les noms de leurs Auteurs.

Nous ne nous sommes permis d'altérer en rien cet Ouvrage intéressant; nous nous sommes bornés seulement à retrancher deux ou trois phrases au plus, parce qu'elles nous ont paru superflues; nous avons, de même, rectifié quelques expressions, en très-petit nombre, parce qu'elles nous paraissaient impropres ou vicieuses, ou parce que l'Auteur avait noté lui-même en marge le changement à faire. D'ailleurs, il nous a paru qu'il avait corrigé long-temps, et avec le plus grand soin son Ouvrage; ce qui nous a dispensés d'y faire d'autres corrections.

INTRODUCTION.

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Du mariage de Charles DE BOURBON, Duc 1515. de Vendôme, Prince du Sang, avec Françoise d'Alençon, naquit à Vendôme, le 7 mai 1530, 1530. Louis de Bourbon, premier Prince de Condé frère puiné d'Antoine de Bourbon, Roi de Navarre, issu de la même alliance, Prince moins digne d'avoir donné le jour à HENRI IV que ne l'eût été Louis de Bourbon, que l'ordre de la nature fit son cadet, et que ses grandes qualités placent dans celui des Événemens bien avant son Aîné. Ce Prince épousa en 1551, 1551. Eléonore de Roye, dont il eut le 29 décembre 1552. 1552 Henri I, Prince de Condé.

A l'avènement de François II au Trône, trois 1559. factions divisaient la Cour, celle des Princes du Sang, Antoine'et Louis de Bourbon, celle des Guise, et celle des Montmorency. La Reine Catherine de Médicis se déclaré pour les Guise. Le Prince de Condé, mécontent depuis longtemps de ne pas avoir dans les affaires la part qu'il croïait due à sa naissance, indigné de la préférence que la Reine donne à

1560.

des étrangers, se livre à l'impulsion de son génie vif et entreprenant, se lie avec Coligny et d'Andelot, partisans déclarés du Calvinisme que le Prince professait aussi; première source des troubles de la France dans les règnes suivans, et des égaremens des Princes de la Maison de Condé, à qui il ne manquait, peut-être, que d'être moins grands, pour se conduire avec plus de modération.

DE-LA, la Conjuration d'Amboise, pour s'emparer de la personne du Roi, se délivrer du joug des Guise, arracher un Edit pour la liberté de conscience, et mettre toute l'autorité dans les mains du Prince de Conde; le secret est trahi; le Prince, l'ame de la conjuration, en attend l'effet à la Cour; il est arrêté sur des soupçons, sans pouvoir être convaincu ; il se justifie en plein Conseil avec la plus grande éloquence, on le remet en liberté : son génie ardent et ambitieux le décide à former une nouvelle conjuration moins fameuse que la première, avec aussi peu de succès, et dont il ne fut pas plus convaincu.

FRANÇOIS II le mande aux États-Généraux d'Orléans, ainsi que le Roi de Navarre, en leur promettant toute sûreté. A peine y arri

vent-ils, qu'ils sont arrêtés, et le Prince de Condé mis en prison. On nomine des Commissaires pour instruire son procès; il refuse de leur répondre, et demande à être jugé, selon son droit, par la cour des Pairs. Sans avoir égard à sa juste réclamation, on prononce son Arrêt de mort; le Roi tombe malade et meurt. Alors les affaires du Prince de Condé changent de face; il ne dût la vie et la liberté qu'à la politique de la Reine régente, qui ne voulait pas anéantir un Parti, dans la crainte de donner trop de puissance à l'autre. En conséquence, elle réconcilie, en apparence, les Princes du Sang et les Guise; mais ils gardent dans le fond de leur coeur cette sanglante haine, qu'une contrainte momentanée ne fit bientôt éclater qu'avec plus de rage et d'acharnement. Le Connétable de Montmorency, par les intrigues de la Reine-mère, s'unit au Duc de Guise et au Maréchal de Saint-André. Le 1561. Roi de Navarre, par des vues d'intérêt, embrasse le parti Catholique, et laisse, par cette conduite, le Prince de Condé seul chef du parti Huguenot. La Reine, effraïée de la puis- 1562. sance de ce même Parti qu'elle venait d'élever, voulant toujours balancer les factions l'une par l'autre, sollicite le Prince de Condé de venir tirer le Roi des mains du Triumvirat. Le

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