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PARIS, IMPRIMERIE DE DECOURCHANT, RUE D'ERFURTH, N° 1, PRÈS DE L'ABBAYE.

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A PARIS,

Chez les Libraires-Editeurs

LECOINTE ET POUGIN,

49, quai des Augustins.

DIDIER, LIBRAIRE,

47, quai des Augustins.

1834

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Mirabeau avait proposé un projet sur les finances, qui semblait donner quelque latitude aux ministres, en attendant la constitution. Ses adversaires le combattirent vivement; ils croyaient que Mirabeau aspirait au ministère. M. Lanjuinais proposa le décret suivant : « Les représentans de la nation ne » pourront, pendant la législature dont ils seront membres, ni > pendant les trois années suivantes, obtenir du pouvoir exécutif » aucune place, pension, avancement, grâces, etc.>>

Blin proposa un amendement ainsi conçu :

«Aucun membre de l'assemblée ne pourra dorénavant passer › au ministère, pendant toute la durée de la session.»> Mirabeau idit:

Messieurs, la question que l'on vous propose est un problème à résoudre. Il ne s'agit que de faire-disparaître l'inconnue, et le problème est résolu.

Je ne puis croire que l'auteur de la motion veuille sérieusement faire décider que l'élite de la nation ne peut pas renfermer un bon ministre; que la confiance accordée par la nation à un citoyen doit être un titre d'exclusion à la confiance du monarque; que le roi, qui, dans des momens difficiles, est venu demander des conseils aux représentans de la grande famille, ne puisse prendre le conseil de tel de ces représentans qu'il voudra choisir; qu'en déclarant que tous les citoyens ont une égale aptitude à tous les emplois, sans autre distinction que celle des vertus et des talens, il faille excepter de cette aptitude et de cette égalité de droits les douze cents députés honorés du suffrage d'un grand peuple; que l'Assemblée nationale et le ministre doivent être tellement divisés, tellement opposés l'un à l'autre, qu'il faille écarter tous les moyens qui pourraient établir plus d'intimité, plus de confiance, plus d'unité dans les desseins et dans les démarches.

Non, messieurs, je ne crois pas que tel soit l'objet de la motion, parce qu'il ne sera jamais en mon pouvoir de croire une chose absurde.

Je ne puis non plus imaginer qu'un des moyens de salut public parmi nos voisins ne puisse être qu'une source de maux parmi nous; que nous ne puissions profiter des mêmes avantages que les communes anglaises retirent de la présence de leurs ministres; que cette présence ne fût parmi nous qu'un instrument de corruption ou une source de défiance, tandis qu'elle permet au parlement d'Angleterre de connaître à chaque instant les desseins de la cour, de faire rendre compte aux agens de l'autorité, de les surveiller, de les instruire, de comparer les moyens avec les projets,

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