Un collaborateur de Mirabeau: documents inédits

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Sandoz et Fischbacher, 1874 - 171 Seiten
 

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Seite 151 - Il n'est aucune partie du sol, aucune production spontanée de la terre qu'un homme ait pu s'approprier à l'exclusion d'un autre homme. Ce n'est que sur son propre individu, ce n'est que sur le travail de ses mains, sur la cabane qu'il a construite, sur l'animal qu'il a abattu, sur le terrain qu'il a cultivé, ou plutôt sur la culture même et sur son produit, que l'homme de la nature peut avoir un vrai privilége.
Seite 152 - Il me semble , messieurs , qu'il n'ya pas moins de différence entre le droit qu'a tout homme, de disposer de sa fortune pendant sa vie et celui d'en disposer après sa mort , qu'il n'y en a entre la. vie et la mort même. Cet abîme ouvert par la nature sous les pas de l'homme engloutit également ses droits avec lui, de maniere qu'à cet égard, être mort ou n'avoir jamais vécu, c'est la même chose.
Seite 152 - Nous pouvons donc regarder le droit de propriété, tel que nous l'exerçons, comme une création sociale. Les lois ne protègent pas, ne maintiennent pas seulement la propriété ; elles la...
Seite 153 - Quand la mort vient à nous frapper de destruction, comment les rapports attachés à notre existence pourraient-ils encore nous survivre? Le supposer, c'est une illusion véritable, c'est transmettre au néant les qualités de l'être réel. Je sais que les hommes ont professé de tout temps un saint respect pour la volonté des morts. La politique, la morale et la religion, ont concouru pour consacrer ces sentimens.
Seite 151 - BUT la culture même et sur son produit, que l'homme de la nature peut avoir un vrai privilège; dès le moment qu'il a recueilli le fruit de son travail, le fonds sur lequel il a déployé son industrie retourne au domaine général, et redevient commun à tous les hommes. Voilà ce que nous enseignent les premiers principes des choses. C'est le partage des terres fait et consenti par les hommes rapprochés entre eux, qui...
Seite 153 - ... du terme de son existence. La propriété ayant pour fondement l'état social, elle est assujettie, comme les autres avantages dont la société est l'arbitre, à des lois, à des conditions; aussi voyons-nous partout le droit de propriété soumis à certaines règles, et renfermé, selon les cas, dans des limites plus ou moins étroites. C'est ainsi que, chez les Hébreux, les acquisitions, les aliénations des terres...
Seite 160 - ... faire confidence à personne ; des dispositions telles, en un mot, qu'il a eu besoin pour se les permettre de se détacher entièrement de sa mémoire, et de penser que le tombeau serait son abri contre le ridicule et les reproches ! (Le silence de l'assemblée est interrompu par des applaudissemens.
Seite 160 - ... faire confidence à personne; des dispositions telles , en un mot , qu'il a eu besoin , pour se les permettre, de se détacher entièrement de sa mémoire et de penser que le tombeau serait son abri contre le ridicule et les reproches...
Seite 168 - ... injustes qui lui sont interdites après sa mort. Enfin, il ya toujours une grande différence entre l'état de choses où le mal est permis, favorisé par la loi, et celui où il est commis malgré la loi même. Croyez-le, Messieurs, l'éducation domestique, pour être bonne, doit être fondée sur des principes d'exacte justice, de douceur et d'égalité. Moins les lois accorderont au despotisme paternel, plus il restera de force au sentiment et à la raison.
Seite 160 - N'avons-nous pas vu une foule de ces testaments où respiraient tantôt l'orgueil, tantôt la vengeance, ici un injuste éloignement, là une prédilection aveugle? La loi casse les testaments appelés ab irato; mais tous ces testaments qu'on pourrait appeler a decepto, a moroso, ab imbecilli, a délirante, a superbo, la loi ne les casse point, ne peut les casser.

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