parler mal de moi. Qui n'est pas contre vous est pour vous, et quiconque vous donnera à boire un verre d'eau en mon nom, parce que vous êtes du Christ, je vous le dis en vérité, qu'il ne perdra pas sa récompense. Jean aimait son Maitre il ne veut pas que le nom de Jésus soit proféré par celui qui n'a pas été envoyé par lui. Jésus le reprend: Ne l'empêchez pas... Jésus a l'esprit large, charitable et tolérant. Il répond comme avait répondu Moïse à qui Josué demandait d'empêcher les Hébreux de prophétiser: Pourquoi vous inquiétez-vous de moi? Plaise à Dieu que tout le peuple prophétise et que Dieu lui donne son Esprit! (Nombres, XI-29.) Il faut laisser ceux du dehors parler de Notre-Seigneur Jésus-Christ, quand ils le font d'un cœur sincère. Ils ne savent pas le mystère du Christ, c'est vrai; ils en parlent incorrectement, cela arrive souvent; mais ils s'en approchent, ils le cherchent plaise à Dieu que tous s'occupent du Christ et le louent! Notons en passant cette expression quiconque vous donnera un verre d'eau parce que vous êtes du Christ..., n'est-ce pas de ces paroles qu'est venu le nom de Chrétien? 41. Que si quelqu'un est un sujet de scandale à l'un de ces plus petits, qui croient en moi, il vaudrait mieux qu'on lui attachât au cou une meule à moudre le blé et qu'on le jetât dans la mer... Saint Jean avait interrompu le Seigneur qui reprend son discours. Nous avons déjà vu dans saint Matthieu (xvIII, 6-9) le malheur de ceux qui scandalisent les petits enfants; saint Marc répète les mêmes paroles du Maître. Du scandale donné aux enfants Jésus passe au scandale en lui-même, au mal qu'il nous apporte. Tout ce qui nous est scandale doit être enlevé avec violence, serait-ce notre main, notre œil, notre pied. S'ils nous entraînent au mal, il les faut arracher sans pitié car il vaut mieux entrer au royaume de Dieu, n'ayant qu'une main, un pied, un œil, que d'être envoyé au feu de l'enfer avec ses deux mains, ses deux pieds et ses deux yeux. Par trois fois Jésus répète le feu de l'enfer et à chaque fois il ajoute où leur ver ne meurt pas........., où le feu ne s'éteint pas. Il n'y a pas de passage de l'Évangile qui prouve plus clairement l'existence de l'enfer et son supplice éternel. Rapproché de l'histoire du mauvais riche (S. Luc, xvi), il établit l'éternité des peines que subissent les réprouvés. par 48. Car ils doivent tous être salés le feu, comme toute victime doit être salée avec le sel le sel est bon, mais si le sel est affadi, avec quoi l'assaisonnerez-vous? Ayez du sel en vous et conservez la paix entre vous. Il y a de grandes analogies entre le feu et le sel : le sel pénètre les corps comme la flamme; le feu mord comme le sel. Mais il y a entre eux une grande différence : le sel conserve les corps, le feu les réduit en cendres. Le feu de l'enfer brûlera les réprouvés, mais en les consumant il les conservera. Il a la propriété de l'un et de l'autre. Toute victime sera salée par le sel..., c'est-àdire tout homme, l'élu et le réprouvé. L'élu est une victime de la vertu, le réprouvé une victime du péché. Tous seront salés selon la prescription lévitique « Tu offriras ta victime avec du sel. » (Lev., 11, 43.) Le feu sera le condiment du réprouvé; la grâce le condiment de l'élu. Le feu conservera éternellement le réprouvé; la grâce l'élu. Le sel est bon, c'est-à-dire la grâce. Mais si le sel est affadi, avec quoi l'assaisonnerez-vous? Si vous n'avez pas la grâce, avec quoi conserverezvous votre ame? Ayez du sel en vous... Dans le Sermon sur la montagne, le Seigneur avait dit : Vous êtes le sel de la terre. Ayez la paix entre vous... Jésus fait ici allusion à la querelle que les apôtres venaient d'avoir; il leur souhaite la paix fraternelle. |