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la tradition s'en est conservée dans les plus anciens auteurs. Que ceux qui vivent d'un art mécanique se consolent et se réjouissent: Jésus-Christ est de leur corps.» (Boss., Élév., xx, 8.) Jésus est appelé fils de charpentier, dit encore S. Jérôme; il est fils de ce divin charpentier qui a fait l'aurore et le soleil c'est-à-dire la première et la seconde Église, la juive et la chrétienne. Ses frères sont Jacques, Joseph, Jude, Simon nous avons dit déjà que c'étaient ses cousins (S. Marc, III, 32). N'est-ce pas ce charpentier, le fils de Marie?... De ces paroles nous pouvons également conclure que S. Joseph était mort à l'époque où Jésus vint à Capharnaum; s'il eût vécu, les Nazaréens auraient dit: N'est-ce pas ce charpentier fils de Joseph? et non pas de Marie, car les Juifs nommaient toujours les hommes, et non les femmes à leur place. Aussi de ce que les Nazaréens disaient de Jésus: Ce charpentier le fils de Marie.., plusieurs commentateurs en concluent que le Seigneur, après la mort de son père adoptif, travailla pendant un certain temps, seul avec sa mère, qu'il faisait vivre de son gain; c'est ce souvenir que les Nazaréens rappellent ici.

* 4. Mais Jésus leur dit : Un prophète n'est sans honneur que dans son pays, dans sa maison, et parmi ses parents. Nous avons étudié ces paroles (S. Matth., XII, 17). S. Marc ajoute: Et il ne

put faire en ce lieu-là aucun miracle, sinon qu'il y guérit un petit nombre de malades, en leur imposant les mains; de sorte qu'il admirait leur incrédulité. Il allait cependant enseigner de tout côté, dans les villages d'alentour. Dans l'ordre ordinaire de la grâce, pour qu'un miracle s'accomplisse, il faut la vertu de celui qui l'opère et la foi de celui sur qui il est opéré. Voilà pourquoi Jésus demande toujours à ceux qu'il va guérir : Avez-vous la foi? Ne trouvant pas de foi dans ses concitoyens, il ne faisait que peu de miracles parmi eux.

* 7. — Or Jésus ayant appelé les douze, il commença à les envoyer deux à deux et il leur donna puissance sur les esprits impurs... Nous ne répéterons pas ce que nous avons dit ici en S. Matthieu sur cette première mission des apôtres (S. Matth., x, 1). Nous remarquerons seulement ce que S. Marc dit de particulier. Jésus les envoya deux à deux, afin qu'ils se soutinssent mutuellement en fournissant à leur parole une autorité plus grande. « Le Sauveur les envoie deux à deux, dit S. Grégoire, pour figurer que le précepte de la charité a un double objet, l'amour de Dieu et l'amour du prochain. Par là il nous enseigne encore que celui qui n'a pas la charité pour le prochain ne doit pas se charger du ministère de la prédication. » (Hom., 17.) Les apô

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tres, en prêchant deux à deux, donnaient le modèle de la charité du prochain, par l'accord qui les animait cet exemple était un discours. Il leur donna puissance sur les esprits impurs... Il y a une grande différence entre donner et recevoir, Jésus donnait aux douze une puissance qu'il avait par lui-même et qu'il leur communiquait : les douze la recevaient et l'employaient en son nom: Au nom de Jésus, lève-toi et marche... dira Pierre au boiteux assis à la porte du temple.

12. Étant donc partis, ils prêchaient qu'ils fissent pénitence... Il faut remarquer que les douze, encore si ignorants, sur un simple mot de Jésus-Christ se mettent à prêcher. Ils ne font pas de longs discours, mais ce qu'ils disent suffit : Faites pénitence! c'est le commencement des opérations de la grâce dans les âmes : ce fut la première parole du Précurseur, la première parole de Jésus-Christ; c'est la première parole des apòtres. Voulez-vous travailler à convertir une âme? inspirez-lui des sentiments de confusion, de contrition, d'humilité; obtenez quelque prière récitée à genoux, quelque aumône donnée aux pauvres, quelque bonne œuvre, dites et répétez : Faites pénitence!

ỳ 13. — Ils chassaient beaucoup de démons et oignaient d'huile beaucoup de malades et les guérissaient. On s'est demandé si c'était déjà le sacre

ment de l'extrême-onction qu'ils administraient; non, les sacrements ne se donnent qu'aux baptisés : les apôtres n'avaient encore baptisé personne. C'était une figure du sacrement. « Cette onction des infirmes, dit le concile de Trente, a été instituée par N.-S. Jésus-Christ, comme un vrai et propre sacrement du Nouveau Testament; S. Marc l'insinue, S. Jacques l'a promulgué. « Évidemment, dit ici Euthyme, les apôtres ne songèrent pas d'eux-mêmes à oindre ainsi les malades pour les guérir. Le Maître leur avait appris cette sainte pratique.

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y 14. Or la réputation du Seigneur s'étant beaucoup étendue, le roi Hérode entendit parler de lui. Il disait : C'est Jean Baptiste qui est ressuscité d'entre les morts, c'est pour cela qu'il se fait par lui tant de miracles... Le souvenir du Précurseur hantait l'esprit du Tétrarque depuis qu'il l'avait fait mettre à mort. S. Marc nous donne sur cette mort des détails si particuliers, qu'il nous faut en reprendre le récit. (Voir aussi S. Matth., XIV, 3.)

17. -Jean Baptiste avait connu Hérode quand celui-ci venait à Machéronte, une magnifique villa située sur les bords de la Mer Morte, non loin des lieux où le Précurseur baptisait. Le Tétrarque avait épousé Hérodiade, femme de son beau-frère Philippe, encore vivant. Jean Baptiste lui avait fortement reproché ses désordres

et lui avait redit souvent cette parole: Il ne vous est pas permis d'avoir la femme de votre frère. Hérodiade, qui avait voué à Jean Baptiste une haine mortelle, avait déjà obtenu d'Hérode qu'il le fit enfermer dans la prison de Machéronte. Malgré cela, cependant, Hérode, qui était encore capable de bons sentiments, conservait pour son prisonnier une estime particulière. Il le craignait, nous dit S. Marc, sachant qu'il était un homme juste et saint, et faisait beaucoup de choses selon son avis et était bien aise de l'entendre. Mais enfin arriva le jour de la naissance d'Hérode (les anciens se fêtaient ce jour-là). Il fit un festin aux grands de la cour, aux premiers officiers de ses troupes et aux principaux de la Galilée.

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† 22. La fille d'Herodiade étant entrée (elle se nommait Salomé) et ayant dansé devant le Roi, elle lui plut tellement et à ceux qui étaient à table avec lui, qu'il lui dit : Demandez-moi ce que vous voudrez, je vous le donnerai : et il le jura en disant: Je vous donnerai tout ce que vous me demanderez, quand ce serait la moitié de mon royaume..., formule banale: on la retrouve sur la bouche d'autres Princes de l'antiquité qui n'avaient d'autre loi que leur fantaisie. Salomé quitte la salle, elle court trouver sa mère (les femmes n'assistaient pas aux festins). Que demanderai-je? lui dit-elle. La tête de Jean

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