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LE

SAINT ÉVANGILE

DE SAINT MARC

Au 25 avril, jour de la fête de S. Marc, nous lisons aux leçons du Bréviaire romain :

« Marc, disciple et interprète de S. Pierre, composa, dit S. Jérôme, à la prière des fidèles de Rome, un Évangile peu étendu, d'après ce qu'il avait recueilli de la bouche même du Prince des Apôtres. Pierre, ayant pris connaissance de cet ouvrage, l'approuva, le confirma de son autorité, et le proposa aux fidèles. » Marc porta en Égypte l'Évangile qu'il avait composé. Premier prédicateur de la divinité de N.-S. Jésus-Christ à Alexandrie, il fonda dans cette ville une Église, qu'il gouverna avec tant de science et de sainteté, que les disciples du Sauveur

se sentirent entrainés à suivre ses exemples.

Nous ne connaissons pas exactement l'année de la mort du S. Évangéliste. Il vivait en 66, puisque cette année-là S. Paul recommande à Timothée de lui amener Marc, qu'il veut voir encore une fois avant de mourir. S. Pierre et S. Paul furent martyrisés en 67. S. Marc s'en alla ensuite en Égypte fonder l'Église d'Alexandrie. Il y mourut en versant son sang, vers 76, selon une très ancienne tradition. Ce qui rend particulièrement cher à tous les fidèles l'Évangile de S. Marc, c'est qu'il est revêtu de l'approbation de S. Pierre. Le chef de l'Église l'a revu, peut-être dicté on peut dire que c'est lui qui nous l'a donné. S. Marc même n'a fait que reproduire les instructions du grand Apôtre aux premiers chrétiens. C'est pour en conserver le souvenir que les frères de Rome demandèrent à S. Marc de mettre par écrit de si vénérables récits.

Si S. Matthieu écrit pour les chrétiens sortis des rangs du judaïsme, S. Marc s'adresse à des Gentils convertis et baptisés. C'est pour cela qu'il prend si grand soin de traduire les mots hébreux qui se rencontrent sous sa plume.

Toutes les fois qu'il fait allusion à des coutumes juives, il les explique, supposant que ses lecteurs ne les connaissent pas. Il passe rapidement sur les prophéties accomplies par le Seigneur; ne parle que très peu de la loi ancienne; ne s'appuie que rarement sur le texte des anciens livres sacrés pour étayer ses raisonnements, comme le faisait S. Matthieu. S'il écrit en grec (cela est certain d'après S. Augustin, qui nous dit formellement que S. Matthieu seul a écrit en hébreu), son grec a des formes et des tournures latines en maint endroit on voit qu'il est au milieu de chrétiens parlant l'une et l'autre langue.

On ne sait pas exactement en quelle année S. Marc a composé son Évangile. S. Irénée pense qu'il ne le fit paraître qu'après la mort de S. Pierre (67). Ce qui est du moins incontestable, c'est qu'il l'écrivit avant la ruine de Jérusalem (70), puisque cet événement y est rapporté, comme une prophétie non accomplie. Il a écrit à Rome : tout le monde s'accorde sur ce point.

L'Évangile de S. Marc est donc l'abrégé de l'histoire de Jésus-Christ: il est presque de moitié plus court que chacun des trois autres.

« Il tend sensiblement à la brièveté, dit M. l'abbé Fillion; mais ce n'est pas une simple nomenclature d'événements sèchement énumérés les uns à la suite des autres; ce sont des faits qui se reproduisent en quelque sorte sous les yeux étonnés du lecteur, tant la précision est grande dans les détails, tant le pittoresque abonde à chaque page. » S. Marc n'a qu'une pensée : nous montrer dans la personne de N.-S. Jésus-Christ le Fils de Dieu fait homme. Les titres de Messie, de Fils de David, disparaissent, sous sa plume, devant celui de Fils de Dieu. Si d'un côté il nous montre en N.-S. Jésus-Christ un homme véritable, soumis à nos infirmités, de l'autre il sait dégager de toutes les actions de Jésus la vertu divine qui en émane. En lisant S. Marc, on voit se développer devant soi la preuve éclatante, indiscutable, de la divinité de Jésus tirée de ses actions. Jésus est Dieu, car ses actions sont d'un Dieu. Plus tard S. Jean nous dira que Jésus est Dieu parce qu'il a parlé en Dieu. S. Marc s'attache aux œuvres de Jésus. Il ne reproduira pas les grands discours du Seigneur : tout chez lui tend à l'action; il va de narration en narration.

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