Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

avec lui, il faut que nous vivions éternellement à la grâce et que la mort du péché ne domine plus nos ames. (1er Ser. de Pâque, Exorde.)

у 5. -L'ange s'adressant aux femmes leur dit: Pour vous, ne craignez pas; je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié; il n'est pas ici : il est ressuscité comme il l'avait dit, venez et voyez le lieu où le Seigneur avait été mis. C'est la preuve de la résurrection de Jésus, tirée de son tombeau resté vide. Nous avons ici réunis le témoignage des anges du ciel et celui des saints de la terre, représentés par Marie Madeleine et ses compagnes; les autres évangélistes nous donneront celui des apôtres.

7. -Hatez-vous d'aller dire à ses disciples qu'il est ressuscité, il vous précédera en Galilée; c'est là que vous le verrez; je vous l'ai prédit. Par leur dévouement insigne, leur courage intrépide, ces femmes méritent d'être les apôtres des apôtres. comme dit un Père. Elles ont l'honneur d'annoncer aux onze la résurrection de Jésus-Christ. Jésus leur donne rendez-vous en Galilée: c'est le rendezvous officiel et solennel. Ce qui n'empêchera pas le Seigneur de les visiter dès le jour même; mais en particulier, au cénacle, les portes fermées (S. Luc et S. Jean); au lieu qu'en Galilée, il se montrera publiquement à l'assemblée des fidèles. Pour beaucoup de Pères, cette apparition du Seigneur, dont l'ange

parle ici, est celle dont S. Paul a écrit : « Il a été vu par plus de cinq cents frères ensemble, dont beaucoup vivent encore aujourd'hui et quelques-uns sont morts. » (I Cor., xv, 6.) Les paroles de l'ange indiquent déjà que les onze ne seront pas les seuls à le voir en Galilée, puisqu'il dit aux femmes : C'est là que vous le reverrez. Sur la parole de l'ange, elles s'y rendirent.

7 8.

[ocr errors]

Ces femmes sortirent aussitôt du sépulcre avec crainte et beaucoup de joie et elles coururent annoncer ceci aux disciples. En même temps Jésus se présenta devant elles et leur dit: Je vous salue, et elles, s'approchant, lui embrassèrent les pieds et l'adorèrent. Alors Jésus leur dit : Ne craignez pas. Allez dire à mes frères qu'ils aillent en Galilée : c'est là qu'ils me verront. On comprend la force et le tremblement de ces saintes femmes. Jésus leur apparaît tout à coup, elles le revoient plein de vie, elles l'entendent qui leur parle! mais l'amour l'emporte sur la crainte : elles se précipitent à ses pieds, les baisent et l'adorent. Elles sont les premières non seulement à croire à la résurrection de leur Maître, mais encore les premières favorisées de sa présence.

[ocr errors]

9. Elles s'approchèrent, lui embrassèrent les pieds et l'adorèrent... Approchons avec ces saintes femmes, contemplons Jésus ressuscité. Il s'est arraché des bras de la mort, il est plein de vie.

Ne l'entendrons-nous pas nous dire dans S. Jean : « Je suis la résurrection et la vie!» Nous le voyons aujourd'hui. Si étant résurrection et vie il a pu mourir une fois, c'est qu'il l'a voulu : il a sacrifié la vie humaine qu'il avait prise pour expier le péché que l'homme avait commis aux premiers jours de sa création mort, il a été posé dans un sépulcre quoique portant toujours avec lui la vie éternelle qu'il possédait comme Verbe de Dieu. Au matin de sa résurrection, il a appelé son âme, déjà glorifiée; il l'a réunie à son corps par des liens désormais indestructibles; il s'est levé de son tombeau, dans toute la plénitude, dans toute l'intégrité, dans toute la beauté de son être. Il vivra éternellement sans qu'aucune puissance créée puisse jamais attenter à sa vie. Le Christ ressuscité ne meurt plus, la mort n'a plus d'empire sur lui, dit S. Paul. Ressuscité, il nous ressuscitera après lui. « Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi ne meurt pas. » (Jean, x1.) S'il nous a obtenu par sa mort la grâce de mourir saintement, par sa résurrection il nous obtient la grâce de ressusciter à sa suite. C'est le levain que la femme de l'Évangile étend dans trois mesures de farine et qui fait lever toute la masse. Sa résurrection nous montre que la nôtre est possible. Si la résurrection des morts était impossible, le Christ ne serait pas ressuscité (I Cor., xv, 13). « Mais à présent il est ressuscité

d'entre les morts, il est les prémices de ceux qui dorment » (I Cor., xv, 20). « La mort est arrivée par un seul homme, la résurrection par un seul homme nous mourons tous en Adam, nous ressusciterons tous dans le Christ » (I Cor., xv, 23). Tel est le plan divin de notre rédemption; la mort de Jésus nous délivre du péché; sa résurrection nous assure la vie éternelle. C'est ce que nous enseigne l'apôtre. « Ne soyons pas dans l'ignorance, mes frères, au sujet de ceux qui dorment et ne nous attristons pas comme les autres qui n'ont pas d'espérance. Si nous croyons que Jésus est mort et ressuscité, nous croyons également que Dieu amènera de même avec Jésus ceux qui se seront endormis avec lui. » (I Thessal., iv, 13.) La résurrection du Christ est le complément dernier de sa rédemption, le fruit de sa victoire...

10. Alors Jésus dit aux femmes : Ne craignez pas; il répétera ces mêmes paroles à ceux devant lesquels il apparaîtra; il reprend ses habitudes de Sauveur sa parole est douce, humble, familière. Allez dire à mes frères... C'est la première fois qu'il appelle les apôtres ses frères. Ils le sont plus que jamais depuis qu'il a versé son sang pour eux et pour tous les hommes sur le Calvaire. Ce mot de frères rapporté aux apôtres leur sera d'une grande joie : ils ne l'ont pas revu depuis Gethsemani et ils se pouvaient demander s'ils

étaient pardonnés; ils le sont certainement puisque Jésus les appelle ses frères. Qu'ils aillent en Galilée, c'est là qu'ils le verront. «Ils le verront familièrement, souvent, longtemps, ils jouiront librement de sa présence, ils lui parleront cœur à cœur.» (Cornel. a Lap.) En effet, c'est en Galilée que le Seigneur apparut le plus souvent aux onze. On pense très généralement que ce fut là, dans des visites fréquentes, qu'il leur donna ses dernières instructions touchant les sacrements et les principaux rites de l'Église.

11. S. Matthieu passe ici à l'histoire des gardes qu'on avait placés devant le sépulcre de Jésus. Pendant qu'elles allaient trouver les apôtres, quelques-uns des gardes vinrent à la ville et rapportèrent tout ce qui s'était passé aux Princes des Prêtres. On assemble le Sanhédrin, on décide de leur donner une grosse somme d'argent: Ils devront dire que les disciples sont venus la nuit, et qu'ils ont dérobé le corps, pendant qu'ils dormaient. Si le gouverneur vient à le savoir, disent les Prêtres, nous l'apaiserons et nous vous met trons en sûreté. Les soldats ayant reçu cet argent, firent ce qu'on leur avait dit: et ce bruit, qu'ils répandirent, dure encore aujourd'hui parmi les Juifs. Voilà tout ce que la Synagogue trouva de mieux, pour expliquer la disparition du corps de Jésus. De deux choses l'une: ou les soldats ne dormaient

« ZurückWeiter »