Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

faite! Sa passion est son calice, il le présente aux deux frères, et ils répondent : Nous le pouvons... Ils ne doutent de rien, ne connaissant pas encore le mystère de la croix; plus tard, ils le sauront. Jésus reprend : Il est vrai que vous boirez le calice que je boirai; mais pour ce qui est d'être assis à ma droite et à ma gauche, ce n'est pas à moi à vous le donner, mais ce sera pour ceux à qui mon Père l'a préparé... C'est comme Fils de l'homme qu'il parle ainsi. Il impose à ses apôtres les mêmes conditions qui lui ont été faites: «< il faudra qu'ils souffrent beaucoup, pour entrer dans la gloire. » Quand Jésus arrivera devant son Père, suivi de tous les saints, le Père lui donnera la première place, parce que, de tous les hommes, c'est celui qui a le plus souffert à ses côtés, seront placés, par rang de mérite, ceux qui auront reproduit sa Passion en traits plus saillants.

† 24. Les dix autres ayant entendu ceci, en concurent de l'indignation contre les deux frères... Ce n'est pas qu'ils fussent moins ambitieux; mais les deux fils de Zébédée les avaient devancés. Tels ils étaient tous, du temps que Jésus les instruisait il a fallu la vertu de Saint-Esprit pour en faire d'autres hommes. Après la Pentecôte, ils ne connaîtront plus la jalousie; ils céderont de tout leur cœur à S. Pierre ce premier rang que Jésus lui avait assigné.

[ocr errors]

25. Et Jésus les ayant appelés à lui, leur dit: Vous savez que les Princes des nations les dominent, et que ceux qui sont grands parmi eux les traitent avec empire. Il n'en doit pas être de même parmi vous; mais que celui qui voudra devenir plus grand parmi vous soit votre serviteur et que celui qui voudra être le premier d'entre vous soit votre esclave comme le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour la rédemption d'un grand nombre. Jésus ne veut pas que la foule, qui a entendu ce qui vient de se dire, sache combien ses disciples sont encore imparfaits: il les prend à part pour leur donner cet enseignement particulier. Quelquefois le Seigneur s'adresse aux apôtres devant la foule : Vous êtes le sel de la terre, la lumière du monde; quelquefois c'est à la foule qu'il parle, mais devant les apôtres : Quand vous jeûnez... quand vous faites l'aumône...; d'autres fois enfin, c'est aux apôtres loin de la foule comme en cette circonstance : tout cela est à noter. Les apôtres ont leurs instructions spéciales, parce que leur justice doit être plus abondante que celle des simples fidèles; ils doivent avoir l'esprit de leur état l'Évangile est un livre qui leur dira comme aux fidèles ce qu'ils auront à faire. Jésus établit devant eux un parallèle entre les pensées du monde et celles du chrétien. Dans le monde, l'esprit de

la grandeur, c'est la domination; parmi les chrétiens, c'est l'humilité. Les hommes veulent devenir grands pour dominer et opprimer les autres; les chrétiens ne doivent voir dans leur élévation qu'une obligation de s'abaisser et de servir les frères. Élevés au premier rang, ils doivent en esprit demeurer au dernier; et prendre, vis-à-vis de ceux qu'ils gouvernent, les sentiments des serviteurs et des esclaves. C'est en souvenir des paroles du Seigneur que le Souverain Pontife s'appelle le Serviteur des serviteurs de Dieu. Ce que Jésus dit ici, il le redira à la Cène, après avoir lavé les pieds à ses apôtres. Il est tout à la fois maître et modèle. Il a pris le dernier rang parmi les hommes et Il est passé tout à notre service, et Bossuet l'a très bien. appelé le frère donné de l'humanité.

29.Et lorsqu'ils sortaient de Jéricho, il fut suivi d'une grande troupe de peuple, et deux aveugles qui étaient assis le long du chemin, ayant entendu dire que Jésus passait, commencèrent à crier, en disant: Seigneur, fils de David, ayez pitié de nous!

Jésus touche au terme de son voyage. Six heures de marche séparaient Jéricho de Béthanie, la dernière station avant d'arriver à Jérusalem. Il y avait au temps de Jésus deux villes de Jéricho : la vieille ville, celle qu'avait vue Josué, elle tombait en ruine; et la neuve, qu'Hérode venait de

bâtir. Il est probable que le divin Maître sortait de la vieille ville, quand il rencontra les deux aveugles.

Ces deux malheureux mendiaient le long du chemin, à la sortie de la cité. Sachant que Jésus passait, ils crient: Seigneur, fils de David, ayez pitié de nous! Voilà deux aveugles, gens du peuple, deux indigents qui s'écrient: Seigneur, fils de David, ayez pitié de nous! Il fallait donc que la réputation de Jésus fût répandue partout pour que les plus ignorants fussent bien instruits sur son compte. Cette appellation de fils de David......, appliquée à Jésus, est de la dernière importance: elle nous montre que la foule le regardait comme le Messie. Car, de tous les prophètes, le Messie seul devait descendre du grand roi: on l'attendait quand Jésus parut. Lorsque la Samaritaine disait à Jésus Nous savons que le Messie vient, elle n'était que l'écho du bruit public. Les miracles que Jésus avaient opérés le faisaient prendre par le peuple pour Celui qui allait venir; c'est pour cela que tous l'appelaient fils de David. Lors donc que les rationalistes prétendent que les contemporains de Jésus ne l'ont pas pris pour le Messie, ils nous montrent qu'ils n'ont pas assez longtemps étudié l'Évangile. Jésus a été regardé comme le Messie par ses contemporains, et les manoeuvres des Pharisiens et ennemis de Jésus ten

daient toutes à empêcher le peuple de le prendre pour Celui qu'avaient annoncé les prophètes.

Ces pauvres aveugles ont une confiance absolue en N.-S. Jésus-Christ... Il leur demande ce qu'ils veulent de lui?... Il le fait avec tous les infirmes pour leur donner l'occasion de manifester leur foi: Seigneur, que nos yeux soient ouverts..., lui disent-ils. Jésus, ému de compassion, leur toucha les yeux; et au même moment ils recouvrèrent la rue, et ils le suivirent... Au moins, furent-ils reconnaissants; ils usèrent de la lumière qu'ils venaient de revoir pour se mettre à la suite du Seigneur.

<«< Et nous aussi, dit ici Origène, qui sommes assis le long du chemin, et qui savons que nous sommes aveugles, si nous prions, par amour de la vérité, Jésus touchera les yeux de notre âme, et les ténèbres de l'ignorance se retireront de notre esprit, pour nous laisser voir et suivre celui qui ne nous a rendus à la lumière que pour nous permettre de marcher à sa suite. >>

FIN DU TOME PREMIER.

« ZurückWeiter »