Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

ajoute Ce que Dieu a joint, que l'homme ne le sépare pas... en d'autres termes, personne n'a droit de rompre un mariage légitimement contracté.

† 7,8,9. — Les pharisiens poursuivent: Pourquoi Moïse a-t-il donc ordonné qu'on donne à sa femme un écrit de séparation et qu'on la renvoie? Il leur répondit: C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes mais cela n'a pas été ainsi dès le commencement. Aussi je vous le déclare : quiconque renvoie sa femme, si ce n'est en cas d'adultère, et en épouse une autre, commet un adultère; celui qui épouse celle qu'un autre a renvoyée commet un adultère. Jésus commence par rectifier le langage des pharisiens: Moïse n'a pas ordonné qu'on donne à sa femme un écrit de séparation, il l'a permis, et cela à cause de la dureté du cœur des Juifs. Puis il ramène le mariage à son unité première, par les paroles citées plus haut. Les protestants et les rationalistes veulent que J.-C. ait regardé l'adultère comme une cause légitime de divorce. L'Église catholique le nie. Appuyée sur une tradition qui remonte aux apôtres, elle enseigne qu'en aucun cas, même dans celui de l'adultère, le mariage ne peut être rompu. Les paroles de J.-C., si ce n'est le cas d'adultère... se rapportent aux mots qui précèdent : quiconque

renvoie sa femme, et non à ceux qui suivent. C'est une parenthèse qu'ouvre le divin Maître. Le vrai sens de la phrase est quiconque renvoie sa femme (ce qui n'est permis que dans le cas d'adultère) et en épouse une autre commet un adultère. L'homme ne fait pas un adultère quand il renvoie sa femme infidèle, mais bien, si, l'ayant renvoyée, il en épouse une autre, et Jésus ajoute immédiatement: Celui qui épouse une femme ainsi renvoyée commet un adultère. Or, si la première union était rompue légitimement, parce que la femme aurait été infidèle, la seconde union serait valide elle ne l'est pas parce que dans la pensée de J.-C. il n'est pas permis d'épouser une femme renvoyée. C'est supposer que NotreSeigneur se contredise que de soutenir le contraire : l'enseignement de l'Église fait concorder les deux paroles du divin Maître elle seule a compris son enseignement.

:

10. Ses disciples lui dirent: Si la condition d'un homme est telle à l'égard de sa femme, il n'est pas avantageux de se marier. Il leur dit : Tous ne sont pas capables de comprendre cette parole, mais ceux à qui il a été donné, car il y a des eunuques qui le sont de naissance; il y en a qui ont été faits par les hommes; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes pour le royaume des cieux. Qui peut comprendre ceci, le

comprenne. Voilà la continence, voilà la très sainte virginité qui descendent du ciel! Il y en a qui demeurent sans être mariés, librement, pour avoir les meilleures places au royaume des cieux, ils se sont réservés pour Dieu ce sont les saints, les consacrés à Dieu. Ce sont ceux que S. Jean vit au ciel à la suite de l'Agneau; « ils sont vierges; ils ont été achetés d'entre les hommes pour être consacrés à Dieu et à l'Agneau comme les prémices de ses élus; aussi se trouvent-ils sans tache devant Dieu.» (Conf. Apoc., XIV, 4.)

13. On lui présenta alors des petits enfants afin qu'il leur imposât les mains et qu'il priit pour eux. Et comme ses disciples les repoussaient rudement, Jésus leur dit: Laissez ces petits enfants et ne les empêchez pas de venir à moi: car le royaume du ciel est pour ceux qui leur ressemblent; et leur ayant imposé les mains, il s'éloigna. Jésus suffit à tout. Il confond ses ennemis, instruit la foule, bénit ceux qu'on lui présente, grands et petits. Les disciples ne comprennent pas le mystère de l'enfance: ils ne voient pas dans ces petits les images du royaume céleste Jésus leur apprend que ces enfants sont les grands amis de Dieu. Il ne faut pas les empêcher d'arriver jusqu'à lui. Jésus prend le temps d'imposer les mains à chacun de ces petits, et d'ajouter une prière. Que cette imposition des mains

attire de grâces! heureux enfants! heureux parents qui voyez de vos yeux le Sauveur étendre les mains sur la tête de vos enfants, tandis qu'il les recommande à son Père !

16.

-

Alors un jeune homme s'approcha et lui dit : Bon Maître, quel bien faut-il que je fasse pour acquérir la vie éternelle? Ce jeune homme a écouté Jésus; avec l'ardeur fiévreuse de son âge, il souhaite d'entrer dans la vie éternelle. Que doitil faire? quel sacrifice? quelle bonne œuvre ? Jésus lui répond: Pourquoi m'appelez-vous bon? il n'y a que Dieu seul qui soit bon?-Comment Jésus peutil parler ainsi? n'est-il donc pas Dieu, et, partant, n'est-il pas bon? Sans aucun doute; mais il cache sa bonté divine pour l'instant, afin de ne pas distraire l'esprit du jeune homme. Si vous voulez entrer dans la vie, gardez les commandements. Lesquels? dit le jeune homme; Jésus les lui énumère tous les dix. Quelle sagesse en cette réponse! Avant de prêcher la perfection, il lui apprend la religion, les éléments de la vertu. Ce n'est pas un de ces maîtres qui, du premier coup, demandent à leurs élèves l'effort que les plus robustes seuls peuvent donner; il les fait monter petit à petit jusqu'aux sommets du bien. Le jeune homme répond: J'ai gardé tous ces commandements dès ma jeunesse. Que me manque-t-il encore? Jésus lui dit : Si vous voulez être parfait,

allez, vendez ce que vous avez, donnez-le aux pauvres, et vous aurez un trésor dans le ciel; puis, venez et me suivez. La gradation est heureusement marquée du bien commandé, Jésus passe au mieux conseillé, qui conduit à ce qui est parfait : vendre tout, le donner aux pauvres, transférer son trésor au ciel; puis, dégagé de tout lien, revenir trouver Jésus et se mettre à sa suite, quel avenir enviable pour un cœur de vingt ans! C'est ce qu'ont fait les Antoine, les François d'Assise, les Bernard, les Bruno, les Jean de la Croix, les Stanislas Kostka.

† 22.

Lorsqu'il eut entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla triste, car il avait de grands biens... Quelle fuite! si bien commencer pour finir si mal! prendre son vol si droit et retomber à terre! Ce jeune homme ne dit plus rien : désolé, il se retire, et se perd dans la foule. Qu'est-il devenu? a-t-il jamais plus tard repris les hauts chemins de la vie éternelle? est-il même entré dans le royaume du ciel? où est-il aujourd'hui ?

Jésus est triste jetant sur ce jeune homme qui s'en va un regard troublé, il dit à ses disciples: Je vous dis en vérité : Un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux. Je vous le dis encore une fois, il est plus aisé à un chameau de passer par le trou de l'aiguille qu'à un riche d'en

« ZurückWeiter »