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tant la malade est sur pied, occupée à préparer le souper de Jésus.

Les passions qui nous travaillent peuvent être comparées aux fièvres dont cette femme était malade. Elles en ont l'intermittence; elles nous épuisent; elles nous empêchent de faire le bien. Il faut tendre la main à Jésus, essayer de la toucher. Il a la vertu d'éteindre toute sorte de fièvre : que ce soit l'avarice, l'ambition, la luxure, la colère, rien ne résiste à sa grâce. Imitons la bellemère de S. Pierre; une fois guéris, revenons, le plus tôt qu'il est possible, aux humbles offices de notre condition; l'humilité est un précieux médicament contre les rechutes.

16. Sur le soir on lui présenta plusieurs possédés, et il en chassa les malins esprits par sa parole, et guérit tous ceux qui étaient malades, afin que cette parole du prophète Isaïe fût accomplie: Il a pris lui-mêmenos infirmités; il s'est chargé de nos maladies. Le soir est venu et le Sauveur travaille encore. Le soir était un moment propice pour amener les malades, on les transportait aux pieds de Jésus, dès que la grande chaleur du jour était passée. Jésus guérissait non seulement les corps, mais les âmes; il en arrachait le péché, il en chassait les démons qui les possédaient. « Il a pris toutes nos iniquités, » dit le prophète, il nous a secourus, non pas comme font les hommes qui ont pitié

des malheureux, en leur faisant quelque bien, mais comme les malheureux qui s'aident les uns les autres, en portant ensemble leur commune misère. Il lui a plu de se mettre au rang de ceux que le monde appelle les misérables. « On l'a pris pour un lépreux, il s'est fait l'homme de douleur : il a tout éprouvé, excepté le péché, il a ressenti tous nos maux, il y a compati. » (S. Paul, Heb., iv, 15.) * 18. Or Jésus se voyant environné d'une grande foule, ordonna de traverser le lac... Il le fera plusieurs fois, pour ménager à ses apôtres quelques heures de repos. Ce soir-là, c'était pour les éprouver. Avant de monter dans la barque, S. Matthieu note deux faits.

19. Un scribe s'approchant lui dit: Maître, je vous suivrai en quelque lieu que vous alliez, et Jésus lui répondit: Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids, le fils de l'homme n'a pas où reposer la tête. Ce scribe a bonne volonté, il y a chez lui de l'enthousiasme et de l'élan, mais cette ferveur tiendra-t-elle? Le Seigneur le ramène à la mesure des choses, par la plus humble des réponses: il n'a pas à lui offrir même un refuge. Le Seigneur n'a pas où reposer la tête. Il ne possède rien en propre, et n'aura jamais rien. Il est né dans une étable publique, au bord d'un chemin; il sera enterré dans le sépulcre d'un autre c'est un indigent.

y 21. Un autre de ses disciples lui dit : Seigneur, permettez-moi d'aller d'abord ensevelir mon père. Jésus lui dit : Suivez-moi et laissez les morts ensevelir leurs morts. Cette parole est dite à un particulier, non à la foule. Il s'agit d'une question de vocation, qui sort des conditions ordinaires de la vie. Notre-Seigneur approuve le soin que nous donnons à nos défunts; il l'a montré aux portes de Naïm et à Béthanie. Mais il est des circonstances où l'on ne peut retarder d'un moment l'appel de Dieu. Il est des austérités que la grâce commande et que comprennent seuls ceux à qui elle parle suivez-moi!

† 23. Il entra dans la barque accompagné de ses disciples, et aussitôt il s'éleva sur la mer une si grande tempête que la barque était couverte des flots, et lui cependant dormait... On sait combien sont subits et terribles les orages sur les lacs et les mers de peu d'étendue le vent s'engouffre avec fureur à travers les sinuosités des montagnes qui les entourent en moins d'une heure c'est la tempête. Jésus s'était endormi, fatigué par les labeurs de la journée. Ses disciples, qui voient le danger, prennent peur, ils le réveillent Seigneur, sauvez-nous, nous périssons! Jésus leur répondit : Pourquoi êtes-vous timides, hommes de peu de foi!... Qu'ils ont peu de foi! Comment! ils sont avec Jésus et ils ont peur!

C'est qu'ils ignorent le secret du sommeil de leur Maitre Ils ne savent pas que «< pendant que Jésus dort, son cœur veille >>> »; ils ne savent pas que sa présence seule est un salut: Qui a Jésus avec soi ne doit rien craindre. Il ne fallait pas le réveiller; il fallait attendre. Quand des mariniers ont gros temps, chacun travaille, espère en Dieu et prie; il fallait prier Jésus endormi. Se levant en même temps, il commanda au vent et à la mer : il se fit un grand calme, et ceux qui étaient présents furent dans l'admiration et ils disaient: Quel est celui à qui les vents et la mer obéissent?

Nous aurons à revenir sur ce miracle que nous retrouverons dans les deux autres synoptiques. Retenons de cette première lecture ce grand enseignement Jésus commande aux vents et à la tempête il commande également aux colères des méchants et aux démons qui les inspirent. Notre poète l'a dit :

Celui qui met un frein à la fureur des flots

Sait aussi des méchants arrêter les complots.

Si Dieu est avec nous, qui sera contre? Pourquoi prenons-nous peur, chrétiens de peu de foi! (S. Marc, iv, 35. S. Luc, vIII, 22.)

† 28. - Jésus étant passé, à l'autre bord, au pays des Géraséniens, deux possédés qui étaient si furieux que personne n'osait passer par ce chemin-là, sortirent des sépulcres et vinrent au-de

vant de lui Ils se mirent en même temps à crier et à lui dire : Jésus, Fils de Dieu, qu'y a-t-il entre vous et nous? êtes-vous venu ici pour nous tourmenter avant le temps? L'Évangile s'étend sur l'histoire de ces deux démoniaques, pour répondre à ceux qui disent qu'il n'y a pas de possédés du démon. Il y en a eu, puisque l'Évangile le dit. Il est certain qu'an temps de N.-S. Jésus-Christ, il existait des possédés, dont l'état était lamentable le démon ayant alors une puissance d'autant plus grande, que le sang du Fils de Dieu n'avait pas encore été répandu sur la terre : « le Prince de ce monde, comme dit Jésus, n'avait pas encore été jeté dehors. » Qu'il y ait encore des possédés, personne n'oserait le contester parmi ceux qui croient. C'est à l'Église qu'il appartient de discerner ces états diaboliques : elle use des exorcismes pour délivrer ceux qui en sont affligés.

Pour en revenir aux deux démoniaques de l'Évangile, poussés par une force dont ils ne sont peut-être pas les maîtres, ils accourent vers Jésus et s'écrient Jésus, Fils de Dieu, qu'y a-t-il entre vous et nous? - Ils l'appellent Fils de Dieu, quoiqu'ils ne sachent pas précisément qu'il le soit; ils cherchent à le savoir. Pourquoi venir nous tourmenter avant le temps? avant le temps du jugement dernier, lorsque le fils de l'homme tuera le fils de Satan du souffle de sa bouche.

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