Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

un peu de temps, et vous me verrez, parce que je vais au Père. Quelques-uns donc de ses disciples se dirent les uns aux autres : Qu'est-ce qu'il nous dit : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et encore un peu de temps, et vous me verrez, parce que je vais au Père! Ils disaient donc : Qu'est-ce qu'il dit : Encore un peu de temps? nous ne savons ce qu'il dit. Or, Jésus connut qu'ils voulaient l'interroger, et leur dit : Vous vous demandez les uns aux autres ce que j'ai voulu dire par ces paroles: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et encore un peu de temps et vous me verrez. En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous gémirez, vous ; et le monde se réjouira. Vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie. Une femme, lorsqu'elle enfante, est dans la tristesse, parce que son heure est venue; mais après qu'elle a enfanté un fils, elle ne se souvient plus de sa douleur, à cause de sa joie, parce qu'un homme est né au monde. Vous donc aussi vous avez maintenant de la tristesse; mais je vous verrai de nouveau; et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie. Et, en ce jour-là, vous ne m'interrogerez plus sur rien 1. »

Les paroles de Jésus offrent deux sens. Le premier : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus, parce que je dois mourir et être enfermé dans le tombeau; et encore un peu de temps, et vous me verrez avec la vie nouvelle que je dois reprendre pour retourner vers mon Père. Le second: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus de ma présence visible, parce que je dois retourner au ciel vous y préparer la place; et encore un peu de temps, à la fin de votre vie, et plus encore à la fin du monde, vous me verrez dans ma gloire, vous participerez à ma gloire et à ma joie. Rien ne pourra plus vous ravir cette joie; car le péché sera détruit. Vous ne m'interrogerez plus de rien; car vous verrez à découvert la vérité même. Mais en attendant, que feront-ils au milieu de tant de besoins, de tant d'indigence?

votre

<< En vérité, en vérité, je vous le dis, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu'ici vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que joie soit pleine. Je vous ai dit ces choses en paraboles. L'heure vient que je ne vous parlerai plus en paraboles, mais je vous parlerai ouvertement du Père. En ce jour-là, vous demanderez en mon nom; et je ne vous dis point que je prierai le Père pour vous. Car le Père lui-même vous aime, parce que vous m'avez aimé et que

Joan., 16, 16-23.

vous avez cru que je suis sorti de Dieu. Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde; je quitte de nouveau le monde, et je vais au Père. Ses disciples lui dirent : Voilà que vous parlez ouvertement et que vous ne vous servez point de paraboles. Nous savons maintenant que vous savez toutes choses et qu'il n'est pas besoin que personne vous interroge : c'est pour cela que nous croyons que vous êtes sorti de Dieu. Jésus leur répondit: Vous croyez maintenant? » Et il ajouta : Voilà que l'heure vient, et elle est déjà venue, que vous serez dispersés chacun de leur côté, et que vous me laisserez seul. Cependant je ne suis pas seul, car mon Père est avec moi1. Oui, je vous serai à tous cette nuit une occasion de scandale; car il est écrit: Je frapperai le pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée 2. Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez de grandes tribulations dans le monde ; mais ayez confiance, j'ai vaincu le monde 3.

» Mais Pierre, prenant la parole, lui dit : Et quand tous les autres seraient scandalisés à votre sujet, pour moi, je ne le serai jamais. Jésus lui répartit: En vérité, je te dis que toi-même, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq ait chanté deux fois, tu me renonceras trois fois. Mais Pierre insistait encore davantage : Et quand même il me faudrait mourir avec vous, je ne vous renoncerai point. Et tous les autres disciples dirent de même ". »

Les apôtres parlaient sincèrement. Ils ne connaissaient pas encore toute la faiblesse, toute l'indigence humaine. Jésus leur avait dit: Demandez, et vous obtiendrez. Ils oublient de rien demander: ils se croient assez forts, malgré les avertissements de leur maître. Ils seront laissés à leur présomption, pour apprendre que sans lui ils ne peuvent rien; que ce n'est que par lui qu'ils vaincront le monde.

Là finit le dernier discours et comme le dernier adieu de notre Seigneur à ses apôtres; après leur avoir parlé, il va maintenant parler pour eux et pour nous tous à son Père.

« Après que Jésus eut dit ces choses, il leva les yeux au ciel et dit: Père, l'heure est venue; glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie, comme vous lui avez donné puissance sur toute chair, afin qu'il donne la vie éternelle à tous ceux que vous lui avez donnés. Or, la vie éternelle consiste à vous connaître, vous qui êtes le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ que vous avez envoyé (autrement, vous qui êtes le seul vrai Dieu avec Jésus-Christ,

1 Joan., 16, 23-32. 2 Math., 26, 31 et 32. Marc 14, 27 et 28. 4 Math., 26, 35-55. Marc, 14, 29-31.

16, 53.

[blocks in formation]

que vous avez envoyé). Je vous ai glorifié sur la terre ; j'ai achevé l'œuvre que vous m'avez donnée à faire. Maintenant donc, Ô vous, Père, glorifiez-moi aussi en vous-même, de cette gloire que j'ai eue en vous, avant que le monde fût. J'ai manifesté votre nom aux hommes que vous m'avez donnés du milieu du monde. Ils étaient à vous, et vous me les avez donnés ; et ils ont gardé votre parole. Ils ont connu maintenant que tout ce que vous m'avez donné vient de vous; parce que je leur ai donné les paroles que vous m'avez données, et ils les ont reçues, et ils ont connu véritablement que je suis sorti de vous, et ils ont cru que vous m'avez envoyé. Moi, je prie pour eux. Je ne prie point pour le monde, mais pour ceux que vous m'avez donnés, parce qu'ils sont à vous. Tout ce qui est à moi, est à vous; et tout ce qui est à vous, est à moi; et je suis glorifié en eux. Et déjà je ne suis plus dans le monde; pour eux, ils sont dans le monde, et moi je viens à vous. Père saint, conservez en votre nom ceux que vous m'avez donnés, afin qu'ils soient un comme nous. Lorsque j'étais avec eux, je les conservais en votre nom. Ceux que vous m'avez donnés, je les ai gardés ; et nul d'eux n'a péri sinon le fils de perdition, afin que l'Ecriture fût accomplie. Or, maintenant je viens à vous; et je dis ceci dans le monde, afin qu'ils aient en eux la plénitude de ma joie. Je leur ai donné votre parole; et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Je ne vous prie point de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont point du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde. Sanctifiez-les dans la vérité. Votre parole est la vérité. Comme vous m'avez envoyé dans le monde, et moi je les ai envoyés dans le monde. Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés dans la vérité. Je ne prie pas pour eux seulement, mais encore pour ceux qui doivent croire en moi par leur parole, afin que tous ensemble ils soient un, comme vous, ô Père, en moi, et moi en vous ; qu'ils soient de même un en nous, afin que le monde croie que vous m'avez envoyé. Et je leur ai donné la gloire que vous m'avez donnée, afin qu'ils soient un, comme nous sommes un. Je suis en eux et vous en moi, afin qu'ils soient consommés dans l'unité, et que le monde connaisse que vous m'avez envoyé, et que vous les avez aimés, comme vous m'avez aimé. O Père ! ceux que vous m'avez donnés, je veux que là où je suis, ils y soient avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire que vous m'avez donnée, parce que vous m'avez aimé avant la création du monde. Père juste, le monde ne vous a point connu; mais moi je vous ai connu ; et

ceux-ci ont connu que vous m'avez envoyé. Et je leur ai fait connaître votre nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont vous m'avez aimé soit en eux, et que je sois en eux moimême 1. »

Le dernier discours de Jésus-Christ est la substance de tout son Evangile; sa dernière prière est la substance de son discours, et l'effet de cette prière, c'est qu'étant unis à Jésus-Christ, Dieu et homme, et par lui à Dieu son père, nous nous unissions en eux avec tous les fidèles et avec tous les hommes, pour n'être plus, autant qu'il est en nous, qu'une même âme et un même cœur. Pour accomplir cet ouvrage d'unité, nous ne devons plus nous regarder qu'en Jésus-Christ, et nous devons croire qu'il ne tombe pas sur nous la moindre lumière de la foi, la moindre étincelle de l'amour de Dieu, qu'elle ne soit tirée de l'amour immense que le Père éternel a pour son Fils, à cause que ce même Fils, notre Sauveur, étant en nous, l'amour dont le Père l'aime s'étend aussi sur nous par une effusion de sa bonté; car c'est à quoi aboutit toute la prière de Jésus-Christ.

Après cette prière, allons avec Jésus-Christ au sacrifice, où il se sanctifie, se consacre, s'immole pour nous, et nous avec lui: Avançons-nous avec lui aux deux montagnes, à celle des Oliviers et à celle du Calvaire. Allons à ces deux montagnes, et passons de l'une à l'autre : de celle des Oliviers, qui est celle de l'agonie, à celle du Calvaire, qui est celle de la mort; de celle des Oliviers, qui est la montagne de la résignation, à celle du Calvaire, qui est la montagne du sacrifice actuel; enfin de celle où l'on se prépare à tout, à celle où l'on meurt à tout avec Jésus-Christ.

<< Lorsque Jésus eut dit ces choses, il passa le torrent de Cédron avec ses disciples, et s'en alla dans le jardin d'une métairie, nommée Gethsémani. Or, Judas, qui le trahissait, savait aussi le lieu, parce que Jésus et ses disciples s'y étaient souvent assemblés 2. » David, son ancêtre et son image prophétique, traversa le même torrent, lorsqu'il fuyait devant son fils Absolom.

« Et Jésus dit à ses disciples: Demeurez ici, pendant que je m'en irai prier là; priez aussi, afin que vous n'entriez pas en tentation.

>> Ensuite, laissant les autres, il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à craindre et à être rempli de tristesse. Mon âme, leur dit-il, est triste jusqu'à la mort; demeurez ici, et veillez

avec moi.

Math., 26, 36. Marc, 14, 32. Luc, 22, 40.

2 Joan., 18, 1.

» Et, s'étant un peu avancé, il s'écarta d'eux à la distance d'un jet de pierre, et, s'étant mis à genoux, la face contre terre, il priait, disant: Mon Père, si vous voulez, éloignez ce calice de moi : que toutefois non pas ma volonté, mais la vôtre se fasse. Et, étant réduit comme à l'agonie, il priait avec plus d'instance: Mon Père! tout vous est possible; détournez de moi ce calice: toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que vous voulez, Mon Père! que ce calice, s'il est possible, passe de moi : toutefois, non pas comme je veux, mais comme vous voulez. Et il eut une sueur comme de gouttes de sang, découlant jusqu'à terre. Alors un ange lui apparut du ciel et le fortifia.

» S'étant donc levé après sa prière, il vint vers ses disciples, et il les trouva endormis de tristesse. Et il dit à Pierre: Simon, vous dormez? vous n'avez pu veiller une heure avec moi? Veillez et priez, afin que vous n'entriez point en tentation: l'esprit est prompt, il est vrai, mais la chair est faible.

» Une seconde fois il s'en alla, et fit la même prière: Mon Père! si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que votre volonté soit faite! Et, étant retourné vers eux, il les trouva encore qui dormaient; car ils avaient les yeux tout appesantis, et ils ne savaient que lui répondre. Les ayant laissés, il s'en alla encore, et fit pour la troisième fois la même prière. Alors il revint à ses disciples et leur dit : Dormez à présent, et reposez (autrement, vous dormez et vous reposez). C'est assez, voici l'heure qui approche; et le Fils de l'homme va être livré entre les mains des pécheurs. Levezvous, allons; voici qu'il approche celui qui doit me trahir1.

>> Comme il parlait encore, voilà une troupe; et celui qui s'appelait Judas, l'un des douze, la précédait. Ayant pris une cohorte et des gens de chez les grands-prêtres et de chez les pharisiens, il vint là avec des lanternes, des flambeaux, des armes et des bâtons. Or, le traître leur avait donné un signal, disant : Celui que je baiserai, c'est lui-même; arrêtez-le, et emmenez-le avec précaution. Dès qu'il fut arrivé, s'avançant vers Jésus: Maître, lui dit-il, je vous salue, et il le baisa. Et Jésus lui dit Mon ami, à quel dessein êtes-vous venu ici? Quoi! Judas, c'est par un baiser que vous trahissez le Fils de l'homme 2? »

Il paraît que la manière inattendue dont Jésus lui parla, déconcerta le traître, et qu'il retourna vers la troupe.

<< Mais Jésus, qui savait tout ce qui devait lui arriver, s'avança

Math., 26, 36-46. Math., 14, 32–42. Luc, 22, 41-46. — 2 Math., 26, 47-50. Marc, 14, 43-45. Luc, 22, 47 et 48.

« ZurückWeiter »