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tranchante, à grands revers de la couleur du gilet; bas blancs fouliers gris.

DON BAZILE, organiste, maître à chanter de Rofine; chapeau noir rabattu, foutanelle & long manteau, fans fraife ni manchettes.

LA JEUNESSE, vieux domestique de Bartholo. L'ÉVEILLÉ, autre valet de Bartholo, garçon niais &endormi. Tous deux habillés en Galiciens; tous les cheveux dans la queue; gilet couleur de chamois ; large ceinture de peau avec une boucle, culotte bleue & veste de même, dont les manches, ouvertes aux épaules pour le paffage des bras, font pendantes par-derriere.

UN NOTAIRE.

UN ALCADE, homme de juftice, avec une longue baguette blanche à la main.

PLUSIEURS ALGOUAZILS & VALETS avec des flambeaux..

La fcene eft à Séville, dans la rue & fous les fenêtres de Rofine, au premier acte; & le reste de la piece dans la maifon du docteur Bartholo.

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Le théatre représente une rue de Séville, où toutes les croifées font grillées.

SCENE PREMIER E.

t

LE COMTE, feul en grand manteau brun chapeau
rabattu. Il tire fa montre, en fe promenant.
LE
E jour est moins avancé que je ne croyois.
L'heure à laquelle elle a coutume de fe montrer
derriere fa jaloufie eft encore éloignée. N'importe;
il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l'inf
tant de la voir. Si quelque aimable de la cour pou.
voit me deviner à cent lieues de Madrid, arreté
tous les matins fous les fenêtres d'une femme à qui
je n'ai jamais parlé, il me prendroit pour un Ef

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pagnol du tems d'Ifabelle. . . Pourquoi non? Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le cœur de Rofine.... Mais quoi ! fuivre une femme à Séville, quand Madrid & la cour offrent de toutes parts des plaifirs fi faciles?... Et c'eft cela même que je fuis. Je fuis las des conquêtes que l'intérêt, la convenance, ou la vanité nous préfentent fans ceffe. Il eft fi doux d'être aimé pour foi-même ; & fi je pouvois m'affurer fous ce déguifement..... Au diable l'importun.

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SCENE II.

FIGARO, LE COMTE caché.

FIGARO, une guittare fur le dos, attachée en bandouliere avec un large ruban; il chantonne gaiment, un papier un crayon à la main.

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Jufques-là, ceci ne vas pas mal, ein, ein.

Et mouroit bientôt.

Le vin & la pareffe

Se difputent mon cœur,...

Eh non ils ne fe le difputent pas, ils y regnent paifiblement ensemble....

Se partagent.... mon cœur.

Dit on, fe partagent?... Eh mon Dieu ! nos faifeurs d'opéra comiques n'y regardent pas de fi près. Aujourd'hui ce qui ne vaut pas la peine d'être dit, on le chante.

(Il chante.)

Le vin & la pareffe

Se partagent mon cœur.

Je voudrois finir par quelque chofe de beau, de brillant, de fcintillant, qui eût l'air d'une pensée. (Il met un genou en terre, écrit en chantant.) Se partagent mon cœur.

Si l'une a ma tendreffe.

L'autre fait mon bonheur.

Fi donc c'eft plat. Ce n'eft pas ça.... Il me faut une oppofition, une antithefe:

Si l'une..... eft ma maitreffe,

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Fort bien, Figaro!.... (Il écrit en chantant.)

Le vin & la pareffe

Se partagent mon cœur ;
Si l'une eft ma maitreffe.
L'autre eft mon ferviteur.
L'autre eft mon ferviteur.

L'autre eft mon ferviteur.

Hen, hen, quand il y aura des accompagnemens là-deffous, nous verrons encore, meffieurs de la cabale, fi je ne fais ce que je dis. ( Il apperçoit le comte.) J'ai vu cet abbé-là quelque part.

(Il fe releve.) 、 LE COMTE à part.

Cet homme ne m'est pas

inconnu.

FIGAR O.

Et non, ce n'est pas un abbé! Cet air altier & noble...

LE CO M T E.

Cette tournure grotesque...

FIGAR 0.

Je ne me trompe point; c'eft le comte Almaviva.
LE COMT E.

Je crois que c'eft ce coquin de Figaro.
FIGARO.

C'est lui-même, monfeigneur.

LE COMTE. Maraud!fi tu dis un mot...

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FIGARO.

Oui, je vous reconnois; voilà les bontés familieres dont vous m'avez toujours honoré.

LE COMTE.

Je ne te reconnoiffois pas, moi. Te voilà fi gros

& li

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Que voulez-vous, monfeigneur, c'eft la mifere. LE COMTE.

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Pauvre petit! Mais que fais-tu à Séville? Je t'avois autrefois recommandé dans les bureaux pour un emploi.

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FIGAR 0.

Je l'ai obtenu, monfeigneur; & ma reconnoiffance..

LE COMTE.

Appelle-moi Lindor. Ne vois-tu pas à mon dé

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